Rue Saint-Honoré - Parcelle n°253 (Empire)

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Maisons n°251-253 (G. Davioud, 1852, II-37, voir Biblio).Original Ville de Paris/BHVP]

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°1 r. de Rohan n°546-549 (?) n°152 n°253 n°157 [1]
Rattachement Terrier de l'Archevêché [2] Paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois Section Tuileries 1er Arrondissement (ancien) [3] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

Caractéristiques, historique

  • Maison, rue Saint-Honoré, au coin de celle de Rohan, composée de trois boutiques, consistant en un corps de logis élevé d'un entre-sol, trois étages , un attique, un cinquième lambrissé, trois boutiques et passage d'allée, (publications ) 7000 livres (Bureau de la rue Saint-Magloire, Tableau des biens particuliers et journal des domaines nationaux qui sont à vendre, 25 juillet 1792, p. 2).
  • Comme toutes les maisons anciennes situées entre le côté Ouest de la place du Palais-Royal et la rue de Rohan cette maison n°253 (Empire) rue Saint-Honoré et n°32 rue de Rohan sur une surface de 86 m² est expropriée puis démolie au plus tard en 1854 dans le cadre des opérations de percement du deuxième tronçon de la rue de Rivoli, décidée en 1848. Son propriétaire et les locataires du moment : Morot, prop., Héomes, boucher, Boubilla, tailleur, Dame Boutigny, sage-femme, bénéficient d'indemnités d'éviction fixées par un jury souverain [4].

Comme l'indiquent les plans d'expropriation, le projet d'urbanisme initial prévoyait la construction de nouveaux immeubles sur les deux anciens ilots reconfigurés [5].
Finalement ces parcelles font l'objet d'une opération immobilière unique et d'importance qui amène non seulement la disparition de toutes les maisons anciennes mais aussi celle de la rue de Valois.
Sur ce vaste terrain s'élève in fine un seul immeuble qui accueille au rez-de-chaussée plusieurs commerces, tant côté rue Saint-Honoré que côté rue de Rivoli. En 1888, l'Hôtel du Louvre, transféré depuis l'ilot Est de la place du Palais-Royal, s'implante ici.

  • Aujourd'hui, l'immeuble situé sur les parcelles cadastrées AU 27-28, porte les n°153-155 (actuel) rue Saint-Honoré, n°170-172 (actuel) rue de Rivoli et n°1 (actuel) place du Palais-Royal.

Propriétaire(s) avant 1789

  • L'Hospice des Quinze-Vingts, depuis sa fondation par saint Louis, est propriétaire des terrains de l'enclos dont fait partie cette parcelle. L'hospice est tranféré rue de Charenton en 1780.
  • M. Seguin et Cie, propriétaire en 1780 de la parcelle n°1 rue de Rohan (Terrier), d'une superficie de 24 toises (Atlas des censives de l'archevêché, 1786, Feuille 15 bis).

M. Seguin et Cie, société prête-nom du Duc d'Orléans (futur Philippe-Egalité), bénéficie de lettres patentes de Louis XVI en décembre 1779 pour acquérir l'ensemble de l'enclos des Quinze-Vingts, y jouir des loyers des immeubles de rapport construits à partir de 1748 par lhospice y édifier de nouveaux immeubles le long de 6 nouvelles voies créées dans l'enclos [6].

Ces nouvelles voies dont la rue de Rohan et la rue de Valois, ouvertes en 1781, apportent une nouvelle scansion à la rive Sud de la rue Saint-Honoré entre la place du Palais-Royal et la rue Saint-Nicaise. Ainsi la société M. Seguin et Cie propriétaire des parcelles n°545, 546, 547, 550 (Royal) soit respectivement les parcelles terrier désignées par les n°5 rue St Honoré, 1 rue de Rohan, 4 rue Saint-Honoré, 12 rue de Valois (Atlas de la censive de l'archevêché, 1786, Feuille 15 bis, tableau de renvoi).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

  • Seguin et Cie, jusqu'en 1792.

Faute d'une bonne commercialisation des logements et boutiques, et du fait de problèmes juridiques et fiscaux entre l'archevêché de Paris et l'hospice, Séguin et Cie encaisse des loyers très inférieurs aux prévisions et se voit dans l'impossibilité d'honorer les échéances des emprunts consentis par les banquiers italiens, « les Génois ». Le Roi voulant tenir ses engagements vis-à-vis des banquiers avance à la société 4 millions de livres par un arrêt du Conseil d'État du 8 février 1787. Cette somme est manifestement insuffisante. Poursuivie par ses créanciers la société est contrainte de vendre tous les immeubles au début de 1792 :
« Avis important pour la vente de tous les terrains & bâtiments de l'ancien enclos des Quinze-Vingts, composant quatre-vingt-dix maisons », Journal de Paris, n°1, 2 janvier 1792.
L'assemblée Nationale par un décret du 6 janvier 1792 ordonne de saisir le produit de cette vente à concurrence des sommes avancées par le Roi à Séguin et Cie (B. Duvergier, Collection complète des Lois décrets… du Conseil d'État, t. 4, p. 41-42).

  • En 1792 acquéreur non identifié.

Propriétaires à partir de 1810

Non identifié en 1810. M. Morot, propriétaire en 1854, exproprié.

Occupants

  • Bardoulat, café du Lycée, face au Palais-Royal, s.n° (1790), limonadier, n°152 (Tuileries) (noté par erreur au n°252, 1798).

« 400 bouteilles de vin de Chypre, à bon compte, chez M. Bardoulat, au café du Lycée, vis-à-vis le Palais Royal. » (Affiches, 3 août 1790, p. 2312).

  • Crecq, marchand de toiles, n°152 (Tuileries) (1798).
  • Desprez, marchand de vin, n°253 (Empire) (1805).
  • Duchesne, fourbisseur-bijoutier, vis-à-vis de la rue de Richelieu, s. n°, fourbisseur, n°550 (1791).

« Duchesne, r. S. Honoré, À LA GERBE D'OR, vis-à-vis celle de Richelieu, tient magasin de fourbisserie & de bijouterie. » (Tablettes, 1791, Rub. "Art").

  • Garnier, flûte solo au théâtre de la République et des Arts, au café Bardoulat [n°152 (Tuil.)] (Alm. Spectacles, an VIII).
  • Leboulanger, citoyen, n°548 (Royal) (1790).

Citoyen actif n°297 de la section des Tuileries (Anonyme, Liste des citoyens éligibles de la Section des Tuileries, 1790).

  • Rose, gantier, n°253 (Empire) (1805, 1809).

« AU GANT D'OR, Fabrique de Gants, Culottes de peau, et tout ce qui concerne son état, Roze, rue St Honoré, n° 253, vis-à-vis celle de la Loi [ex-Richelieu], au coin de la rue Marceau [ex-Rohan]. », (BHVP, Ephémères, Facture du 14 octobre 1809).

Bibliographie

Visiter les parcelles voisines

Numéro pair vers l'Ouest Parcelles en vis-à-vis côté Nord Numéro pair vers l'Est
n°220 (Empire) rue de Richelieu
n°218 (Empire)
n°216 (Empire)
Parcelle contigüe vers l'Ouest Cette parcelle côté Sud Parcelle contigüe vers l'Est
n°255 (Empire) rue de Rohan
n°253 (Empire)
n°251 (Empire)

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810) {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}

  1. Il n'y a pas de correspondance exacte entre les numéros actuels et les numéros des époques précédentes du fait du remodelage complet au XIXe siècle des parcelles et des ilots de la rue Saint-Honoré entre la rue de Rohan et la place du Palais-Royal Voir le parcellaire actuel de cette zone, extrait du site officiel https://www.cadastre.gouv.fr.
  2. A. Brette, Atlas des plans de la censive de l'Archevêché dans Paris, Paris, Imprimerie Nationale, 1906, Feuille n°15 bis Voir le plan.
  3. 4ème Quartier, Tuileries ; Ilot 19 (AN, F/31/73/41). Voir le plan parcellaire en ligne.
  4. AN, F/21/1707, Préfecture de la Seine, Ville de Paris, Registre des décisions du deuxième jury d'expropriation pour le prolongement de la rue de Rivoli (Arcades), 21 mars 1854 (4ème catégorie, 1ère feuille).
  5. Voir le plan des destructions et des créations des nouveaux ilots (1853).
  6. Ces lettres patentes sont publiées dans le Journal de Paris, 9 janvier 1780, p. 35-36 (Lire en ligne sur Gallica).