« Cloître Saint-Honoré - Parcelle n°10 (Empire) » : différence entre les versions
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[[Fichier:186-St-Honoré-cloitre-Atget Eugène 1906.jpg|270px|thumb|droite|<small>A gauche du personnage N°10 cloître dans son état de 1793 (E. Atget, 1906)</small>]] | |||
==Numéros successifs de la parcelle== | ==Numéros successifs de la parcelle== | ||
<small>Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. [[Numérotation des maisons à Paris 1788-1810 |Voir leurs principes respectifs]].</small> | <small>Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. [[Numérotation des maisons à Paris 1788-1810 |Voir leurs principes respectifs]].</small> | ||
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Cette parcelle est constituée en 1793, comme un des lots de l'ancien emplacement de l'église Saint-Honoré démolie en 1792 et d'une partie la cour du cloître.<br> | |||
Les architectes de cette maison n°10 (Emp.), en profondeur, bordée au Nord par le passage Marchand et au Sud par les maisons n°176 à 184 de la rue Saint-Honoré ont conservé, après les avoir aveuglées, les arcades ogivales du côté Sud du transept, comme murs de fond des nouvelles constructions. Ces arcades sont redécouvertes lors de la démolition de l’ilot en 1913-1914 (''L’Univers'', 31 janvier 1914, p. col. 5).<br> | Les architectes de cette maison n°10 (Emp.), en profondeur, bordée au Nord par le passage Marchand et au Sud par les maisons n°176 à 184 de la rue Saint-Honoré ont conservé, après les avoir aveuglées, les arcades ogivales du côté Sud du transept, comme murs de fond des nouvelles constructions. Ces arcades sont redécouvertes lors de la démolition de l’ilot en 1913-1914 (''L’Univers'', 31 janvier 1914, p. col. 5).<br> | ||
Cette maison, comme toutes celles de l'ancien enclos Saint-Honoré, sont démolies à partir de 1913 à la suite des expropriations pour élargissement des voies du pourtour ([http://wiki.geohistoricaldata.org/Fichier:172-192-Comm-Vx-Paris_1913-12-05.jpg Voir l'intervention de la Commission municipale du Vieux Paris]). Sur le vaste terrain ainsi libéré les Grands Magasins du Louvre y font bâtir en 1919 une vaste annexe/réserve, dévolue en 1941 au Ministère des Finances puis en 1996 au Ministère de la Culture, aujourd'hui sur la Parcelle cadastrale AU 23. | Cette maison, comme toutes celles de l'ancien enclos Saint-Honoré, sont démolies à partir de 1913 à la suite des expropriations pour élargissement des voies du pourtour ([http://wiki.geohistoricaldata.org/Fichier:172-192-Comm-Vx-Paris_1913-12-05.jpg Voir l'intervention de la Commission municipale du Vieux Paris]). Sur le vaste terrain ainsi libéré les Grands Magasins du Louvre y font bâtir en 1919 une vaste annexe/réserve, dévolue en 1941 au Ministère des Finances puis en 1996 au Ministère de la Culture, aujourd'hui sur la Parcelle cadastrale AU 23. | ||
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==Propriétaire(s) Révolution-Empire== | ==Propriétaire(s) Révolution-Empire== | ||
* '''Le Domaine National'''. | * '''Le Domaine National''', propriétaire de l'église Saint-Honoré après la nationalisation des biens du clergé (1790). | ||
* '''Société en commandite représentée par le Sr Roucelle'''. | |||
<small>Le 8 février 1792, Bertrand-Eugène Roucelle, architecte, demeurant rue Madame (N-D des Champs), près le Luxembourg, achète au Domaine l’église Saint-Honoré et les terrains de la cour pour 266 000 f (''Sommier'', t. 1, art 1722, p. 582-583). L’acte de vente stipule que l’église doit être démolie et que l’adjudicataire doit créer une rue sur l’emplacement de la cour du cloître selon un alignement fourni par les commissaires de la voirie. En réalité Roucelle n’est acquéreur de ce terrain que pour un quart, les trois autres quarts étant répartis à part égale entre MM. Joseph-Ignace Coedès, Étienne-Victor Fonteney et Jean de Lauchère (« Communication faite par M. Taxil sur la démolition des immeubles du cloître Saint-Honoré », ''Procès-verbaux de la Commission du Vieux-Paris, année 1913'', Paris, Imp. Municipale, 1914, p. 261-267). Une fois l’église détruite, ces quatre investisseurs édifient immédiatement des maisons de rapport traversée du Nord au Sud par un passage qui sera plus tard nommé Passage d’Athènes et d’Ouest en Est par le Passage Marchand.</small> | |||
** '''Coedes''', Joseph-Ignace, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792.<br> | |||
<small>Joseph-Ignace Coedes (Strasbourg, 1740-Paris, 1820), premier commis extraordinaire des Guerres en 1770 (AN, Fonds Laborde, ''Deron-Decs'', 54), indiqué comme employé du Trésor (Geneanet, ''Pierre de Laubier''). Avec son épouse Marie-Elisabeth Lechantre, ils possèdent une grande maison n°181 boulevard du Roule, prolongée d’un terrain vers les Champs-Élysées pour une superficie de 1 ha et demi qu’ils ont acheté à Richard d’Arcy le 9 Germinal an III par devant Me Mathieu. Ils cèdent cette propriété le 7 vendémiaire an XI à Mme Vanlerberghe (R. Dupuis, « La chartreuse et la quartier Beaujon », ''Bulletin de la société d’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France'', 62e année, 1935, p. 108).</small> | |||
** '''Lanchère (de)''', Jean, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792. <br> | |||
<small>Jean de Lanchère, pourrait être Jean-Barthélémy Lanchère de la Glandière (Metz, 1755-Paris, 1816), époux en 1797 d’Anne-Louise-Sophie Jolivet, maître de poste à Versailles puis à Paris, Garde de la porte du Roi en 1787, lui-même (ou peut-être son père, Jean Lanchère de Vaux), fournisseur général des chevaux de l’artillerie royale, (Geneanet, ''Didier Dailly''). Jean Lanchère de la Glandière achète en 1797 le château de Maisons, devenu bien national en 1790 après confiscation au Comte d’Artois qui en était propriétaire depuis 1777, comme il était propriétaire du château de Vaux. Le château de Maisons est vendu, par devant Me Pérignon, au général Lannes (''Généalogie en Yvelines'', n°6, 1989, p. 181. [https://www.geneanet.org/archives/ouvrages/?action=detail&book_type=livre&livre_id=9471639&page=39&name=LANCH%C3%88RE+de+LA+GLANDI%C3%88RE&with_variantes=1&tk=a4a3fa9f20ddf268 Lire en ligne]).</small> | |||
** '''Roucelle''', Bertrand-Eugène, architecte, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792.<br> | |||
<small>Bertrand-Eugène Roucelle (1759- ?), architecte du département de la Guerre, électeur du département de Paris en 1790-1791 (E. Charavay, ''Assemblée électorale 1790-1792'', p. 70), est l’un des grands électeurs choisi par la section des Carmes pour élire les douze commissaires chargés par la Ville de Paris de l’acquisition des biens nationaux (E. Charavay, ''Correspondance de Carnot'', 1892, t. IV, p. 90). Il est impliqué dans une opération immobilière douteuse au bénéfice des Forges de Bonne-Nouvelle ce qui lui vaut de voir son domicile mis sous scellés, ceux-ci provisoirement retirés le 11 floréal an II (Tuetey, ''Répertoire'', t. XI, art 1900).</small> | |||
==Propriétaires à partir de 1810== | ==Propriétaires à partir de 1810== | ||
Sans indication dans (AN, F/31/). | Sans indication dans (AN, F/31/). | ||
Les maisons n°10, 12, 14 et 16 et leurs passages publics sont mises en vente en quatre lots sur adjudication le 31 août 1833, ainsi que la maison n°1, donnant également rue des Bons-Enfants aux n°10 et 12 (« Annonce par Me Leblant, avoué rue Montmartre », ''Journal des Débats'', 10 août 1833, p. 4, col. 1, Gallica). | |||
==Occupants== | ==Occupants== |
Dernière version du 8 septembre 2020 à 08:35
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Numéros successifs de la parcelle
Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs.
Type (période) | Terrier (avant 1780) | Kreenfeldt (1780-1791) | Sectionnaire (1791-1805) | Empire (depuis 1806) | n. s. |
---|---|---|---|---|---|
Numéro | Partie du n°107 | n. s. | n° ? | n°10 | n. s. |
Rattachement | Terrier du Roi [1] | Paroisse Saint-Roch | Halle-aux-Blés | 4ème Arrdt (ancien) [2] | 1er Arrondissement |
Correspondance des numéros
Caractéristiques
Cette parcelle est constituée en 1793, comme un des lots de l'ancien emplacement de l'église Saint-Honoré démolie en 1792 et d'une partie la cour du cloître.
Les architectes de cette maison n°10 (Emp.), en profondeur, bordée au Nord par le passage Marchand et au Sud par les maisons n°176 à 184 de la rue Saint-Honoré ont conservé, après les avoir aveuglées, les arcades ogivales du côté Sud du transept, comme murs de fond des nouvelles constructions. Ces arcades sont redécouvertes lors de la démolition de l’ilot en 1913-1914 (L’Univers, 31 janvier 1914, p. col. 5).
Cette maison, comme toutes celles de l'ancien enclos Saint-Honoré, sont démolies à partir de 1913 à la suite des expropriations pour élargissement des voies du pourtour (Voir l'intervention de la Commission municipale du Vieux Paris). Sur le vaste terrain ainsi libéré les Grands Magasins du Louvre y font bâtir en 1919 une vaste annexe/réserve, dévolue en 1941 au Ministère des Finances puis en 1996 au Ministère de la Culture, aujourd'hui sur la Parcelle cadastrale AU 23.
Propriétaire(s) avant 1789
- Chapitre Saint-Honoré.
Depuis le XIIIe siècle le chapitre Saint-Honoré est propriétaire de l'ensemble des parcelles formant l'enclos Saint-Honoré jusqu'à la nationalisation des biens du clergé en 1790.
Propriétaire(s) Révolution-Empire
- Le Domaine National, propriétaire de l'église Saint-Honoré après la nationalisation des biens du clergé (1790).
- Société en commandite représentée par le Sr Roucelle.
Le 8 février 1792, Bertrand-Eugène Roucelle, architecte, demeurant rue Madame (N-D des Champs), près le Luxembourg, achète au Domaine l’église Saint-Honoré et les terrains de la cour pour 266 000 f (Sommier, t. 1, art 1722, p. 582-583). L’acte de vente stipule que l’église doit être démolie et que l’adjudicataire doit créer une rue sur l’emplacement de la cour du cloître selon un alignement fourni par les commissaires de la voirie. En réalité Roucelle n’est acquéreur de ce terrain que pour un quart, les trois autres quarts étant répartis à part égale entre MM. Joseph-Ignace Coedès, Étienne-Victor Fonteney et Jean de Lauchère (« Communication faite par M. Taxil sur la démolition des immeubles du cloître Saint-Honoré », Procès-verbaux de la Commission du Vieux-Paris, année 1913, Paris, Imp. Municipale, 1914, p. 261-267). Une fois l’église détruite, ces quatre investisseurs édifient immédiatement des maisons de rapport traversée du Nord au Sud par un passage qui sera plus tard nommé Passage d’Athènes et d’Ouest en Est par le Passage Marchand.
- Coedes, Joseph-Ignace, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792.
- Coedes, Joseph-Ignace, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792.
Joseph-Ignace Coedes (Strasbourg, 1740-Paris, 1820), premier commis extraordinaire des Guerres en 1770 (AN, Fonds Laborde, Deron-Decs, 54), indiqué comme employé du Trésor (Geneanet, Pierre de Laubier). Avec son épouse Marie-Elisabeth Lechantre, ils possèdent une grande maison n°181 boulevard du Roule, prolongée d’un terrain vers les Champs-Élysées pour une superficie de 1 ha et demi qu’ils ont acheté à Richard d’Arcy le 9 Germinal an III par devant Me Mathieu. Ils cèdent cette propriété le 7 vendémiaire an XI à Mme Vanlerberghe (R. Dupuis, « La chartreuse et la quartier Beaujon », Bulletin de la société d’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France, 62e année, 1935, p. 108).
- Lanchère (de), Jean, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792.
- Lanchère (de), Jean, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792.
Jean de Lanchère, pourrait être Jean-Barthélémy Lanchère de la Glandière (Metz, 1755-Paris, 1816), époux en 1797 d’Anne-Louise-Sophie Jolivet, maître de poste à Versailles puis à Paris, Garde de la porte du Roi en 1787, lui-même (ou peut-être son père, Jean Lanchère de Vaux), fournisseur général des chevaux de l’artillerie royale, (Geneanet, Didier Dailly). Jean Lanchère de la Glandière achète en 1797 le château de Maisons, devenu bien national en 1790 après confiscation au Comte d’Artois qui en était propriétaire depuis 1777, comme il était propriétaire du château de Vaux. Le château de Maisons est vendu, par devant Me Pérignon, au général Lannes (Généalogie en Yvelines, n°6, 1989, p. 181. Lire en ligne).
- Roucelle, Bertrand-Eugène, architecte, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792.
- Roucelle, Bertrand-Eugène, architecte, co-propriétaire de l’église Saint-Honoré en 1792.
Bertrand-Eugène Roucelle (1759- ?), architecte du département de la Guerre, électeur du département de Paris en 1790-1791 (E. Charavay, Assemblée électorale 1790-1792, p. 70), est l’un des grands électeurs choisi par la section des Carmes pour élire les douze commissaires chargés par la Ville de Paris de l’acquisition des biens nationaux (E. Charavay, Correspondance de Carnot, 1892, t. IV, p. 90). Il est impliqué dans une opération immobilière douteuse au bénéfice des Forges de Bonne-Nouvelle ce qui lui vaut de voir son domicile mis sous scellés, ceux-ci provisoirement retirés le 11 floréal an II (Tuetey, Répertoire, t. XI, art 1900).
Propriétaires à partir de 1810
Sans indication dans (AN, F/31/).
Les maisons n°10, 12, 14 et 16 et leurs passages publics sont mises en vente en quatre lots sur adjudication le 31 août 1833, ainsi que la maison n°1, donnant également rue des Bons-Enfants aux n°10 et 12 (« Annonce par Me Leblant, avoué rue Montmartre », Journal des Débats, 10 août 1833, p. 4, col. 1, Gallica).
Occupants
- Poulain, débitant de tabac, cloître Saint-Honoré, n°10-16 (Emp.) (1806-1807).
Voir les listes d'occupants du cloître Saint-Honoré entre 1780 et 1810.
Visiter les parcelles voisines
Parcelle contiguë vers le Sud | Cette parcelle | Parcelle contigüe vers le Nord |
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Parcelles en vis-à-vis côté Ouest | ||
Références et bibliographie
Par convention et pour ne pas alourdir le texte des notices :
- Les dates entre parenthèses et sans autre indication correspondent à la date de publication des almanachs commerciaux, dont l'Almanach du Commerce de Paris à partir de 1798.
- Les références tronquées, par exemple ( Affiches), (Artistes), (Journal de Paris), (Sommier), (Terrier), (Tuetey, Répertoire), (Victimes), sont décrites in extenso dans les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810.
- Les références spécifiques à la présente page sont citées in extenso ci-dessous.
- Les références spécifiques à une notice sont citées in extenso dans la notice de la personne ou du bien immobilier.
Notes
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- ↑ Cette parcelle est portée sur le 2ème plan de l'Atlas du terrier de la Censive du Roi (ca 1700). Voir ce 2ème plan.
- ↑ Quartier Banque de France; ilot n°14 (AN/F/31/80/15) Voir le plan cadastral.