Rue Saint-Honoré - Parcelle n°330 (Empire)

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Maison n°330 (actuel) (D. Waquet, 2018).

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°50 à 53 n°309 n°1486-1487 n°330 n°330
Rattachement Terrier de l'Archevêché Paroisse Saint-Roch Butte-des-Moulins 2e Arrondissement (ancien) [1] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

  • Identité de configuration de la parcelle n°50 (terrier) et de la parcelle n°330 (Empire).

Caractéristiques

Schéma de la maison n°309 (D. Waquet, 2020)
A gauche du porche, deux petits bâtiments n°309 (Estampe par Régnier, C. Nodier, Paris historique, 1839, t. 2)

Rapport d’estimation conformément à l’instruction du comité d’aliénation de l’Assemblée nationale du cinq juillet mil sept cent quatre-vingt-dix.

Maison et dépendances situées à Paris rue Saint-Honoré n°309 provenant des Jacobins susdite rue, consistant en plusieurs corps de bâtiments.
Celui joignant le mur mitoyen avec la maison occupée par Monsieur Carré [bâti sur la parcelle terrier n°50], élevé d'un entresol et d'un étage au-dessus. Consistant à rez-de-chaussée, d'une grande boutique servant de magasin, ayant son entrée sur la rue par une grande porte et éclairée par deux croisées sur la dite rue et deux sur la petite cour |...]
Le corps de bâtiment ensuite [bâti sur la parcelle terrier n°51] faisant encoignure avec le passage avec les Jacobins, élevé d'un étage carré en chambres, lambrissé, au-dessus le rez-de-chaussée consistant en une salle à cheminée éclairée sur la rue par deux croisées.
Un corps de Garde Nationale ayant son entrée par le passage d'une allée ensuite, communiquant du passage à la petite cour.
Le premier étage composé en une grande pièce à cheminée, éclairée sur la rue par deux croisées, une chambre lambrissée avec cheminée. Au-dessus, éclairé par deux croisées sur la rue un escalier particulier montant de la salle du sieur Rousselle aux susdites chambres et au haut dudit escalier un cabinet d'aisance et cabinet de toilette en face, éclairé par le comble.
Au-dessus du corps de garde une grande chambre à cheminée occupée par le vitrier et éclairée sur le passage, avec un escalier particulier.
Corps de bâtiment ensuite [bâti sur la parcelle terrier n°52] ayant son entrée par le passage et lambrissé, élevé d'un étage carré, consistant à un rez-de-chaussée d'une grande pièce à cheminée servant d'atelier, un cabinet éclairé sur le passage et la cour des Jacobins [...]
À la suite un petit corps de bâtiment [bâti sur la parcelle terrier n°53]servant d'écurie et remise, une petite chambre au rez-de-chaussée, avec grenier lambrissé au-dessus et un petit jardin en face.
Tenue à loyer et occupée d'une part par le sieur Rousselle pour la somme annuelle de 2 136 livres déduction de deux remises ne faisant pas partie de la dite estimation, d’autre part par le sieur Fontaine, maître vitrier, pour une somme annuelle de 200 livres y compris sa boutique en face, non comprise en la susdite estimation faite pour location. Total 2336. (AN, Q2/120/31, Comité d'aliénation des biens nationaux, MM. Piron et Jonquet, Rapport d'expertise, maison n°309, rue Saint-Honoré, Paris, 21 août 1790).

Tout l'ensemble XVIIIe a été démoli, peut-être en deux temps d'abord la petite construction en mauvais état près du porche, permettant l'ouverture de la rue du Marché Saint-Honoré, ensuite le bâtiment de gauche où se trouvent encore quelques personnes en 1805. Un nouvel immeuble a été construit au début du XIXe siècle. Les n°330 et 332 actuels forment la parcelle cadastrée AZ 21, à l'angle Nord-Ouest du carrefour Rue Saint-Honoré - Rue du Marché Saint-Honoré.

Propriétaire avant 1789

Les Jacobins.

Propriétaire Révolution-Empire

  • Domaine National, suite à la confiscation des biens du clergé en 1790.
  • Roussel, Pierre-Michel, ébéniste, locataire en 1791 de la maison N° 1486, n°309 (Royal) achète l'immeuble le 11 février 1791 et l'occupe. (Sommier des biens Nationaux, Art. 848, p. 312-313).

Propriétaire à partir de 1805

Non significatif, la maison est alors démolie, le terrain en attente de reconstruction de la maison d'angle entre la rue Saint-Honoré et la nouvelle rue du Marché Saint-Honoré.

Occupants

  • Charier, marchand, n°309 (Royal) (1793)

« Joli appartement, très commode, au 3e au-dessus de l'entresol, r. Projetée n°1 au coin de la rue de Choiseul, S'adr. ... au citoyen Charier, Md, rue St Honoré, n°309, à côté des Jacobins. » (Affiches, 7 juin 1793, p. 2399)

  • Dié, Jean-Baptiste, vitrier, n°1485 (But.) (1802).

Jean-Baptiste Dié est témoin de moralité, avec ses voisins J. Baptiste Dupont, menuisier, cour des ci-devant Jacobins, Henri Lemoine, serrurier, même cour, Pierre-Léonard Foucault, marchand de vin, de Pierre-Louis Mérat, qui demande la délivrance d’une nouvelle carte de sûreté en 1802 (Archives de la Police AA/115, Passeports, cartes de séjour, 1802, le 22 prairial an 10 [11 juin 1802]);
Dié fournit précédemment comme adresse Cour des Jacobins.

  • Fontaine, maître vitrier, occupe une chambre au premier étage du petit corps de bâtiment sur le passage au-dessus du corps de garde de la Garde Nationale (rapport des experts, ci-dessus).
  • Legendre, Étienne, garçon ébéniste, employé chez Roussel, ébéniste, n°1486 (Butte) (1792).

Le 1er juin 1792, É. Legendre dépose devant le commissaire de police qu'il lui a été volé, à la Société des Amis de la Constitution aux Jacobins, son portefeuille de soie rose contenant avec divers mémoires de travaux du Sr Roussel, deux assignats de cent livres et 80 à 90 livres en assignats de 5 livres. (Tuetey, Répertoire, t. 5, p. 401).

  • Le Sueur, Louise, veuve de Pierre Baillet, n°1486 (Butte) (1795).

Succession de Louise Le Sueur, après son décès le 7 brumaire an IV [29 octobre 1795], déclarée le 27 frimaire an IV [20 décembre 1795] par Louis Vacquelin, époux de sa petite fille Louise Baillet, au nom de celle-ci et de Louis-Jean-Marie Baillet, son frère, mineur, sous tutelle de sa mère Madeleine-Ursule Montgermont, cette dernière veuve de Jean-Pierre Baillet (AM Paris, DQ7/1699, Successions, Enregistrement Bureau n°8, f°122, R°).

  • Rouquairol-Corbin Mme , Bureau de distribution du papier timbré, n°330 (Empire) (1805, 1807).
  • Roussel, Pierre-Michel, ébéniste, locataire principal n°309 (Royal) (1788, 1790), puis propriétaire occupant n°1486 (1791).

Il s'agit très vraisemblablement de Pierre-Michel Roussel né vers 1743, décédé le 14 décembre 1822, à son domicile rue des Moineaux, alors veuf de Marie-Anne-Joséphine Lemarchand, elle-même décédée le 9 juillet 1809 (AM Paris, DQ8/466, Relevé des déclarations de succession, bureau d'enregistrement n°8). Il est à la date de son décès propriétaire d'une maison rue du Marché-Saint-Honoré, estimée 10 555 f.. Son épouse et lui avaient été précédemment propriétaires depuis 1777, de la maison située parc. n°19 (Ter. Arch. t. II/1, p. 135) [n°357 (K) 68 (Pl. Vend.) 388 (Imp.)]. Il semble qu'ils y demeurent après la vente du fonds de commerce en 1794 car on relève Roussel non-commerçant, face à l'Assomption dans l'Almanach du commerce 1806, p. 284.
Pierre-Michel Roussel, ébéniste, locataire en 1791 de la maison N° 1486, (au 309 de la rue) achète l'immeuble le 11 février 1791 et l'occupe (Sommier, art. 848, p. 312-313). En juin 1792, il emploie Étienne Legendre, comme garçon ébéniste (Tuetey, Répertoire, t. 5, p. 401).
M. Roussel, n°309 (Royal), rue Saint-Honoré, maître ébéniste, sollicite de l'administration des finances la conversion d'assignats contre du numéraire pour la paye de ses ouvriers au nombre de 20 le 16 mars 1790 et de 5 le 2 août 1791 (AN/30/118).
« Ctn Roussel, ébéniste, attenant la grille des Jacobins, choix de meubles frais agréables et du goût le plus moderne. À céder en tout ou partie. La maison venant d'être mise à neuf et tout arrangée offre un local vaste et commode pour toute espèce de commerce ayant à peu près 80 pieds de profondeur. » (Affiches, 25 fructidor an II [11 septembre 1794], p. 9252).

Visiter les parcelles voisines

Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle Parcelle contigüe vers l'Est
n°332 (Empire)
n°330 (Empire)
n°328-A (Empire) [2]
Parcelles en vis-à-vis côté Sud
n°331 (Empire)
n°331 (Empire)
n°329 (Empire)

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810). {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}

  1. 6ème Quartier, Palais-Royal ; Ilot 12 (AN, F/31/75/31). Voir le plan parcellaire en ligne.
  2. Le n°328-A n'existe pas dans la nomenclature de numérotage de type Empire. Il a été créé ici pour matérialiser en 1805 l'emplacement de l'accès à la cour des Jacobins dans la rue Saint-Honoré, aujourd'hui rue du Marché Saint-Honoré.