« Cloître Saint-Honoré (Paris) Parcelles et habitants Révolution-Empire » : différence entre les versions

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* La photo A en plan large présente le bras Nord-Sud du cloître vers la rue Saint-Honoré. A gauche, les deux maison du cloître, n°10 (au fond) et 12 (Emp.) (avec le calicot "LOCAUX"), construites peu après la démolition de l'église Saint-Honoré en 1792. Entre ces deux maisons à la hauteur de la pancarte "A LOUER GRANDS LOCAUX" en saillie, l'entrée du Passage Marchand, au niveau du décrochement du trottoir. Dans le renfoncement au bout de l'allée pavée, l'étroit passage cocher vers la rue Saint-Honoré sous la maison n°186 (Empire), achetée par le Dr Blum au Domaine National en 1793. Les deux enseignes "Restaurant" et "Laiterie de Royaumont", au n°8 (Emp.) du cloître forment l'arrière façade de la maison n°188 (Emp.) rue Saint-Honoré, occupée dans les années 1790 par Delaperrière, marchand de galon. A droite en retour, la maison n°6 (Empire), cloître Saint-Honoré, un ancien hôtel, arrière-façade de la maison n°4 rue des Bons-Enfants, vraisemblablement reconstruite à l'emplacement de la maison rachetée par Gesnard au début de l'Empire. Enfin au bord droit de la photo la maison n°4 (Empire) du cloître, vraisemblablement reconstruite sous l'Empire à l'emplacement de la maison occupée en 1791 par le chanoine de la Hogue et achetée au Domaine National par Besnard.
* Photo A : plan large sur le bras Nord-Sud du cloître vers la rue Saint-Honoré. A gauche, les deux maison du cloître, n°10 (au fond) et 12 (Emp.) (avec le calicot "LOCAUX"), construites peu après la démolition de l'église Saint-Honoré en 1792. Entre ces deux maisons à la hauteur de la pancarte "A LOUER GRANDS LOCAUX" en saillie, l'entrée du Passage Marchand, au niveau du décrochement du trottoir. Dans le renfoncement au bout de l'allée pavée, l'étroit passage cocher vers la rue Saint-Honoré sous la maison n°186 (Empire), achetée par le Dr Blum au Domaine National en 1793. Les deux enseignes "Restaurant" et "Laiterie de Royaumont", au n°8 (Emp.) du cloître forment l'arrière façade de la maison n°188 (Emp.) rue Saint-Honoré, occupée dans les années 1790 par Delaperrière, marchand de galon. A droite en retour, la maison n°6 (Empire), cloître Saint-Honoré, un ancien hôtel, arrière-façade de la maison n°4 rue des Bons-Enfants, vraisemblablement reconstruite à l'emplacement de la maison rachetée par Gesnard au début de l'Empire. Enfin au bord droit de la photo la maison n°4 (Empire) du cloître, reconstruite vraisemblablement sous l'Empire à l'emplacement de la maison occupée en 1791 par le chanoine de la Hogue et achetée au Domaine National par Besnard.
* Photo B : plan resserré sur le passage vers la rue Saint-Honoré. Derrière le personnage on remarque l'espace de 6 pieds (env. 1,85 m) avec sa grille, pris en réserve sur le terrain de l'église Saint-Honoré imposé par les experts à son acquéreur pour laisser le jour au fenêtres arrière de la maison acquise par le Dr Blum (AN, Q2/121, Comité d'aliénation des biens nationaux, MM. Mouton et Villetard fils, architectes, ''Rapport d'expertise, Église Saint-Honoré, cloître Saint-Honoré'', Paris, 19 décembre 1791).
* Photo C : Plan large sur le bras Sud-Nord du cloître. A gauche le restaurant au n°4 (Emp.) cloître, puis la maison n°2 (Emp.) cloître, reconstruite au tout début du XIXe siècle sur l'emplacement de la maison occupée en 1791 par les chanoines Le Chevallier et Fleury. abritant le large passage cocher imposé à l'acquéreur de cette parcelle. La maison perpendiculaire à trois croisées, à l'enseigne d'une Serrurerie, est nécessairement bâtie après la précédente comme le montre son appui sur la précédente, puisque l'acquéreur du terrain et des dépendances de la chapelle Saint-Clair, ne pouvait supprimer le passage Saint-Clair qu'une fois ménagé le nouveau passage (au n°2) vers la rue des Bons-Enfants. La maison de droite, n°3 (Emp.) cloître Saint-Honoré, présente l'entrée du nouveau passage Montesquieu sous la fenêtre d'entresol en arcade. Cette maison a été construite, vraisemblablement vers 1827-1830, à l'emplacement de la maison louée à Godon en 1791.


==L'évolution de l'enclos au XXe siècle==
==L'évolution de l'enclos au XXe siècle==

Version du 30 août 2020 à 09:26

Le cloître Saint-Honoré doit son nom à une chapelle érigée au XIIIe siècle sur un terrain hors les murs par une famille noble en l'honneur de saint Honoré, évêque d'Amiens. « Les fondateurs en font une collégiale de chanoines » [1]. Au fil des siècles des maisons sont bâties autour de la chapelle jusqu'à former au XVIe siècle un enclos entre les rues Saint-Honoré, des Bons-Enfants et Croix-des-Petits-Champs. Cet enclos, substantiellement modifié à partir de 1792, subsiste comme entité topographique et urbaine jusqu'en 1913.

La vocation religieuse de l'enclos jusqu'en février 1791

Les lieux de culte

  • L'église Saint-Honoré

« L'église Saint-Honoré a été fondée en 1204, le bâtiment n'est pas fort beau. Sur le maître-autel il y a un tableau de Champagne… Les canonicats sont à la nomination du chapitre de Notre-Dame. Dans la chapelle de la Vierge est un mausolée élevé à la mémoire du cardinal Dubois (1656-1723). » (Prévost, Le Provincial, t. 2, Louvre, Second. part., p. 48-49). Les experts chargés par le Comité d'aliénation des biens nationaux de l'estimation de l'église en février 1791, en font une description plus précise mais pas plus laudative.

  • La chapelle Saint-Clair

Bien qu'accessible principalement par la rue des Bons-Enfants au n°41 (Kreenfeldt-Royal), n°21 (?) (Hal.), la chapelle Saint-Clair par sa cour, son passage et ses dépendances, peut être considérée comme faisant partie de l'ilot Saint-Honoré.
La chapelle occupe tout le rez-de-chaussée d'une maison de 5 étages, auxquels on accède par un escalier pris sur la cour Saint-Clair [2]

La paroisse

Territoire de Saint-Honoré (Junié 1786)

Le chapitre Saint-Honoré détient l'exercice des fonctions curiales de la paroisse Saint-Honoré, rattachée à la paroisse Saint-Roch en enclave dans le territoire de Saint-Eustache. Son territoire comprend les maisons situées dans l'enclos et dans un proche voisinage, l'ensemble en vert sur l'extrait ci-contre du plan Junié de 1786.
En janvier 1791, les fonctions curiales sont encore exercées par l'abbé Vauthier, chapelain de Saint-Honoré qui demeure dans une maison donnant sur le passage Saint-Clair [2]. Puis, en application des dispositions du décret du 4 février 1791 [3] portant réforme des territoires des paroisses de Paris, les maisons de l'enclos dit « Cloître Honoré » sont rattachées à la Paroisse Saint-Eustache, ce qui met fin définitivement à la fonction curiale de l'église et permet à la Commune de Paris, nouvelle propriétaire de disposer librement de l'édifice (voir ci-après).

Le chapitre

Le chapitre des chanoines de Saint-Honoré rassemble, jusqu'en décembre 1790, un collège de 12 chanoines qui desservent la collégiale Saint-Honoré. Il est doté au fil du temps de nombreuses propriétés dans et autour de l'enclos, dans et hors de Paris. Ce chapitre, personne morale, est considéré comme le plus riche de Paris. Les douze chanoines dont le dignitaire, ou doyen, porte le titre de "grand chantre", sont nommés pour huit d'entre eux par l'archevêque de Paris et trois par le chapitre de Notre-Dame, le chantre étant élu par ces onze chanoines. « Au moment de la Révolution les douze chanoines sont MM. Le Chevalier, grand-chantre, Lambert, de Bermondet, de Champeaux, Fleury, Hérissant, Godescart, de La Hogue, Georget, Revers, Motrel, de Prémart. » [4].

L'état des lieux en 1791

La configuration de l'enclos

Jusqu'en 1789 le chapitre Saint-Honoré est propriétaire de l'enclos appelé cloître Saint-Honoré, sur la parcelle n°107 rue Saint-Honoré du terrier du Roi d'une superficie de 37 toises, et composé de l'église collégiale, de la cour en forme de « tête de hache » et d'une dizaine de maisons capitulaires au Nord.
Outre l'enclos, le chapitre possède une vingtaine de parcelles de son pourtour bordant les rues des Bons-Enfants, Croix-des-Petits-Champs et Saint-Honoré (parcelles n°100 à 110 rue Saint-Honoré du terrier du Roi).
Tout cet ensemble entre dans le Domaine National en 1790. Après les expertises conjointes, Assemblée Nationale-Commune de Paris, de ces biens fin 1790-début 1791, la Municipalité de Paris devient l'attributaire unique de toutes ces propriétés.

Les passages

L'accès au cloître se fait par trois passages d'importance inégale :

  • L'accès principal au Sud de l'enclos s'effectue par une passage cocher sans porte ni grille situé sous la maison n°169 (Royal) rue Saint-Honoré. Il marque le point de départ du Passage Saint-Honoré.
  • A l'Ouest, un passage étroit est ménagé entre les dépendances de la chapelle Saint-Clair (escalier, cour, échoppe, bûcher, maison occupée par le bijoutier Paret), au Nord et le mur de la maison du chanoine Le Chevallier, au Sud. Il prend accès rue des Bons-Enfants par une porte ménagée dans le mur de clôture de la cour Saint-Clair. C'est pourquoi cet accès a reçu le nom de Passage Saint-Clair. Il semble ne pouvoir être emprunté que par les piétons et d'étroites charrettes à bras. Prévost (Le Provincial, t. Louvre) le situe au n°40 (type Kreenfeldt-Royal) rue des Bons-Enfants.
  • A l'Est, entre la rue Croix-des-Petits-Champs et l’extrémité de la cour Nord du cloître, se trouve un passage ménagé sous l'une des maisons fermant l'enclos, louée au Sr Caillot. La taille de ce passage n'est pas établie. Prévost le situe au n°41 (type Kreenfeldt-Royal) rue Croix-des-Petits-Champs [5].

Les maisons et leurs occupants

Il ne semble pas que les maisons /parcelles aient reçu un numéro de type Kreenfeldt/Royal.

Bien qu'en 1788 Prévost dénombre 15 portes dans l'enclos, le nombre de logements y est important en 1791. En effet les maisons canoniales édifiées au cours des siècles autour de l'église capitulaire Saint-Honoré ont progressivement accueilli, outre les chanoines, des locataires ou sous-locataires laïcs et petit à petit plusieurs artisans, négociants et commerçants dont on peut établir une liste sérieuse en 1788-1791. Voir les occupants du cloître.

Quatre des douze chanoines sont confirmés par les sources comme logeant encore dans le cloitre jusqu'après la confiscation des biens du clergé (14 novembre 1789).

L'enclos à partir de 1791 et au XIXe siècle

Statut juridique et administratif

A partir de 1790, les maisons du cloitre Saint-Honoré et leurs parcelles sont rattachées à la Section de la Halle-aux-Blés. Elles semblent porter un numéro de type sectionnaire, ainsi que l'indiquent quelques occupants lors de leur inscription sur les registres de sûreté et comme on peut le constater dans l'Almanach du Commerce pour l'an VII.

L'église du cloitre Saint-Honoré devient temporairement le siège de la Justice de Paix pour la section de la Halle-au-Blé, avec Baron de Saint-Girons, juge de paix, Cheret, assesseur, Boucry de Saint-Venant, commissaire de Police (Alm. Royal 1792, p. 369) puis Meissein, juge, Fournera et Liégeois, assesseurs, Charlet étant greffier (Almanach National pour 1793, édité vers octobre 1792, p. 265-266).

L'église est louée à Lalouette, vendue à Roucelle et démolie en 1792 (Hillairet, p. 431).

La loi du 19 vendémiaire an IV [11 octobre 1795] redistribue les sections de Paris, désormais appelées "divisions", en douze arrondissements[6]. Le numérotage "sectionnaire" des parcelles instauré en 1790 perdure cependant jusqu'en 1805.

À partir de 1795, le cloitre Saint-Honoré et ses parcelles sont rattachés au 4ème Arrdt (ancien) [7].

Les voies nouvelles

  • L'ancienne voie principale du cloître en forme de Γ dénommée « passage Saint-Honoré » devient, au plus tard sous l'Empire, une voie publique à part entière sous le nom de « cloître Saint-Honoré » et se voit ainsi désignée dans les dictionnaires des rues de Paris par La Tynna, 1812, (p. 218-219), Lazare, 1844 (p. 244), Pessard, 1902 (p. 1339). Cette voie est parfois et plus rarement désignée comme « rue du Cloître-Saint-Honoré ».

En 1805, les maisons bordant cette voie nommée « cloître Saint-Honoré » sont dotées d'un numéro de type Empire. Le côté impair, rive Nord, débute au n°1, première maison du passage côté rue des Bons-Enfants et se termine n°17, face arrière de la maison donnant sur l'autre face rue Croix-des-Petits-Champs n°7. Le côté pair, formant le pourtour Ouest-Sud-Est du passage du cloître, débute au n°2 attribué à la maison sous laquelle est ménagé le passage depuis la rue des Bons-Enfants, maison affectée du n°8 sur sa façade Bons-Enfants, et se termine selon les sources au n°16 dernière maison de la rive Sud vers la rue Croix-des-Petits-Champs ou au n°18 entrée de la cour, à l'arrière de la maison n°5 rue Croix-des-Petits-Champs (Voir en ligne le cadastre Vasserot 1810).

  • Les remaniements urbanistiques consécutifs à la démolition de l'église Saint-Honoré et la démolition/reconstruction de quelques maisons du pourtour du cloître laissent la place à quatre nouveaux passages :
    • Le passage Saint-Honoré, réduit à un passage cocher sous la nouvelle maison n°8 rue des Bons-Enfants-n°2 cloître Saint-Honoré, construite à la fin des années 1790 en remplacement de l'ancienne maison canoniale occupée en 1791 par les chanoine Le Chevallier et de Fleury. Ce nouveau passage remplace le petit passage Saint-Clair dont l'emplacement peut alors être supprimé selon les dispositions arrêtées par la municipalité de Paris en 1791 (Voir le rapport d'experts de la chapelle Saint-Clair).
    • Le Passage d'Athènes, entre le n°178 (Emp.) rue Saint-Honoré et le n°16 (Emp.) du cloitre (Lazare, Dictionnaire, 1844, p. 37).
    • Le Passage Marchand, entre le n°10 du cloître et le Passage d'Athènes
    • Les Galeries Montesquieu, constituées de deux allées parallèles, l'une entre le n°11 (Emp.) du cloître et le n°3 de la nouvelle rue Montesquieu, l'autre entre le n°15 (Emp.) du cloître et le n°1 de la rue Montesquieu. Ces galeries sont ensuite détruites comme les maisons où elles se trouvent vers 1825. Un nouveau passage entre le cloître et la rue Montesquieu est alors ménagé vers 1827, au plus tard 1830 dans une nouvelle maison construite entre le n°3 du cloître et le n°5 rue Montesquieu.

Vues de l'intérieur du cloître au XIXe siècle

En 1906, vraisemblablement dans la perspective de la prochaine démolition de l'enclos alors largement considéré comme insalubre, la Mairie de Paris commande au photographe Atget un petit reportage sur ces lieux, comme cela a été le cas pour d'autres rues et quartiers de Paris promis à la démolition. Divers recoupements entre les sources, almanachs, cadastres, descriptions permettent de déduire que les photos de 1906 correspondent à l'état du cloître en 1830.
Les angles de vues A, B, C, D, E des photos ci-dessous sont indiqués sur le plan du cloître ci-dessus proposé par L. Taxil en annexe à sa communication de 1913 devant la Commission du Vieux Paris de la Ville de Paris.

A - v. r. St Honoré
B - v. r. St Honoré
C - vers angle N0
D - v. r. Bons-Enfants [8]
E - v. r. Croix-Petits-Champ
  • Photo A : plan large sur le bras Nord-Sud du cloître vers la rue Saint-Honoré. A gauche, les deux maison du cloître, n°10 (au fond) et 12 (Emp.) (avec le calicot "LOCAUX"), construites peu après la démolition de l'église Saint-Honoré en 1792. Entre ces deux maisons à la hauteur de la pancarte "A LOUER GRANDS LOCAUX" en saillie, l'entrée du Passage Marchand, au niveau du décrochement du trottoir. Dans le renfoncement au bout de l'allée pavée, l'étroit passage cocher vers la rue Saint-Honoré sous la maison n°186 (Empire), achetée par le Dr Blum au Domaine National en 1793. Les deux enseignes "Restaurant" et "Laiterie de Royaumont", au n°8 (Emp.) du cloître forment l'arrière façade de la maison n°188 (Emp.) rue Saint-Honoré, occupée dans les années 1790 par Delaperrière, marchand de galon. A droite en retour, la maison n°6 (Empire), cloître Saint-Honoré, un ancien hôtel, arrière-façade de la maison n°4 rue des Bons-Enfants, vraisemblablement reconstruite à l'emplacement de la maison rachetée par Gesnard au début de l'Empire. Enfin au bord droit de la photo la maison n°4 (Empire) du cloître, reconstruite vraisemblablement sous l'Empire à l'emplacement de la maison occupée en 1791 par le chanoine de la Hogue et achetée au Domaine National par Besnard.
  • Photo B : plan resserré sur le passage vers la rue Saint-Honoré. Derrière le personnage on remarque l'espace de 6 pieds (env. 1,85 m) avec sa grille, pris en réserve sur le terrain de l'église Saint-Honoré imposé par les experts à son acquéreur pour laisser le jour au fenêtres arrière de la maison acquise par le Dr Blum (AN, Q2/121, Comité d'aliénation des biens nationaux, MM. Mouton et Villetard fils, architectes, Rapport d'expertise, Église Saint-Honoré, cloître Saint-Honoré, Paris, 19 décembre 1791).
  • Photo C : Plan large sur le bras Sud-Nord du cloître. A gauche le restaurant au n°4 (Emp.) cloître, puis la maison n°2 (Emp.) cloître, reconstruite au tout début du XIXe siècle sur l'emplacement de la maison occupée en 1791 par les chanoines Le Chevallier et Fleury. abritant le large passage cocher imposé à l'acquéreur de cette parcelle. La maison perpendiculaire à trois croisées, à l'enseigne d'une Serrurerie, est nécessairement bâtie après la précédente comme le montre son appui sur la précédente, puisque l'acquéreur du terrain et des dépendances de la chapelle Saint-Clair, ne pouvait supprimer le passage Saint-Clair qu'une fois ménagé le nouveau passage (au n°2) vers la rue des Bons-Enfants. La maison de droite, n°3 (Emp.) cloître Saint-Honoré, présente l'entrée du nouveau passage Montesquieu sous la fenêtre d'entresol en arcade. Cette maison a été construite, vraisemblablement vers 1827-1830, à l'emplacement de la maison louée à Godon en 1791.

L'évolution de l'enclos au XXe siècle

L'ensemble de cet îlot très ancien, remanié au XVIIIe et au XIXe siècles, est démoli à partir de 1913 à la suite des expropriations pour élargissement des voies de son pourtour. Le terrain ainsi redessiné est acheté par les Grands Magasins du Louvre (Voir l'intervention de la Commission municipale du Vieux Paris) qui y font bâtir en 1919 une vaste annexe/réserve par l'architecte Georges Vaudoyer.
L'immeuble est réquisitionné par le Ministère des Finances en 1941.
Le Ministère des Finances, dont à l'époque l'administration centrale est implantée au Louvre dans les bâtiments donnant sur la rue de Rivoli, l'occupe jusqu'en 1994 année de son affectation au Ministère de la Culture.
Après quelques hésitations sur son devenir vu le mauvais état de l'ensemble, le Ministère de la Culture le réhabilite en 2004-2005 et fait habiller ses façades par une décoration métallique au dessin en résille. Voir l'historique de l'ilot "C" (1919-2005) par le Ministère de l’Économie et des Finances.

Caractéristiques

Plusieurs maisons du cloître sont divisées en appartements comme l'indique cette annonce :
« A louer, joli appartement de 4 pièces de plain-pied, pouvant se séparer en 2 & peint à neuf. Présentement. Cloître s. Honoré, porte coch. à côté du coffretier [9]. S'adr. au portier (Affiches, n°53 bis, addition à la feuille du vendredi 22 février 1793, p. 776. »


Propriétaire jusqu'en 1789

  • Bernard, Jacques (1793).

Sur un des registres des cartes de sûreté de la section Halle-aux-Blés Jacques Bernard se déclare comme "propriétaire", 45 ans, cloitre (Halle-aux-Blés), arrivé à Paris depuis 35 ans, né à Bailleau (Eure-et-Loire) (AN, F7/4796, 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°8, n°1277, le 28 mai 1793). Sur ce même registre Chrétien, graveur, déclare par ailleurs demeurer "Maison Bernard", au cloître.

La municipalité de Paris vend sur adjudication :

  • en mai 1791 à Gesnard, une maison de l'enclos.

Gesnard, serrurier, demeurant n°88 rue Saint-Louis-au-Palais, acquéreur le 2 mai 1791 d’une maison du Cloître louée à Gibelin (ou Giblieret) et Baud (ou Bon) (Sommier, t. 1, art. 1715, p. 581).

  • en juillet 1791 à Simonnet, une maison de l'enclos.

Maison, enclos Saint-Honoré, vendue en juillet 1791 à Charles-François Simonnet, marchand de tableaux, cour du Manège, louée à Morel par bail de 3, 6, 9 ans, en 1792 (Sommier des biens nationaux, t. 1, art. 1718).

  • en février 1792 à Roucelle, l'église, et ses dépendances et le terrain du passage.

Le 8 février 1792, Bertrand-Eugène Roucelle, architecte, demeuranr rue Madame, près le Luxembourg, achète au Domaine l’église Saint-Honoré et les terrains de la cour pour 266 000 f (Sommier, t. 1, art 1722, p. 582-583). L’acte de vente stipule que l’église doit être démolie et que l’adjudicataire doit créer une rue sur l’emplacement de la cour du cloître selon un alignement fourni par les commissaires de la voirie. En réalité Roucelle n’est acquéreur de ce terrain que pour un quart, les trois autres quarts étant répartis à part égale entre MM. Joseph-Ignace Coedès, Étienne-Victor Fonteney et Jean de Lauchère (« Communication faite par M. Taxil sur la démolition des immeubles du cloître Saint-Honoré », Procès-verbaux de la Commission du Vieux-Paris, année 1913, Paris, Imp. Municipale, 1914, p. 261-267. Lire en ligne sur Gallica). Une fois l’église détruite, ces quatre investisseurs édifient immédiatement des maisons de rapport traversée du Nord au Sud par un passage qui sera plus tard nommé Passage d’Athènes et d’Ouest en Est par le Passage Marchand.

  • en messidor an IV à Focard-Château, 6 maisons de l'enclos.

Louis-Jean Focard-Château (Dormelles (Seine-et-Marne), 1750- ?) est enregistré le 19 juin 1794 section Halle aux Blé. Il déclare être arrivé à Paris le 29 germinal et demeurer, maison [hôtel] de Nîmes, rue de Grenelle-Saint-Honoré [au n°55 (K) soit n°24 (Hal.)] (AN, F/7/4796, n°2076). Il déclare ensuite (voir ci-dessous) demeurer au cloître, ce dont on peut douter selon sa domiciliation toujours rue de Grenelle lors du dépôt des brevets (voir ci-dessous).
On relève un citoyen Focard-Château, sous-chef de bureau du Comité de Salut Public, compétent dans le domaine des sciences et des arts (F.A., Aulard, Recueil des actes du CSP, 3 décembre 1794 ; t. 18, p. 482, n. 2), chargé le 15 décembre 1794 de récupérer dans les bibliothèques des émigrés et condamnés les ouvrages intéressants pour former la bibliothèque du Comité (Tuetey, PV de la commission temporaire des arts, Vol. 1, p. 649).
Par sa soumission de messidor an IV, lors de la vente des biens nationaux confisqués au chanoines du chapitre Saint-Honoré, il devient propriétaire d'une maison avec jardin et dépendance qu'il déclare occuper (Sommier, t. 1, art. 1716) et dans la même adjudication de cinq autres maisons du cloître louées respectivement à Desmarteaux et Vaucher (Id., art. 1714), à Godon (Id., art. 1717), à Beyssier (Id. art. 1719), à Dumont (Id., art. 1720) ainsi que de la maison louée à Mitouflet située à l’entrée du petit cloître et donnant également sur la rue Croix-des-Petits-Champs au n°45 (K) soit les n°21 à 24 (Hal.) n° 15 (Emp.) et (Id., art. 1720, p. 583).
« Le citoyen Focard-Château, cloître Honoré, fait un don de 300 liv [pour financer la descente en Angleterre]. Ce citoyen observe que depuis quatre ans il a adressé plusieurs projets de descente (invasion], qu’il a lieu de présumer être aujourd’hui dans le portefeuille du général Bonaparte. (« Conseil des Cinq-Cents, séance du 11 nivôse an VI », Le Républicain français, 13 nivôse an VI [2 janvier 1798], p. 3, col. 2. Gallica, Retronews).
En 1799, il dépose un brevet pour un « manège de campagne ou portatif » et en 1801 un autre brevet pour un « appareil retardateur de fermentations ». Il est toujours domicilié 24 [Halles] rue de Grenelle-Saint-Honoré et aussi en 1801 à Lannoy (arrondissement de Lille) (INPI, 1BA278 et 1BA111, voir en ligne).

Occupants et résidents

  • Certains chanoines et desservants au service du chapitre et de la paroisse Saint-Honoré. Voir Le chapitre Saint-Honoré.
  • Plusieurs artisans, commerçants et praticiens "libéraux", médecin, huissier, demeurent dans l'enclos bien avant la nationalisation.
  • Les acquéreurs de 1791 et 1792 veulent manifestement rentabiliser au maximum leur investissement. Sans qu'aient été, à ce jour, retrouvées des traces des modifications apportées aux maisons de l'enclos, l'afflux d'ouvriers, employés et autres personnes modestes enregistrées à cet endroit en 1793-1794, démontre que les surfaces habitables sont sur-exploitées. A voir les mouvements de cette centaine d'occupants-résidents on peut déduire que le cloître Honoré est devenu une sorte de lieu de transit entre une arrivée récente à Paris et un lieu d'hébergement moins surpeuplé.

Bibliographie, Iconographie

  • Beaurepaire, Edmond, « Le cloître Saint-Honoré », Le carnet historique et littéraire, 1901, vol. 1, p. 246-253 (Lire sur Gallica).
  • Chapelle, Henri, Le Vieux Paris par Henri Chapelle, recueil de 154 dessins à la plume, 1900, Musée Carnavalet.
  • Boulenger, Jacques, Dans la vieille rue Saint-Honoré, Paris, Firmin-Didot et Cie, 1931, Coll. "Ma maison, ma rue, mon quartier" (BHVP).
  • Hénard, R., La rue Saint-Honoré, des origines à la Révolution à nos jours, Paris, Émile-Paul Éditeur, 1908, 550 p. (BHVP 944361) Consulter en ligne.

Sortir du cloître

Sortir du Cloître par le Passage Saint-Honoré
Vers l'Ouest : Porche au n°8 (Emp.) rue des Bons-Enfants
Vers le Sud : Porche cocher au n°186 (Emp.) rue Saint-Honoré
Vers l'Est :
Porche au n°9 (Emp.) rue Croix-des-Petits-Champs

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810)

  1. O. Delarc, L'Eglise de Paris pendant la Révolution, t. 1, p. 262-264).
  2. 2,0 et 2,1 (AN, Q2 /121, MM. Mouton et Villetard fils, architectes, Rapport d'expertise, Estimation de la chapelle Saint-Clair située rue des Bons-Enfants, Paris, 18 février 1791). Lire en ligne.
  3. A. P., t. 22, p. 739 et suiv.. Lire en ligne.
  4. O. Delarc, L'Église de Paris pendant la Révolution française, t. 1, p. 262-263.
  5. R.H. Prévost de Saint-Lucien, État actuel de Paris ou le Provincial à Paris, Paris, Watin fils éditeur, 1787, tome I, Quartier du Louvre, p.75).
  6. Ce découpage perdure jusqu'à la loi du 16 juin 1859, applicable au 1er janvier 1860. Cette loi incorpore les faubourgs à la ville de Paris et porte à vingt le nombre d'arrondissements municipaux. (Bulletin des lois de l'Empire français, t. XIV, XIe série, no 738, 3 novembre 1859, p. 747–751).
  7. Quartier Banque de France; ilot n°14 (AN/F/31/80/15) Voir le plan cadastral.
  8. Photo du porche de la rue des Bons-Enfants par Atget en 1906. Voir sur Gallica
  9. Il s'agit vraisemblablement de Le Guay, coffretier, cloître Honoré, n°6 (1798). occupant du cloître