Rue de Rivoli (Paris) Parcelles et habitants Révolution-Empire
La rue de Rivoli, dont la décision officielle de création date de 1801, forme depuis un siècle et demi l'un des lieux emblématiques de la capitale avec ses arcades et l'unité architecturale de sa partie ouest, son tracé quasi-rectiligne de près de 3 km et son animation permanente. Soixante-dix ans s'écoulent entre la décision initiale et l'achèvement des dernières constructions, alors que les soulèvements populaires de la Commune et la répression qui s'en suit prolongent encore les travaux.
Sa création « fait disparaître environ quarante rues et cinq-cents maisons. » (Pessard, Dictionnaire, voir ci-dessous, p. 1269).
1801-1835 : Premier tronçon Saint-Nicaise - Saint-Florentin
La décision de créer une nouvelle rue rectiligne en limite Nord des Tuileries remonte au 17 vendémiaire an X (9 octobre 1801), par un arrêté des Consuls disposant que « sera percée une rue dans toute la longueur du passage du Manège jusqu'à celle de Saint-Florentin ». Par une deuxième décision datée du 1er floréal an X (21 avril 1802) les consuls arrêtent les dispositions urbanistiques, juridiques et financières de l'opération : terrains expropriés, bâtiments à démolir, procédures de vente des terrains et d'affectation des fonds, plans de la nouvelle voie et contraintes architecturales). Le projet urbanistique d'immeubles à arcades bordant une nouvelle voie de 950 m. entre la rue Saint-Florentin et la rue Saint-Nicaise est définitivement lancé par les Consuls de la République le 7 floréal an XII [27 avril 1804] sous l'impulsion de Bonaparte, le premier d'entre eux.
Les premières démolitions commencent à l'Ouest autour des Tuileries sur des parcelles qui pour certaines d'entre elles ont été confisquées en 1790-1791 et sont donc propriété du Domaine National (Sommier des Biens Nationaux, t. 1). Entre 1802 et 1806 le couvent des Feuillants, la salle du Manège, les ci-devant Écuries du Roi sont ainsi détruits tandis que les jardins des couvents de l'Assomption, des Capucins, des hôtels de Noailles, de Jonzac et de Boullogne sont largement amputés. Les terrains appartenant encore à des particuliers font l'objet de mesures d'expropriation et d'achat par l’État afin d'être rapidement revendus en lots homogènes constructibles. Les acquéreurs des terrains expropriés ont alors 2 ans pour commencer la construction sous peine de déchéance de leurs droits (arrêté du 7 floréal, cité) [1].
Faute d'intérêt de la part des investisseurs, près des deux-tiers de ces terrains restent en friches plusieurs années. Ainsi La Tynna note dans son Dictionnaire des rues de Paris publié en 1812 : « Du n°2 [à l'angle de la rue Saint-Nicaise] au n°14 les maisons sont bâties ; ensuite on ne voit encore que cinq maisons achevées », jusqu'au n°58, à l'angle de la rue Saint-Florentin (op. cit, p. 409).
Napoléon, désireux de voir enfin se réaliser son projet pense en accélérer la réalisation en exemptant les propriétaires constructeurs de toute taxe foncière pendant 30 ans par un décret du 11 janvier 1811. D'après Pessard (op. cit. p. 1264) les constructions sur ce premier tronçon ne sont pourtant complétement achevées qu'en 1835.
1801-1835 : Premier tronçon Saint-Nicaise - Saint-Florentin
Sections (1790-1805)
Aucune construction n'ayant été érigée avant 1805, aucune des maisons de la rue de Rivoli n'a reçu un numéro sectionnaire.
Arrondissements (1795-1859)
Du n° au n° (Empire) la rue de Rivoli est intégrée au 4e arrondissement. Du n° au n° (Empire) la rue de Rivoli elle est intégrée au 1er arrondissement.
Bibliographie
Pessard, Nouveau dictionnaire historique de Paris, 1904, p. 1263-1269). Wikipedia, Rue de Rivoli. Voir la notice .
Notes et références
- ↑ Le texte intégral de ces trois textes, dont la liste des contraintes architecturales et d'occupation, est présenté dans Lacaze, Dictionnaire des rues de Paris, 1844, p. 590-592.