Cloître Saint-Honoré (Paris) Parcelles et habitants Révolution-Empire

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Collégiale Saint-Honoré au XVIIIe s. (L. Taxil)

Le cloître Saint-Honoré doit son nom à une chapelle érigée au XIIIe siècle sur un terrain hors les murs par une famille noble en l'honneur de saint Honoré, évêque d'Amiens. « Les fondateurs en font une collégiale de chanoines » [1]. Au fil des siècles des maisons sont bâties autour de la chapelle jusqu'à former au XVIe siècle un enclos entre les rues Saint-Honoré, des Bons-Enfants et Croix-des-Petits-Champs. Cet enclos, substantiellement modifié à partir de 1792, subsiste comme entité topographique et urbaine jusqu'en 1913.

La vocation religieuse de l'enclos jusqu'en février 1791

Les lieux de culte

  • L'église Saint-Honoré

« L'église Saint-Honoré a été fondée en 1204, le bâtiment n'est pas fort beau. Sur le maître-autel il y a un tableau de Champagne… Les canonicats sont à la nomination du chapitre de Notre-Dame. Dans la chapelle de la Vierge est un mausolée élevé à la mémoire du cardinal Dubois (1656-1723). » (Prévost, Le Provincial, t. 2, Louvre, Second. part., p. 48-49). Les experts chargés par le Comité d'aliénation des biens nationaux de l'estimation de l'église en février 1791, en font une description plus précise mais pas plus laudative [2].

  • La chapelle Saint-Clair

Bien qu'accessible principalement par la rue des Bons-Enfants au n°41 (Kreenfeldt-Royal), n°21 (?) (Hal.), la chapelle Saint-Clair par sa cour, son passage et ses dépendances, peut être considérée comme faisant partie de l'ilot Saint-Honoré.
La chapelle occupe tout le rez-de-chaussée d'une maison de 5 étages, auxquels on accède par un escalier pris sur la cour Saint-Clair [3]

La paroisse

Territoire de Saint-Honoré (Junié 1786)

Le chapitre Saint-Honoré détient l'exercice des fonctions curiales de la paroisse Saint-Honoré, rattachée à la paroisse Saint-Roch en enclave dans le territoire de Saint-Eustache. Son territoire comprend les maisons situées dans l'enclos et dans un proche voisinage, l'ensemble en vert sur l'extrait ci-contre du plan Junié de 1786.
En janvier 1791, les fonctions curiales sont encore exercées par l'abbé Vauthier, chapelain de Saint-Honoré qui demeure dans une maison donnant sur le passage Saint-Clair [3]. Puis, en application des dispositions du décret du 4 février 1791 [4] portant réforme des territoires des paroisses de Paris, les maisons de l'enclos dit « Cloître Honoré » sont rattachées à la Paroisse Saint-Eustache, ce qui met fin définitivement à la fonction curiale de l'église et permet à la Commune de Paris, nouvelle propriétaire de disposer librement de l'édifice (voir ci-après).

Le chapitre

Le chapitre des chanoines de Saint-Honoré rassemble, jusqu'en décembre 1790, un collège de 12 chanoines qui desservent la collégiale Saint-Honoré. Il est doté au fil du temps de nombreuses propriétés dans et autour de l'enclos, dans et hors de Paris. Ce chapitre, personne morale, est considéré comme le plus riche de Paris. Les douze chanoines dont le dignitaire, ou doyen, porte le titre de "grand chantre", sont nommés pour huit d'entre eux par l'archevêque de Paris et trois par le chapitre de Notre-Dame, le chantre étant élu par ces onze chanoines. « Au moment de la Révolution les douze chanoines sont MM. Le Chevalier, grand-chantre, Lambert, de Bermondet, de Champeaux, Fleury, Hérissant, Godescart, de La Hogue, Georget, Revers, Motrel, de Prémart. » [5].

L'état des lieux en 1791

La configuration de l'enclos

Jusqu'en 1789 le chapitre Saint-Honoré est propriétaire de l'enclos appelé cloître Saint-Honoré, sur la parcelle n°107 rue Saint-Honoré du terrier du Roi d'une superficie de 37 toises, et composé de l'église collégiale, de la cour en forme de « tête de hache » et d'une dizaine de maisons capitulaires au Nord.
Outre l'enclos, le chapitre possède une vingtaine de parcelles de son pourtour bordant les rues des Bons-Enfants, Croix-des-Petits-Champs et Saint-Honoré (parcelles n°100 à 110 rue Saint-Honoré du terrier du Roi).
Tout cet ensemble entre dans le Domaine National en 1790. Après les expertises conjointes, Assemblée Nationale-Commune de Paris, de ces biens fin 1790-début 1791, la Municipalité de Paris devient l'attributaire unique de toutes ces propriétés.

Les passages

L'accès au cloître se fait par trois passages d'importance inégale :

  • L'accès principal au Sud de l'enclos s'effectue par une passage cocher sans porte ni grille situé sous la maison n°169 (Royal) rue Saint-Honoré. Il marque le point de départ du Passage Saint-Honoré.
  • A l'Ouest, un passage étroit est ménagé entre les dépendances de la chapelle Saint-Clair (escalier, cour, échoppe, bûcher, maison occupée par le bijoutier Paret), au Nord et le mur de la maison du chanoine Le Chevallier, au Sud. Il prend accès rue des Bons-Enfants par une porte ménagée dans le mur de clôture de la cour Saint-Clair. C'est pourquoi cet accès a reçu le nom de Passage Saint-Clair. Il semble ne pouvoir être emprunté que par les piétons et d'étroites charrettes à bras. Prévost (Le Provincial, t. Louvre) le situe au n°40 (type Kreenfeldt-Royal) rue des Bons-Enfants.
  • A l'Est, entre la rue Croix-des-Petits-Champs et l’extrémité de la cour Nord du cloître, se trouve un passage ménagé sous l'une des maisons fermant l'enclos, louée au Sr Caillot. La taille de ce passage n'est pas établie. Prévost le situe au n°41 (type Kreenfeldt-Royal) rue Croix-des-Petits-Champs [6].

Les maisons et leurs occupants

Il ne semble pas que les maisons /parcelles aient reçu un numéro de type Kreenfeldt/Royal.

Bien qu'en 1788 Prévost dénombre 15 portes dans l'enclos, le nombre de logements y est important en 1791. En effet les maisons canoniales édifiées au cours des siècles autour de l'église capitulaire Saint-Honoré ont progressivement accueilli, outre les chanoines, des locataires ou sous-locataires laïcs et petit à petit plusieurs artisans, négociants et commerçants dont on peut établir une liste sérieuse en 1788-1791. Quatre des douze chanoines sont confirmés par les sources comme logeant encore dans le cloitre jusqu'après la confiscation des biens du clergé (14 novembre 1789).


VOIR LES OCCUPANTS DU CLOÎTRE.

L'enclos à partir de 1791 et au XIXe siècle

Statut juridique et administratif

A partir de 1790, les maisons du cloitre Saint-Honoré et leurs parcelles sont rattachées à la Section de la Halle-aux-Blés. Elles semblent porter un numéro de type sectionnaire, ainsi que l'indiquent quelques occupants lors de leur inscription sur les registres de sûreté et comme on peut le constater dans l'Almanach du Commerce pour l'an VII.
À partir de 1795, le cloitre Saint-Honoré et ses parcelles sont rattachés au 4ème Arrdt (ancien) [7].

L'église : affectation, démolition, constructions

  • L'église du cloitre Saint-Honoré devient très temporairement le siège de la Justice de Paix pour la section de la Halle-au-Blé, avec Baron de Saint-Girons, juge de paix, Cheret, assesseur, Boucry de Saint-Venant, commissaire de Police (Alm. Royal 1792, p. 369).
  • Puis elle est louée à Lalouette et enfin vendue à Roucelle, avec ses dépendances et une petite bande du terrain du passage Saint-Honoré.

Le 8 février 1792, Bertrand-Eugène Roucelle, architecte, demeurant rue Madame, près le Luxembourg, achète au Domaine l’église Saint-Honoré et les terrains de la cour pour 266 000 f (Sommier, t. 1, art 1722, p. 582-583). L’acte de vente stipule que l’église doit être démolie et que l’adjudicataire doit créer une rue sur l’emplacement de la cour du cloître selon un alignement fourni par les commissaires de la voirie. En réalité Roucelle n’est acquéreur de ce terrain que pour un quart, les trois autres quarts étant répartis à part égale entre MM. Joseph-Ignace Coedès, Étienne-Victor Fonteney et Jean de Lauchère (« Communication faite par M. Taxil sur la démolition des immeubles du cloître Saint-Honoré », Procès-verbaux de la Commission du Vieux-Paris, année 1913, Paris, Imp. Municipale, 1914, p. 261-267. Lire en ligne sur Gallica). Une fois l’église détruite, ces quatre investisseurs édifient immédiatement un ilot de maisons de rapport traversé du Nord au Sud par un passage qui sera plus tard nommé Passage d’Athènes et d’Ouest en Est par le Passage Marchand. L'afflux d'ouvriers, employés et autres personnes modestes enregistrées avec cartes de sûreté à cet endroit en 1793-1794, démontre que les surfaces habitables sont sur-exploitées. On peut déduire que le cloître Honoré est devenu une sorte de lieu de transit entre une arrivée récente à Paris et un lieu d'hébergement moins surpeuplé.

Les voies nouvelles

Positions du photographe en 1906, ajoutées sur le plan de L. Taxil
  • L'ancienne voie principale du cloître en forme de Γ dénommée « passage Saint-Honoré » devient, au plus tard sous l'Empire, une voie publique à part entière sous le nom de « cloître Saint-Honoré » et se voit ainsi désignée dans les dictionnaires des rues de Paris par La Tynna, 1812, (p. 218-219), Lazare, 1844 (p. 244), Pessard, 1902 (p. 1339). Cette voie est parfois et plus rarement désignée comme « rue du Cloître-Saint-Honoré ».En 1805, les maisons bordant cette voie nommée « cloître Saint-Honoré » sont dotées d'un numéro de type Empire. Le côté impair, rive Nord, débute au n°1, première maison du passage côté rue des Bons-Enfants et se termine au n°17, face arrière de la maison donnant sur l'autre face rue Croix-des-Petits-Champs n°7. Le côté pair, formant le pourtour Ouest-Sud-Est du passage du cloître, débute au n°2 attribué à la maison sous laquelle est ménagé le passage depuis la rue des Bons-Enfants, maison affectée du n°8 sur sa façade Bons-Enfants, et se termine selon les sources au n°16 dernière maison de la rive Sud vers la rue Croix-des-Petits-Champs ou au n°18 entrée de la cour, à l'arrière de la maison n°5 rue Croix-des-Petits-Champs (Voir en ligne le cadastre Vasserot 1810).
  • La création de la rue Montesquieu, envisagée dès 1791 et dont le tracé est défini dans les rapports des experts des maisons du cloître, impacte l'urbanisation de l'enclos à partir de messidor an IV à la suite de l'acquisition de six de ses parcelles par Louis-Jean Focard-Château.
  • Les remaniements urbanistiques consécutifs à la démolition de l'église Saint-Honoré et la démolition/reconstruction de quelques maisons du pourtour du cloître laissent la place à quatre nouveaux passages :
    • Le passage Saint-Honoré, réduit à un passage cocher sous la nouvelle maison n°8 rue des Bons-Enfants-n°2 cloître Saint-Honoré, construite à la fin des années 1790 en remplacement de l'ancienne maison canoniale occupée en 1791 par les chanoine Le Chevallier et de Fleury. Ce nouveau passage remplace le petit passage Saint-Clair dont l'emplacement peut alors être supprimé selon les dispositions arrêtées par la municipalité de Paris en 1791 (Voir le rapport d'experts de la chapelle Saint-Clair).
    • Le Passage d'Athènes, entre le n°178 (Empire) rue Saint-Honoré et le n°16 (Emp.) du cloitre (Lazare, Dictionnaire, 1844, p. 37).
    • Le Passage Marchand, entre le n°10 du cloître et le Passage d'Athènes.
    • Les Galeries Montesquieu, constituées de deux allées parallèles, l'une entre le n°13 (Emp.) du cloitre et le n°3 de la nouvelle rue Montesquieu, l'autre entre le n°15 (Emp.) du cloitre et le n°1 de la rue Montesquieu. Ces galeries, faute de clientèle, sont ensuite désaffectées vers 1825-1827 et peut-être détruites comme les maisons où elles se trouvent. Un nouveau passage entre le cloître et la rue Montesquieu est alors ménagé vers 1827, au plus tard 1830 dans une nouvelle maison construite entre le n°3 du cloître et le n°5 rue Montesquieu.

Vues de l'intérieur du cloître au XIXe siècle

En 1906, vraisemblablement dans la perspective de la prochaine démolition de l'enclos, la Mairie de Paris commande au photographe Eugène Atget un petit reportage sur ces lieux, comme cela a été le cas pour d'autres rues et quartiers de Paris promis à la démolition. Divers recoupements entre les sources, almanachs, cadastres, descriptions permettent de déduire que les photos de 1906 correspondent à l'état du cloître en 1830.
Les angles de vues A, B, C, D, E des photos ci-dessous sont ajoutés sur le plan du cloître proposé par L. Taxil en annexe à sa communication de 1913 devant la Commission du Vieux Paris de la Ville de Paris.

A - vers r. St Honoré
B - Plan serré vers r. St Honoré
C - Du Passage Marchand vers l'angle N0
D - vers r. des Bons-Enfants [8]
E - vers r. Croix-des-Petits-Champ
  • A : Plan large sur le bras Nord-Sud du cloître vers la rue Saint-Honoré. A gauche, les deux maison du cloître, n°10 (au fond) et 12 (Emp.) (avec le calicot "LOCAUX"), construites peu après la démolition de l'église Saint-Honoré en 1792. Entre ces deux maisons à la hauteur de la pancarte "A LOUER GRANDS LOCAUX" en saillie, l'entrée du Passage Marchand, au niveau du décrochement du trottoir. Dans le renfoncement au bout de l'allée pavée, l'étroit passage cocher vers la rue Saint-Honoré sous la maison n°186 (Empire), achetée par le Dr Blum au Domaine National en 1793. Les deux enseignes "Restaurant" et "Laiterie de Royaumont", au n°8 (Emp.) du cloître forment l'arrière façade de la maison n°188 (Emp.) rue Saint-Honoré, occupée dans les années 1790 par Delaperrière, marchand de galon. A droite en retour, la maison n°6 (Empire), cloître Saint-Honoré, un ancien hôtel, arrière-façade de la maison n°4 rue des Bons-Enfants, vraisemblablement reconstruite à l'emplacement de la maison rachetée par Gesnard au début de l'Empire. Enfin au bord droit de la photo la maison n°4 (Empire) du cloître, reconstruite vraisemblablement sous l'Empire à l'emplacement de la maison occupée en 1791 par le chanoine de la Hogue et achetée au Domaine National par Besnard.
  • B : Plan resserré sur le passage vers la rue Saint-Honoré. Derrière le personnage on remarque l'espace de 6 pieds (env. 1,85 m) avec sa grille, pris en réserve sur le terrain de l'église Saint-Honoré imposé par les experts à son acquéreur pour laisser le jour au fenêtres arrière de la maison acquise par le Dr Blum (AN, Q2/121, Comité d'aliénation des biens nationaux, MM. Mouton et Villetard fils, architectes, Rapport d'expertise, Église Saint-Honoré, cloître Saint-Honoré, Paris, 19 décembre 1791).
  • C : Plan large sur le bras Sud-Nord du cloître. A gauche le restaurant au n°4 (Emp.) cloître, puis la maison n°2 (Emp.) cloître, reconstruite au tout début du XIXe siècle sur l'emplacement de la maison occupée en 1791 par les chanoines Le Chevallier et Fleury, abritant le large passage cocher imposé à l'acquéreur de cette parcelle. La maison perpendiculaire à trois croisées, à l'enseigne d'une Serrurerie, n°1 (Emp.) cloître, est nécessairement bâtie après la précédente comme le montre son appui sur la précédente, puisque l'acquéreur du terrain et des dépendances de la chapelle Saint-Clair, ne pouvait supprimer le passage Saint-Clair qu'une fois ménagé le nouveau passage (au n°2) vers la rue des Bons-Enfants. La maison de droite, n°3 (Emp.) cloître Saint-Honoré, présente l'entrée du nouveau passage Montesquieu sous la fenêtre d'entresol en arcade. Cette maison a été construite, vraisemblablement vers 1827-1830, à l'emplacement de la maison louée à Godon en 1791.
  • D : Plan large de la branche Est-Ouest du cloître. A gauche la maison n°14 (Emp.) cloître édifiée sur l'emplacement de l'église Saint-Honoré, au fond le large passage cocher et vouté sous la maison n°8 (Emp.) rue des Bons-Enfants, passage sur lequel s'ouvrent les boutiques dont les vitrines sont visibles de part et d'autre chacune sous un œil-de-bœuf.
  • E : Plan large de la branche Ouest-Est du cloître. A gauche de la photo et de la rue, les volets de la maison n°7 (Emp.) cloître, rebâtie sur l'emplacement de la maison occupée par la Dame Besser en 1791, puis le Grand Hôtel du Cloître St Honoré, au n°9 (Emp.) cloître, bâti sur l'emplacement de la maison occupée par le Sr Cras en 1791. Enfin le nouvel ensemble érigé vers 1800 sur les anciennes maisons de Neuville, Autret et Mitouflet. Il porte les n°11, 13 et 15 (Emp.) cloître Saint-Honoré, au rez-de-chaussée desquelles avaient été initialement ménagées les deux allées parallèles des Galeries Montesquieu désaffectées en tant que galeries marchandes à la fin des années 1820. On ne sait si l'immeuble figurant sur la photo est cet immeuble bâti vers 1800, où un nouvel ensemble reconstruit dans les années 1830 après la construction de l'immeuble du passage Montesquieu au n°3 (Emp. cloître). Au fond derrière la charrette bâchée se trouve le passage vers la rue Croix-des-Petits-Champs. La maison en enfilade à droite avec une clé en enseigne porte le n°16. Elle abrite la sortie Nord du passage d'Athènes, difficilement repérable sur la photo.

L'évolution de l'enclos au XXe siècle

L'ensemble de cet îlot très ancien, remanié au XVIIIe et au XIXe siècles, est depuis longtemps jugé insalubre, comme se plait à le décrire Robert Hénard :

« Sous Louis-Philippe [...] les maisons du cloître connurent les atteintes d'un irrémédiable déclin. Elles prirent peu à peu la physionomie que nous leur avons connue dernièrement. Transformées en hôtel meublés, elles virent leurs boutiques déchues tomber aux mains de cabaretiers, de crémiers, devenir l'abri de petits commerces indigents et souffreteux. Leur sombre vétusté , qu'avaient masquée tant de replâtrages et de couches de peinture, se montra dans sa nudité lugubre. » [9].

L'ilot est totalement démoli à partir de 1913 à la suite des expropriations pour élargissement des voies de son pourtour. Le terrain ainsi redessiné est acheté par les Grands Magasins du Louvre (Voir l'intervention de la Commission municipale du Vieux Paris) qui y font bâtir en 1919 une vaste annexe/réserve par l'architecte Georges Vaudoyer.
L'immeuble est réquisitionné par le Ministère des Finances en 1941.
Le Ministère des Finances, dont à l'époque l'administration centrale est implantée au Louvre dans les bâtiments donnant sur la rue de Rivoli, l'occupe jusqu'en 1994 année de son affectation au Ministère de la Culture.
Après quelques hésitations sur son devenir vu le mauvais état de l'ensemble, le Ministère de la Culture le réhabilite en 2004-2005 et fait habiller ses façades par une décoration métallique au dessin en résille. Voir l'historique de l'ilot "C" (1919-2005) par le Ministère de l’Économie et des Finances.

Bibliographie, Iconographie

  • Beaurepaire, Edmond, « Le cloître Saint-Honoré », Le carnet historique et littéraire, 1901, vol. 1, p. 246-253 (Lire sur Gallica).
  • Chapelle, Henri, Le Vieux Paris par Henri Chapelle, recueil de 154 dessins à la plume, 1900, Musée Carnavalet.
  • Boulenger, Jacques, Dans la vieille rue Saint-Honoré, Paris, Firmin-Didot et Cie, 1931, Coll. "Ma maison, ma rue, mon quartier" (BHVP).
  • Hénard, R., La rue Saint-Honoré, des origines à la Révolution à nos jours, Paris, Émile-Paul Éditeur, 1908, 550 p. (BHVP 944361) Consulter en ligne.

Sortir du cloître

Sortir du Cloître par le Passage Saint-Honoré
Vers l'Ouest : Porche au n°8 (Emp.) rue des Bons-Enfants
Vers le Sud : Porche cocher au n°186 (Emp.) rue Saint-Honoré
Vers l'Est :
Porche au n°9 (Emp.) rue Croix-des-Petits-Champs

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810)

  1. O. Delarc, L'Eglise de Paris pendant la Révolution, t. 1, p. 262-264).
  2. AN, Q2/121, Comité d'aliénation des biens nationaux, MM. Mouton et Villetard fils, architectes, Rapport d'expertise, Église Saint-Honoré, cloître Saint-Honoré, Paris, 19 décembre 1791. Lire la transcription par Dominique Waquet sur archive.org
  3. 3,0 et 3,1 (AN, Q2 /121, MM. Mouton et Villetard fils, architectes, Rapport d'expertise, Estimation de la chapelle Saint-Clair située rue des Bons-Enfants, Paris, 18 février 1791). Lire en ligne.
  4. A. P., t. 22, p. 739 et suiv.. Lire en ligne.
  5. O. Delarc, L'Église de Paris pendant la Révolution française, t. 1, p. 262-263.
  6. R.H. Prévost de Saint-Lucien, État actuel de Paris ou le Provincial à Paris, Paris, Watin fils éditeur, 1787, tome I, Quartier du Louvre, p.75).
  7. Quartier Banque de France; ilot n°14 (AN/F/31/80/15) Voir le plan cadastral.
  8. Photo du porche de la rue des Bons-Enfants par Atget en 1906. Voir sur Gallica
  9. « Le Cloître Saint-Honoré », La Liberté, 1er janvier 1914