Rue Saint-Honoré - Parcelle n°325 (Empire)

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Façade sud de l'ancien Hôtel de Boullongne, aujourd'hui hôtel de tourisme de Saint-James et d'Albany (Coll. part.).

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°285-289 n°458-459 n°72-74 n°325 n°211
Rattachement Terrier de la censive du Roi [1] Paroisse Saint-Roch Section Tuileries 1er Arrondissement (ancien) [2] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

L'emplacement de Hôtel de Boullongne au N°325 (Empire) est confirmé par La Tynna, Dictionnaire des rues, 1812.

Caractéristiques des n°323 et 325 (Empire)

HÔTEL DE BOULLONGNE

  • Construit vers 1742 pour Jean de Boullogne, comte de Nogent, sur les parc. n°285 à 289 (Ter. Roi) l'hôtel est acheté par Jean-Joseph de La Borde, qui bâtit sur la rue une maison de rapport en 1785-1786. La Borde condamné par le Tribunal révolutionnaire, l'hôtel est confisqué et loué à divers occupants dont Nivet. Il est finalement restitué aux héritiers en l'an VIII. (Sommier des Biens Nationaux, t. 1, art. 169, p. 45). Dès 1787, l'hôtel de Boullogne abrite un hôtel garni : l'hôtel des Tuileries (Almanachs de 1788 à 1798).
  • « A louer par l'agence nationale de l'enregistrement et des Domaines, Appartement au 1er étage composé d'une antichambre, salon, orné de 2 glaces, chambre à coucher garnie d'armoires, chambre au 6ème, grenier et deux caves, faisant partie de la Maison r. Honoré, n°76, S Tuileries, provenance de Laborde, condamné, estimé 450 liv. » (Affiches, 29 brumaire an III [19 novembre 1794], p. 877).
  • L'hôtel de Boullongne a été presque totalement démoli au XIXe siècle, l'immeuble actuel n°211, réunissant les n°323 et 325 (Empire) se trouve sur la parcelle cadastrée AY 95.

« Une partie du bâtiment et des jardins [de l'ancien hôtel de Boullogne] correspond aujourd'hui à l'Hôtel de tourisme Saint-James et Albany (généralement et faussement associé à l'hôtel de Noailles) au n°211 actuel. » (Alexandre Gady, Hôtels particuliers,..., p. 307).
L'immeuble qui abrite aujourd'hui l'hôtel de tourisme Saint-James et Albany est partiellement inscrit à l'Inventaire Supplémentaire aux Monuments Historiques (ISMH) depuis le 23 septembre 1960 pour « ses façades sur la rue Saint-Honoré et sur cour, toitures du bâtiment sur rue et passage voûté entre la rue et la première cour ; façades et toitures du corps principal sur cour, ancien jardin et façades et toitures des ailes sur la deuxième cour. » Base Mérimée du Ministère de la Culture, notice PA 00085837. Voir la notice.

Propriétaire(s) des n°323 et 325 (Empire) avant 1789

  • Bernin de Valentinay, Louis Bernin, chevalier, marquis d'Ussé, seigneur de Valentinay, conseiller du roi en ses conseils et contrôleur de sa maison (1702)

« 288 Maison et boutique appartenant au Sieur de Valentinay.
289 Maison et deux boutiques appartenant au Sieur de Valentinay.
Déclaration des parcelles 286, 287, 288, 289, 290 rapportées à celle de la parcelle 285 ...le 12 août 1702 ... » (AN, Q1 1099-3 f°37 r°, Atlas de la censive du Roi (ca 1700), Pl.5, f°23).
Note : M de Valentinay est le père du gendre de Vauban. Vauban avait loué un hôtel rue Saint-Vincent (r. du Dauphin) dont le jardin était contigu à celui de cet hôtel. (M. Virol, Vauban, de la gloire du roi au service de l'Etat)

  • Boullongne (de), Jean-Nicolas, comte de Nogent (1742).
  • Laborde (de), Jean-Joseph, banquier, propriétaire avant 1789 (Voir notice Wikipedia).
J.J. de La Borde (Anonyme, ca 1770, Wikimedia commons)

Jean-Joseph de La Borde (Jaca (Espagne), 1724 – Paris, 18 avril 1794), est un négociant et grand banquier français, conseiller de Louis XV, proche du duc de Choiseul. Propriétaire des châteaux de la Ferté-Vidame (Eure-et-Loir), de Méréville (Essonne), de Meursanges (Côte d'Or).
Il sert des rentes aux plus fortunés qui lui déposent leurs avoirs comme le Dr. de Gévigland. On relève aussi la donation, le 20 février 1789, d'une maison au village d'Epinay par le marquis Jean-Joseph de La Borde à Bouchard d'Esparbès de Hussen d'Aubeterre, comte de Jonzac, demeurant à l'hôtel d'Armenonville. [3].
Il est condamné à mort et guillotiné le 29 germinal an II [18 avril 1794] (Victimes, 636, p. 38).
Époux en 1760 de Rosalie de Nettines (1737-1815), il est père de quatre enfants, François-Louis, Pauline, Alexandre et Nathalie, mariée en 1790 à Arthur-Tristan Charles de Noailles (AM, Paris, Etat-civil reconstitué St Eustache). Ceux-ci se voient restituer l'hôtel de Boulogne en l'an VIII (Sommier, t. 1, art. 169, p. 45), mais ils en revendent les parcelles constitutives à plusieurs personnes, dont Chabannes et Latheneur (AN, F31 7/172-174).
En 1788 il demeure 6 rue d'Artois avec l'un de ses fils « Laborde de Méréville » (Lesclapart 1789, p. 215).
Il n'a aucun lien de parenté avec la famille d'Élisabeth-Josèphe de Laborde, épouse d'Angivilliers, ni avec la famille de Laborde de l'Orme. Il a un temps été banquier de Mme Geoffrin (M. Hamon, Madame Geoffrin, ..., p. 722).

Propriétaire(s) des n°323 et 325 (Empire) Révolution-Empire

  • Laborde (de), Jean-Joseph, banquier, jusqu'à la confiscation en 1794.
  • Domaine National (1794-1800).
  • Héritiers de Laborde (1800).

« Maison dite "hôtel de Boullogne", N° 75, nouveaux 323 et 325, propriété de Jean-Joseph de La Borde, condamné. Loué à divers avec et sans baux, dont bail de brumaire an VI à Nivet (Rivet ?). Finalement restituée aux héritiers en l'an VIII. » (Sommier des Biens nationaux, t. 1, Art. 169, p. 45).

Propriétaires à partir de 1810

  • non déterminé.

Occupants

Note : certains des occupants identifiés comme demeurant à l'Hôtel de Boullongne peuvent être cités indifféremment dans la parcelle 323 ou dans la parcelle 325 (Empire).

  • Buchillot, Pierre, boulanger, n°723 (Tuileries) (1798).

Pierre Buchillot (Paris, 1757 - Hambourg, 1811), maître boulanger, demeurant en 1781 r. St Honoré, paroisse St Roch, d'une famille de boulangers dont un membre demeure Fbg St Honoré. Époux de Marguerite-Rose Genaut puis en 1802 de Marie-Thérèse Anneau. (AN, Tutelles, Y 5088B, f°412414 ; Geneanet, Louis Buchillot).

  • Dépôt des Lois, société de publication des textes législatifs et cabinet de lecture juridique créé par Louis Rondonneau, hôtel de Boulogne [sic] (1804-1806).
  • Duchesne, agent de change, n°458 (Royal) (1791).
  • Freté, coiffeur, n°72 (Tuileries) (1798).
  • Hôtel des Tuileries, n°458 (Royal) (1788), ensuite n°463 (Royal).

L'hôtel des Tuileries est signalé dès 1787 à une adresse correspondant à celle de l'hôtel de Boullogne. Cet hôtel garni se trouverait donc implanté dans le bâtiment de rapport donnant directement sur la r. Saint-Honoré.

  • Lescadier, marchande de curiosités, à l'hôtel de Boullongne, n°325 (Empire) (1805).
  • Malgras, hôtel garni, n°74 (Tuileries) (1798, 1803).
  • Meray, boulanger, n°458 (Royal) (1791).

Panetier, inspecteur de police rapporte le 2 nivôse an II [22 décembre 1793] : « J'étais le soir rue Saint-Honoré, presque en face des Jacobins, où il y avait un feu dans la cave d'un boulanger. Les citoyens se sont prêtés avec toute l'amitié possible. Les pompes sont très mal entretenues… La moitié des pompiers ne savent pas s'y prendre, car le feu a été très mal servi. » (P. Caron, Paris pendant la Terreur, t. I, p. 340-341).

  • Niel, avocat, n°325 (Empire) membre de l'assemblée cantonale du 1er canton (Allard, Almanach, 1808, p. 273).

Résidents

  • Faure-Conac, Gilbert-Amable, député suppléant de la Creuse remplace Guyès, le 12 nivôse an II [1er janvier 1794] comme membre de la Convention Nationale. Il est cité n°1493 [Butte] rue Saint-Honoré, ancien hôtel de Noailles (12-94). Devenu membre du Conseil des Cinq-Cents, il continue de résider initialement à cette adresse puis n°73 [Tuileries] [peut-être chez Malgras, gérant d'hôtel garni] (4-96, 12-98).

Visiter les parcelles voisines

Numéro pair vers l'Ouest Parcelles en vis-à-vis côté Nord Numéro pair vers l'Est
n°326 (Empire)
n°324 (Empire)
n°322 (Empire)
Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle côté Sud Parcelle contigüe vers l'Est
n°327 (Empire)
n°325 (Type Empire)
n°323 (Empire)

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810) {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}

  1. Atlas de la censive du Roi, Cinquième plan de la rue Saint-Honoré (AN., Q1 1099-3, Atlas de la censive du Roi, fol. 023 v° pl. 5) Voir le plan.
  2. 4ème Quartier, Tuileries ; Ilots 12 (AN, F/31/73/37). Voir le plan parcellaire en ligne.
  3. Cette donation est enregistrée chez Me Duclos le 16 avril (AD 75, DC 6/370, Registre des contrats de mariage, dons mutuels du 1er novembre 1788 au 31 janvier 1791, f°72. Consulter en ligne)