Rue Saint-Honoré - Parcelle n°392 (Empire)

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n°394 (Empire et actuel) 2 croisées, n°392 (Empire et actuel) 3 croisées (D. Waquet 2018)

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°17 n°359, 360-361 (?) n°65-66 n°392 n°392
Rattachement Terrier de l'Archevêché Paroisse Saint-Roch Section Place-Vendôme 1er Arrondissement (ancien) [1] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

  • La parcelle n°17 (Terrier) anciennement propriété des Dames de la Conception, présente une configuration correspondant à la parcelle n°392 (Empire).
  • Présence de Laforge au n°65 (Place-Vendôme) (1796), n°66 (Pl. Vend.) (1798) et n°392 (Empire) en 1806.

Caractéristiques

  • « Maison et dépendances situées à Paris, rue Saint-Honoré, n°359, provenant de la communauté des Dames religieuses de la Conception.
Plan de la maison n°359 (Royal), bien national (AN, Q2/119, 1790). Agrandir

Cette maison consiste en un corps de logis sur la rue de trois croisées de face, double en profondeur, élevé d'un rez-de-chaussée, quatre étages carrés avec fronton au-dessus de la croisée du quatrième étage au-dessus de la porte cochère, grenier au-dessus pratiqué sous un comble couvert de tuiles à deux égouts avec chéneau et deux godets de plomb sur la cour...
Sous le corps de logis est un étage de caves.
Ensuite est une cour de la largeur du passage [cocher], pavée de grès... En aile à gauche est un édifice renfermant l'escalier et les cabinets d'aisance élevé d'un rez-de-chaussée et quatre étages carrés avec comble au-dessus couvert de tuiles...
A la suite un autre petit corps de logis de même épaisseur élevé d'un rez-de-chaussée et d'un bas étage avec comble. A gauche une petite cour pavée en grès. Au fond de ladite petite cour est un petit édifice dépendant dudit couvent et occupé par le commissionnaire [2] et le jardinier, élevé d'un rez-de-chaussée et d'un étage en mansarde avec comble.
A droite de la cour sous l'aile de la maison occupée par madame de Chateau-Villars ... est un ancien cabinet d'aisances fermé de sa porte.
En suite de la susdite cour faisant passage, est une autre grande cour pavée en grès...
A gauche de la cour est un édifice faisant enclave sur le terrain du couvent, élevé d'un rez-de-chaussée à usage d'écurie...
A droite de ladite grande cour est un édifice de deux croisées de face derrière lequel est pratiqué au-dessus du rez-de-chaussée une petite cour couverte de tuiles en appentis, ledit édifice élevé d'un rez-de-chaussée, un étage carré et grenier au-dessus avec comble... A la suite et en arrière-corps est un autre corps de logis à peu près de même élévation et renfermant l'escalier avec comble au-dessus.
Derrière le susdit corps de logis et la susdite petite cour est un édifice élevé d'un rez-de-chaussée, un étage carré et grenier au-dessus avec comble.
En retour et au fond de la dite grande cour est un corps de logis de trois croisées de face, élevé d'un rez-de-chaussée, un étage carré un deuxième étage en mansarde couvert de tuile du côté de ladite cour, en ardoise au pignon à gauche et dans la largeur d'une croisée en retour sur le jardin du couvent et grenier au-dessus pratiqué sous un comble couvert de tuile.
- Corps de logis sur la rue et aile à gauche
Rez-de-chaussée : Le rez-de-chaussée consiste en un passage de porte cochère plafonné et pavé...fermé d'une porte en menuiserie à deux vantaux avec guichet, à gauche une salle servant de loge au portier...En aile un vestibule plafonné et pavé dans lequel est l'escalier exploitant ledit corps de logis sur la rue...Derrière ledit escalier est un cabinet d'aisance et dans la petite pièce ensuite une pièce à usage de garde-manger.
Premier étage : Il est composé d'une antichambre... un salon et un cabinet à cheminée sur la rue, garde-robe derrière, chambre ensuite sur la cour et garde robe à côté formant un corridor, cabinet d'aisance à mi-étage de l'escalier et une petite chambre ensuite.
- Corps de logis au fond de la cour
Rez-de-chaussée occupé par Melle de Bile : Le rez-de-chaussée est composé d'un petit parloir à solives apparentes et à deux vantaux à carreaux de verre avec guichet en grille de fer au dehors, un autre parloir à cheminée,..., ensuite un petit parloir intérieur... et un salon, l'un et l'autre avec leur entrée par le couvent ainsi que le surplus de l'appartement dépendant dudit rez-de-chaussée.
Derrière ledit salon un bûcher dépendant de l'appartement au premier étage occupé par Madame La Bove à solives apparentes et pavé en grès.
Premier étage occupé par Madame La Bove : Il est composé d'une antichambre éclairée sur la cour du couvent ...une chambre à cheminée, ensuite sur la grande cour un corridor dégageant un cabinet d'aisance et un cabinet à cheminée éclairé sur le jardin du couvent avec porte vitrée derrière sur un balcon en saillie sur le dit jardin, lequel balcon s'étend dans toute la longueur dudit appartement, chambre à coucher, salon et salle-à-manger avec croisée et issue sur ledit balcon ; aux dépends de laquelle salle-à-manger est pratiqué un couloir... antichambre de dégagement pour communiquer avec la tribune de l'église du couvent,..., bibliothèque et boudoir ensuite, à cheminée, éclairés l'un et l'autre sur ledit balcon.... (Suit la description du deuxième étage]. » (AN, Q2/119, Comité d'aliénation des biens nationaux, Maugin et Le Normand, Rapport d'expertise sur le 10ème lot, 3ème subdivision, Nord de Paris, Maison n°359 rue Saint-Honoré, 28 août 1790).

  • « Très bel appartement au 1er, boisé en partie, ayant 3 entrées et susceptible d'être divisé. Situé, en très bon air, entre cour et très grand jardin et ayant 12 fenêtres sur le même balcon. Cet appartement est composé de 9 pièces de plain-pied. 4 cabinets ou gardes-robes, lieux à la moderne, cuisine et office, chambres de domestiques, grenier et cave. Présentement, moyennant 1 800 livres , n°66 vis-à-vis de l'Assomption. » (Affiches, 7 nivôse an II [27 décembre 1793], p. 5455).

Note : L'appartement décrit dans cette annonce, passée vraisemblablement par Rubin, tout nouveau locataire principal, est celui qui était occupé par Mme Caze de La Bove dans le corps de logis du fond de la cour (voir la description ci-dessus) dans la maison n°359 (Royal) dont la location est remise sur le marché en août 1793.(Voir-ci-dessous).
On peut penser que cet appartement par sa localisation au-dessus des parloirs, dominant le cloître et le jardin du couvent, par ses divers accès dont un accès direct à la tribune de l'église du couvent, avait été, jusqu'en 1787, l'appartement de la supérieure de la Congrégation.

  • La maison XVIIIe est conservée. Le passage cocher à droite de la façade a disparu avec les aménagements successifs du rez-de-chaussée d'où l'accès commun de cette maison au n°394 (Empire et actuel), les deux maisons formant aujourd'hui la parcelle cadastrée BC 5.

Propriétaire(s) avant 1789

  • Les Sœurs de la Conception jusqu'à la confiscation des biens du clergé. Cette maison est « tenue à loyer par Madame de La Bove qui sous-loue les quatre étages au-dessus du rez-de-chaussée à différents locataires et qui occupe le surplus à la réserve de l'appartement du rez-de-chaussée au fond de la cour, occupé par Melle de Bile qui le tien tdirectement des dames religieuses, ledit loyer ... en vertu de l'acte passé par devant Me Choron le 12 novembre 1787 pour 9 années consécutives à commencer du premier octobre 1787, moyennant la somme de six mille livres. » (AN, Q2/119, Id. f°5, r°).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

  • Le Domaine Public, propriétaire après le séquestre, et du fait de la résiliation du bail de 1787 par Caze de La Bove, loue cette maison au Citoyen Rubin le 13 août 1793 pour 3, 6, 9 années.
  • Laforge, épicier, rue Honoré, N°1420 [Butte], achète au Domaine National la maison N°66 (Place-Vendôme) le 12 fructidor an IV [28 août 1796](Sommier des biens nationaux, art., 545, p. 170).

Propriétaires à partir de 1810

Thory, propriétaire de la parcelle N°392 (Empire) rue Saint-Honoré et n°9 (Empire) rue Duphot. (AN, F/31/7/284).

Occupants

  • Bastide, Ctne, portière, n° 359 (Royal) (1793).

Intermédiaire pour la vente d'une «bonne harpe de Haultzman de 1790. » (Affiches, 27 septembre 1793, p. 4069).

  • Bega, instituteur, n°66 (Place-Vendôme) (1798).
  • Bile (de), Mademoiselle, locataire directe des dames religieuses, occupe le rez-de-chaussée du corps de logis au fond de la grande cour (Voir description ci-dessus) (AN, Q2/119, Id., f°5, r°).
  • Boutiller, mercier, n°360 (Royal) (1791).
  • Brisson, Mme, n°359 (Royal) (1791).
  • Caze-Labove, locataire principal de cette maison jusqu'en août 1793, madame La Bove occupante en 1790.

Le Cit. Caze-Labove louait jusqu'en juin-juillet 1793, une maison dépendant du monastère des ci-devant religieuses de la Conception moyennant un loyer de 6 000 liv. Cette maison est à louer à partir d'août 1793. (Affiches, 3 août 1793, p. 3248).

Il pourrait s'agir de Gaspard-Louis Caze de La Bove (Paris, 1740 – Vaugrineuse (Essonne), 1824), avocat à Paris, conseiller du Parlement (1762), maître des requêtes (1765), intendant de Bretagne (1774), puis du Dauphiné (1784-1790), directeur des Hôpitaux de Paris, député au corps législatif en 1803, administrateur de la Caisse des Comptes-Courants (1812-1824). Il épouse en 1761 Marie-Angélique-Augustine Le Doux (1745-1791) avec laquelle il a 6 enfants. (Collectif, Biographie des hommes vivants ou histoire …, Paris, Michaud, 1816-1819, t. 2, p. 92 ; Gallica ; Geneanet, pierfit).

Il bénéficie d'une pension sur le Trésor Royal en considération de ses services comme intendant de Bretagne, d'un montant de 4 000 livres en 1789 (État des pensions, Troisième classe, p. 239).

  • Choiseul-Gouffier, Mme, n°359 (Royal) (1791).

Il s'agit vraisemblablement d'Adélaïde-Marie-Louise de Gouffier d'Heilly (ca 1750-1816), épouse en 1771 de Marie-Gabriel-Auguste-Florent de Choiseul, comte de Choiseul-Gouffier (1752-1817), membre de l'Académie Française en 1782, ambassadeur à Constantinople, refuse l'ambassade de France à Londres en 1791, émigre en Russie tandis que son épouse reste en France avec ses filles, ministre d’État sous la Restauration, pair de France (Chaix-d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises,..., t. 10 . 367-368) (voir notice Wikipedia)

  • Clerembourg, avoué, n°359 (Royal) (1791).
  • Kinson, François, artiste-peintre, n°66 (Place-Vendôme) (1802-1804), n°392 (Empire) (1806).

François-Joseph Kinson (ou Kinsoen) (Bruges, 1770 – Bruges, 1839) est actif à Paris de 1799 à 1830. Il œuvre en particulier pour la cour de l'empereur Napoléon et celle de Louis XVIII. Auteur en 1820 d'un portrait de la duchesse de Berry avec sa fille. (Voir la notice Wikipedia de François-Joseph Kinson).

  • Labaure, M., n°359 (Royal) (1791).

Cette citation dans l'almanach "Jorry" pourrait en réalité désigner M. Labauve (Caze de La Bove).

  • Laforge, épicier, marchand de couleurs, n°65 (Place-Vendôme) (1798), n°392 (Empire) (1806).
  • Lhuillier, Nicolas, fruitier, membre du comité de la Section des Piques, s. n° (1793) n°359 (Royal) (An II).

Nicolas Lhuillier, fruitier, n°359 rue Honoré, commissaire civil puis commissaire révolutionnaire. Arrêté le 3 germinal an III : « intrépide terroriste et agitateur de la section » ; libéré le 15 thermidor. Décrété d'arrestation au moment de l'affaire Babeuf, comme agitateur. (A. Soboul, Répertoire des personnels sectionnaires de l'an II, p. 85).

  • Vigoureux, M., n°359 (Royal) (1791).

Résidents

Visiter les parcelles voisines

Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle Parcelle contigüe vers l'Est
n°394 (Empire)
n°392 (Empire)
n°390 (Empire)
Parcelles en vis-à-vis côté Sud
n°373 (Empire)
n°371 (Empire)
n°371 (Empire)

Notes et références

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  1. 3ème Quartier, Place-Vendôme ; Ilots 3 et 4 (AN, F/31/74/27). Voir le plan parcellaire en ligne.
  2. Louis-Charles Holé, commissionnaire au couvent de la Conception décède le 30 juin 1792 à l'âge de 78 ans, après 48 ans de services au couvent. (Tuetey, Répertoire, t. 7, p. 67).