Rue Saint-Honoré - Parcelle n°369 bis (Empire)

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Le Dôme de l'Assomption. Au fond la 3ème porte Saint-Honoré détruite en 1736 (Anonyme, estampe, ca 1720)

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Avertissement : Dans ce segment Sud-Ouest de la rue Saint-Honoré, l'imprécision graphique de l'Atlas du terrier des censives du Roi (AN, Q1 1099/3, ca 1720), l'ancienneté, par rapport au premier numérotage de type Royal (1780), des attributions de propriété et de location qui y figurent, l'importance des superficies des couvents et enfin la médiocrité des informations liées aux allotissements consécutifs à leur nationalisation [1] justifient que l'enchaînement des correspondances de numéros proposé ici ne puisse être envisagé que comme une hypothèse.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°264 (partie Sud)-265 n°413-414 n°20 n°369 bis [2] n°263 bis
Rattachement Terrier de la censive du Roi [3] Paroisse Saint-Roch Section Tuileries 1er Arrondissement (ancien) [4] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

  • Il est possible que la n°413 (Royal) ait été attribué à la maison attenante au dôme de l'Assomption, aujourd'hui repérée au n°263 bis (actuel). L'accès à la cour principale du couvent, aujourd'hui place Maurice Barrès, se ferait alors par le portail ouvert au n°414 (Royal) dans le mur visible sur plan Verniquet ci-dessous.
  • L'attribution du n°20 (S. Tuileries) au domaine conventuel, y compris l'église, est confirmée par les indications du Sommier et celles figurant dans plusieurs petites annonces. Il semble que ce numéro soit aussi attribué à la maison sur la rue Saint-Honoré attenante au dôme (voir l'annonce ci-dessous).

Caractéristiques

COUVENT DE L'ASSOMPTION

Propriétés de l'Assomption (Sur plan Verniquet, 1790) Agrandir
Anciens couvents de l'Assomption et des Capucins (Jacoubet 1836)

Le plan à gauche ci-dessus indique (en bleu) les contours des parcelles propriétés, non-conventuelles, des dames de la Conception avec leur numéro de type royal ainsi que l'emprise du segment sud de la rue Neuve-du-Luxembourg percé en 1805 et qui traverse la parcelle terrier n°265, comme indiqué sur le plan Jacoubet, 1836, à droite.

  • La parcelle n°265 de la censive du Roi porte tous les bâtiments et les jardins du couvent de l'Assomption dont certains au XVIIIe siècle donnent sur la rue Saint-Honoré :

- A l'Ouest le pignon Nord de la chapelle, peu profond, sur la rue Saint-Honoré, abrite fin XVIIIe des logements et quelques commerces en rez-de-chaussée. Cet immeuble en pignon a été conservé. Il se trouve aujourd'hui sur la parcelle cadastrale BD 60 et on y accède par une porte signalée au n°263 bis (actuel).

Le n°369 bis (Empire) r. Saint-Honoré (D. Waquet, 2018)

Il est ainsi décrit en 1793 :
A louer, « joli corps de logis, séparé, en partie boisé, garni de glaces, armoires et pap. R. S.H. n° 20, le bâtiment attenant le dôme de l'Assomption, composé de 3 étages, formant 9 pièces toutes sur la rue, 5 cabinets, cuisine au rez-de-chaussée pouvant servir de boutique; très belle cave; Présentement à bon compte. S'adres. au Md de linon dans ladite maison. » (Affiches, 28 octobre 1793, p. 4582).
- Au centre, sur la rue Saint-Honoré, se trouve, à l'époque du couvent, la partie de son jardin située devant l'entrée de la chapelle. Ce jardin, d'après le terrier du roi vers 1720 (AN, Q1 1099/3, f°34, r°) est alors séparé de la rue Saint-Honoré par un mur percé d'une porte cochère, très vraisemblablement l'accès principal au couvent. Sur une gravure de 1720 (voir ci-dessus) on voit la chapelle directement depuis la rue. Cette perspective est peut-être idéalisée comme l'est la largeur de la rue beaucoup plus importante que la réalité. Quoi qu'il en soit, ce mur et la porte cochère ont été détruit au plus tard lors du percement du segment sud de la rue Neuve-du-Luxembourg en 1805. Le jardin est alors transformé en place ouverte sur la rue Saint-Honoré, nommée aujourd'hui place Maurice Barrès.
- A l'Est de cette parcelle figure sur le plan de 1720 un bâtiment dont on peut penser que les logements et éventuelles boutiques en façade sur la rue Saint-Honoré aient été loués. Une parti de ce bâtiment correspond au n°369 (Empire).

Cour du couvent de l'Assomption, rue Saint-Honoré, Paris (E. Atget, ca 1900. Musée Carnavalet)
  • « C'est dans le Couvent des Dames de l'Assomption que se retiraient certaines dames de la Cour sous l'ancien régime. » (Hillairet).
  • Le jardin est donné à bail à Moreau en 1793. Il est évincé par les autorités en 1795 afin d’assurer la sécurité totale des magasins de l’Agence d’approvisionnement de Paris, en particulier les magasins de farine implantés plus tôt à la maison de l’Assomption (Comité de Salut Public, séance du 1er fructidor an II [18 août 1795], RACSP, t. 26, p. 499, Gallica). C’est à cause de cette implantation que l’Assomption se voit attribuer la nouvelle école de boulangerie par les Comités de Salut Public et des finances réunis le 4 octobre 1795 (RACSP, t. 28, p. 168, Gallica).
  • L'église devient lieu de stockage de décors et retrouve sa destination première sous l'Empire. Subsistent encore, à l'angle de l'actuelle rue Cambon, la chapelle, devenue église Sainte-Madeleine, depuis 1850, Notre-Dame de l'Assomption, église des Polonais de Paris, et le bâtiment de deux étages, situé aujourd'hui au n° 263 bis [actuel] de la r. Saint-Honoré, le long de l'église (Delarc, L'Église, t. 2 p. 287).
  • L'église de l'Assomption, n°263 (actuel), construite dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, est classée Monument Historique depuis le 20 décembre 1907. Base Mérimée du Ministère de la Culture, notice PA 00085795. Voir la notice.

Propriétaire(s) avant 1789

  • Congrégation des religieuses de l'Assomption depuis le XVIIe siècle.

« Parcelle n°265 est l'une des portes cochères du couvent des dames Religieuses de l'Assomption qui a une sortie dans le cul-de-sac de l'Orangerie au n°5. » (AN, Q1 1099/3, Atlas de la censive du Roi, ca 1720, f°34, r°).

Note : Le rapport des experts du Comité d'aliénation en 1790, indique que cet accès au ci-devant cul-de-sac de l'Orangerie devenu rue Saint-Florentin a été transféré à la parcelle terrier n°264, sur laquelle est bâtie la maison voisine n°412 (Royal).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

Le Domaine National.

« Maison n°20 [Tuileries] et 369 nouveau [Empire]. Origine : Dames de l'Assomption, Val. 360 000 fr., val. Loc. 20 000 fr. loyer 14 700. Emploi. Magasin de subsistances, à la disposition du Ministre de l'Intérieur. Partie de cette maison, ainsi que l'église est à l'usage du culte catholique et du Curé. Une autre partie est employée en caserne pour les grenadiers de la garde de l'Empereur et une autre partie forme la rue ouverte en prolongement de la rue du Luxembourg (actuelle rue Cambon). » (Sommier des biens nationaux,, t. 1, art. 147, p. 35-36).

Propriétaires à partir de 1810

Monin et Lazard soulignent la grande difficulté à laquelle les urbanistes et les historiens sont confrontés lorsqu'ils cherchent à connaître le sort des terrains conventuels des religieuses de l'Assomption, en dehors des maisons adjugées à part (Sommier des Biens nationaux de la Ville de Paris, t. 1, Éclaircissements sur la section des Tuileries, art. 148 à 151, p. 63-64).

Occupants

Avertissement : La localisation dans cette parcelle des occupants mentionnés ci-dessous avec, seulement, un numéro de type royal et/ou de type sectionnaire est fonction de l'hypothèse sur la correspondance des numéros proposée dans le tableau de haut de page. Elle nécessite une validation par d'autres sources.

  • Anonyme, marchand de linons, n°20 (Tuileries) (1793).

Intermédiaire dans la location de la maison attenant le dôme de l'Assomption selon une petite annonce (Affiches, 28 octobre 1793, p. 4582).

  • Arnouville (d'), Mme, n°413 (Royal) (1788) (L), demeure à l'Assomption (1791).

Geneviève-Louise Rouillé du Coudray (1717-1794), décédée en prison, épouse de Jean-Baptiste de Machault d’Arnouville (1701-1794), contrôleur général des Finances puis secrétaire d'État à la Marine de Louis XV, mort en prison à Rouen. (Portrait de Geneviève du Coudray ; [https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_de_Machault_d%27Arnouville Voir notice Wikipedia).

  • Angivillers (d'), Mme, demeure à l'Assomption (1791).

Élisabeth-Josèphe de Laborde (1725-Versailles, 1808), fille de Jean-François Débos de Laborde, baron de la Brosse, (1691-1768), fermier général (1740-1758) et d'Élisabeth Le Vasseur (Geneanet, Alain Garric), épouse puis veuve du baron de Marchais, épouse en secondes noces (1781) de Charles-Claude Flahaut de la Bilarderie, comte d’Angiviller (1730-1809), ami de Louis XVI, directeur général des bâtiments du Roi, intendant du Jardin Royal des Plantes, pensionnaire vétéran de l'Académie des Sciences, en 1788 domicilié 9, rue de l'Oratoire (Al. R., 1788, p. 515 ; P, p. 120). Accusé de dilapidation des fonds public, il est contraint à l'émigration en 1790 (Wikipedia), ce qui peut expliquer la présence de son épouse à l'Assomption. La date exacte de son installation au couvent est difficile à fixer puisque Léro, commissaire de la section de l'Oratoire [5], se plaint le 16 avril 1792, d'avoir été trompé sur la présence de Mme de Laborde r. de l'Oratoire. (Tuetey, Répertoire, t. 5, p. 344). « L'une des femmes les plus spirituelles de son temps. » (G. Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire, t. 18, p. 174). « Se produit entre 1747 et 1753 dans plusieurs opéra-ballets sur le théâtre des petits appartements de Versailles ainsi qu'aux châteaux de Bellevue et de Fontainebleau (Acis et Galathée de Lully, Le retour d'Astrée, ...). » (Voir références BnF). Elle est la sœur de Françoise-Monique de Laborde (ca 1730-1808) et de Jean-Benjamin de Laborde (1734-1794), compositeur et fermier général, guillotiné le 4 thermidor an II [22 juillet 1794] (Victimes, 2411, p. 118) et aussi de Joseph-Louis de Laborde (1735-1770). Elle n'a pas de lien de parenté avec Jean-Joseph de Laborde ni avec la famille de Laborde de l'Orme.

  • Dames de l'Assomption, n°413 (Royal) (Prévost, 1788). La congrégation de l'Assomption, fondée en 1306 par l'abbé Haudry (d'où son nom initial de communauté des Haudriettes) établie r. Saint-Honoré en 1622 [6], ne compte plus, à la date de leur expulsion, en 1791 que 26 religieuses de chœur et 9 converses. On relève, parmi les responsables de la communauté (Delarc, L'Église, t. 2, p. 288), mesdames :
    • Beyne de Neuville, Henriette-Nicole, vicaire.
    • Deschenets, conseillère..
    • Graverie, Marie-Madeleine, secrétaire.
    • Laistre (de), Marie-Madeleine, conseillère.
    • Le Coq, Anne-Marguerite, Sœur religieuse de Sainte-Victoire, supérieure.

Outre le couvent et quelques maisons voisines au n°412 et 418 (Royal), la communauté de l'Assomption est propriétaire de plusieurs maisons dans Paris, au n°2 (175), 4, 5, 13 rue de la Mortellerie, au n°14 rue Jean-Pain-Mollet, au n°26 rue du Martroy. (AN, Q2/122, Dailly et Maugis, Experts du Comité d'aliénation des domaines nationaux, Troisième état de ceux des domaines nationaux compris dans la soumission de la commune de Paris, 26 juin 1790).

  • Descaves, ctn, n°413(K) (1790), ("citoyen actif" n°302 sur la Liste des citoyens éligibles de la Section des Tuileries, 1790).
  • Develette, ci-devant avoué près les tribunaux, à l'ancien couvent de l'Assomption, n°20 [Tuileries] (1793), s. n°, à l'ancien couvent de l'Assomption (Al. N., an III, p. 469, an IV, p. 414).

« Maisons à vendre dur adj. à Chaillot,… S'adr. pour de plus amples détails, à Paris au cit. Develette, homme de loi, avoué près les tribunaux, rue S. Honoré, à l'ancien couvent de l'Assomption, n°20, vis-à-vis la rue neuve du Luxembourg. » (Affiches, 6 juillet 1793, p. 2827).

  • Fabre, loueur de voitures, n°20 (Tuileries) (1798).
  • Noailles (de), Mme, chez les Dames de l'Assomption, (1788).
  • Perrin, citoyen, n°413 (Royal), ("citoyen actif" n°286 sur la Liste des citoyens éligibles de la Section des Tuileries, 1790).
  • Prébois, Mme, chez les Dames de l'Assomption, (1788).
  • Reineraux Ctne, n°20 (Tuileries) (1793).

« Mme Reineraux, femme de chambre, agée de 25 ans, sachant coeffer, coudre en linge, blanchir le linon et faire un peu de cuisine, désirerait être placée auprès d'une femme qui voyagerait. Au ci-devant couvent de l'Assomption n°20 [Tuil.]. » (Affiches, 14 nivôse an II [4 janvier 1794], p. 5562).

  • Richer-Sérifis, Mme, chez les Dames de l'Assomption, (1791).
  • Souchet, Mme, à l'Assomption, (1791).
  • Taitbout, Mme, à l'Assomption, (1791).
  • Vitry, Pierre-François, n°20 (Tuileries) (1793).

« Bien à Montreuil, près Vincennes, rue Basse-Saint-Pierre,...A vendre, S'adr. sur le lieu à Germain Gagne ... et pour le prix, à Paris, à Pierre-François Vitry, rue Honoré, n°20, près les Capucins. » (Affiches, 7 février 1793, p. 531).
On trouve un nommé Vitry en 1803 au n°1449 (Butte).

Résidents

  • Courtois, Edme-Bonaventure, receveur d'Arcis-sur-Aube, député de l'Aube à l'Assemblée Nationale Législative, réside initialement n°20 Palais-Royal, puis hôtel de Mouÿ, rue Dauphine (12-91, 8-92). Membre de la Convention Nationale il continue de résider à ce dernier endroit (12-92, 4-93, 12-93) et, en fin de législature, « À l'Assomption » (12-94). Membre du Conseil des Anciens, il réside 48 rue du Faubourg-Saint-Honoré (4-96, 12-98).

Visiter les parcelles voisines

Numéro pair vers l'Ouest Parcelles en vis-à-vis côté Nord Numéro pair vers l'Est
n°380 (Empire)
n°378 (Empire)
Rue Neuve-du-Luxembourg n°376 (Empire)
Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle côté Sud Parcelle contigüe vers l'Est
n°371 (Empire)
n°369 bis (Empire) [2]
Rue Neuve-du-Luxembourg (Segment Sud) [7] n°369 (Empire)

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810) {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}

  1. Monin et Lazard soulignent les imprécisions sur l'allotissement de l'ancien couvent de l'Assomption et en particulier l'existence d'une double numérotation des lots selon qu'ils se trouvent près de ce qui est alors la nouvelle rue de Rivoli ou proches de la rue Saint-Honoré (Sommier des biens nationaux, t. 1, « Éclaircissements sur les articles n°148 à 151 » p. 63-64).
  2. 2,0 et 2,1 Le n°369 bis a été créé pour dans ce wiki pour les besoins du repérage de cette parcelle, sachant que sur la feuille AN F/31/73/33 du cadastre Vasserot (1810-1836) le quantième de centaine manque aux numéros de parcelles. Celle-ci y est donc désignée par le n°69.
  3. Atlas de la censive du Roi, Sixième plan de la rue Saint-Honoré (AN, Q1 1099/3, fol. 28 v°)Voir le plan.
  4. 4ème Quartier, Tuileries ; Ilots 7-8 (AN, F/31/73/33). Voir le plan parcellaire en ligne.
  5. Il est possible qu'il s'agisse de Léro, boutonnier, n°694 (Royal)
  6. Abbé Lebeuf, Fernand Bournon, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris - Rectifications et additions, Paris, Honoré Champion, 1901, t. 6, p. 53-54.
  7. Percée en 1805.