Rue Saint-Honoré - Parcelle n°93 (Empire)

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Les n°91, 93, 95 (Atget, 1908)

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°432 n°659 n°279 n°93 n°93
Rattachement Censive des abbesses de Montmartre [1] Paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois Section des Gardes Françaises 4e Arrondissement (ancien) [2] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

Caractéristiques

Des éléments de cette maison sont inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH), la toiture par arrêté du 23 juin 1962, l'ensemble de la façade avec son décor par arrêté du 23 mai 1984.

« L'immeuble date du 16e siècle mais a été rhabillé sous le Directoire (système de l'Architecture urbaine), ou en 1825 (Babelon) [3]; la composition est influencée par Palladio (adaptation du motif de la Serlienne). Cet immeuble était le siège d'une pharmacie dès 1637. L'enseigne AU BOURDON D'OR avec les coquilles des pèlerins de Saint-Jacques est dorée. Le balcon est décoré du serpent, du vase d'Esculape et de quatre coquilles. De chaque côté de la fenêtre se trouve un vase peint en trompe-l’œil représentant un Aloès (plante médicinale). Dès le début du siècle, la pharmacie était fermée. La devanture du rez-de-chaussée ne présente pas d'intérêt mais a conservé l'enseigne. Il s'agit ici d'un type de décor très exceptionnel » (Ministère de la Culture, Base Mérimée, notice PA00085951, Voir la notice).

Cette maison se trouve sur la parcelle aujourd'hui cadastrée AT 109.

Propriétaire(s) avant 1789

n°432, maison et boutique appartenant au Sr Villard (AN, Q1/1099/3, Atlas de la censive du Roi, ca 1700, f°53 r°), puis à François Clérambourg, avec certitude en 1720 (Cf. M. Bouvet, voir ci-dessous) jusqu'en 1764, mutation évoquée dans l'acte de cession de Delondre à Joannès en 1836 (A. Chastel, op. cit. p. 88, n. 4).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

Non identifié, vraisemblablement la famille Delondre.

Propriétaires à partir de 1810

Delondre, veuve, propriétaire en 1810 (AN, f/31/5/326) jusqu'au 12 février 1836, la maison étant alors vendue à Joannès (AN, Minutier central, étude CXV, liasse 1285, cité par A. Chastel, op. cit., p. 88, n. 4).

Occupants

  • Audiffret, Crespin, marchand, n°279 (Gardes) (1795).

37 ans, précédemment rue Montmartre, né à Avignon, signe (AN, F7/4796, 2ème Registre des cartes de sûreté du 4ème Comité révolutionnaire, an III, f°63, n°1357, le 6 pluviôse an III).

  • Aumont, bonnetier, n°93 (Empire) (1806).
  • Clérambourg, pharmacien, associé de Delondre, s. n° (Tablettes, 1786), vis-à-vis r. du Four, s. n° (Al. Royal, 1790, p. 621), seul, apothicaire n°93 (Empire) (1806).

Il n'est pas évident qu'un Clérambourg soit encore présent dans l'officine en 1786, le nom de Clérambourg n'étant alors conservé que pour attirer la clientèle. En effet, François Clérambourg entre comme garçon dans l'officine en 1692. Il achète une charge d'apothicaire en 1701 et devient propriétaire de la maison en 1703. Son fils Nicolas-François décède en 1778, apparemment sans héritier apothicaire. C'est vraisemblablement sa veuve qui fait entrer Delondre en 1784 (voir ci-dessous). (Maurice Bouvet, « Henri IV mortellement blessé par Ravaillac, a-t-il été soigné par l'apothicaire Clérambourg ? », Revue d'histoire de la pharmacie, 21ᵉ année, n°81, 1933, p. 38-44. Consulter en ligne sur Persée et télécharger).

On relève toutefois, pendant la Révolution la trace de Pierre-Antoine Clérambourg, citoyen, demeurant rue Honoré à Paris, propriétaire du domaine du Bouquet à Champigny-sur-Marne dont la vente en 1792 est annulée en 1796 (A. Debidour, Recueil des actes du Directoire Exécutif, t. 4, arrêté du 26 décembre 1796, p. 596). Le nom de Clérambourg est cependant porté par plusieurs familles à Paris à cette époque.

« Delondre et Clerambourg, tient les grains de vie de Clerambourg & la pommade épispatique », (Tablettes, 1786). Ces "grains de vie" s'appliquent à eux-mêmes leur propre recette puisqu'ils existent encore en 1805. « Les grains de vie de Clérambourg-Delondre se vendent à Paris, rue Saint-Honoré, n°93, AU BOURDON D'OR, vis-à-vis la rue du Four Saint-Honoré, chez Clérambourg-De Londre, maître apothicaire.  » (Prospectus conservé au AN, cité par (Maurice Bouvet, « Les successeurs de François Clérambourg et leurs spécialités », Revue d'histoire de la pharmacie, 21ᵉannée, n°82, 1933, p. 96-98 Consulter en ligne sur Persée.
Note : On voit encore en 1908 au n°93 (actuel) l'enseigne "Clerambourg-Delondre". (Atget, photos, 1908), voir ci-dessus).

  • Delondre, Louis-René, pharmacien, n°659 (1788, 1791), n° 659 (Royal) (Tablettes, 1791, "Art"), n°279 (Gardes) (1798).

Louis-René Delondre (Paris, 20 août 1753 - Paris, 22 février 1804) est le fils de Louis Delondre, (Milly-sur-Thérain (Oise) 1723 - Paris, 1797), maître épicier et droguiste, rue des Lombards, et de Louise-Marguerite Cottin (1728-1776) qui ont au moins 12 enfants. Louis-René Delondre, après avoir travaillé avec son père rue des Lombards, succède en 1784 à Moringlane chez Clérambourg, rue Saint-Honoré. Cette même année il épouse Adélaïde-Geneviève Debourges avec qui il a cinq enfants dont trois pharmaciens.
Louis-René Delondre est membre de la Société libre des Pharmaciens de Paris, s. n° (Al. National, an V, p. 385-388). Il met au point la formule du sirop contre la toux inventé en 1798 par le docteur Desessartz. (Maurice Bouvet, « Les Delondre, une grande famille pharmaceutique », Revue d'Histoire de la Pharmacie, 39e année, n°129, 1951, p. 155-165. Lire en ligne sur Persée).

  • Delondre, veuve, n°93 (Empire) (1807).

Il s'agit d'Adélaïde-Geneviève Debourges (1754-1815), épouse de Louis-René Delondre depuis avril 1785, veuve en 1804. La réglementation lui interdit de prendre la succession de son époux. En attendant que leur fils aîné, Louis Delondre, alors âgé de 19 ans, prenne la suite, l'officine est alors tenue par Delon.

  • Guilbert, Honoré, confiseur, n°279 (Gardes) (1793).

Carte de sûreté établie le 22 décembre 1793 au nom d'Honoré Guilbert, confiseur, âgé de 33 ans, né à Paris, domicilié n°279 r. St Honoré et antérieurement même rue (AN, F7/4796, Registre de cartes de sûreté 4ème comité [4e jour sans Culotides an II-6 nivôse an III-1794], f°53, n°1116, 2 nivôse an III).
Il s'agit vraisemblablement d'Honoré-Dominique Guilbert, fils d'Honoré Guilbert et de Catherine Thérèse Grelet, époux de Marie-Anne-Élisabeth Hennequin le 21 nivôse an VI [10 janvier 1797] dans le 7e arrondissement (AM Paris, État-civil reconstitué). Il a pu s'établir, jeune, au présent emplacement endroit de la rue Saint-Honoré puis reprendre la boutique du n°1406 ((Butte-aux-Moulins) de cette même rue après le décès de son père.
Note : Une surcharge sur le dernier chiffre du n°279, domicile noté dans le Registre de Sûreté, peut mettre en question la validité du "9". Si Honoré Guilbert est bien au 279 (Gardes), il ne peut s'agir pour lui que d'un domicile, tout l'espace commercial étant occupé par la pharmacie Delondre.
Voir aussi Guillebert, confiseur, au n°672 (Royal) (Alm. 1788).

Résidents

Visiter les parcelles voisines

Numéro pair vers l'Ouest Parcelles en vis-à-vis côté Nord Numéro pair vers l'Est
n°70 (Empire)
n°68 (Empire )
n°66 (Empire)
Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle côté Sud Parcelle contigüe vers l'Est
n°95 (Empire)
n°93 (Empire)
n°91 (Empire)

Bibliographie

Chastel, André et Mallet, Françoise, L'ilot de la rue du Roule et ses abords, Paris, Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et l'Ile-de-France, Coll. Paris et Ile-de-France, Mémoires, Extraits des t. XVI-XVII, 1965-1966, 130 p., 15 cartes et tableaux dépliants, XX pl. H.T.

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810)

  1. (AN., Q1/1099-3, Atlas de la censive du Roi, ca 1700, Deuxième plan de la rue Saint-Honoré, fol. 5 v°) Voir le 2ème plan.
  2. 4ème Quartier, Saint-Honoré ; Ilot 8 (AN, F/31/79/31). Voir le plan parcellaire en ligne.
  3. Jean-Pierre Babelon, « Les relevés d'architecture du quartier des Halles avant les destructions de 1852-1854 », Gazette des Beaux-Arts, 6ème période, t. LXX, 109e année, 1967, p. 88.