Cloître Saint-Honoré (Paris) Occupants et résidents 1780-1810

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Le cloître Saint-Honoré, enclos entre les rues Saint-Honoré, des Bons-Enfants et Croix-des-Petits-Champs, outre quelques chanoines du chapitre, héberge de nombreux artisans, commerçants et praticiens "libéraux" dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Ces personnes semblent de même statut socio-économique que la plupart de leurs voisins demeurant dans ce segment de la rue Saint-Honoré. On peut les appeler les occupants traditionnels.

Après la nationalisation et l'acquisition de l'enclos par le chirurgien-major Blum en 1791 (Sommier, art. 1696, p. 577), on constate que l'habitat se transforme profondément pour laisser place à une vaste population de travailleurs modestes aux moyens certainement limités qui voit dans l'enclos l'avantage de se loger, sans doute pour peu cher, au cœur de Paris, là où ces provinciaux nouvellement arrivés peuvent espérer trouver du travail. On peut dire que le cloître Saint-Honoré accueille en 1793-1794 une vague populaire.

Les occupants traditionnels

  • Blondel, Pierre-Michel, huissier, associé avec Peureux (1790).

Pierre-Michel-Louis Blondel, avocat au Parlement, huissier commissaire au Châtelet, cloître St Honoré à Paris en mars 1790 (AN, Tutelles, Y 5188B, f°261-264). Blondel quitte assez vite le cloître puisque sa carte de sûreté établie le 6 mai 1793 au nom de Pierre-Michel-Louis Blondel, huissier, âgé de 32 ans, né à Paris, le domicilie n°42 r. Coquillière, antérieurement r. St Antoine [domicile de son père] (AN, F7/4796, n°401).

  • Charière, maître de flûte, cloître Saint-Honoré, s. n° (Tab. Musiques, 1785, p. 60).
  • Commarieux, Antoine-Raymond, marchand tapissier, cloître St Honoré, décédé, scellés apposés, s. n° (Journal de Paris, 28 janvier 1789, p. 129).

Époux en premières noces de Marie-Charlotte Leclère, décédée avant 1778, d'où Jean-Antoine Commarieux (1757-1809), décorateur pour l'Impératrice de Russie en 1789 (AN, Tutelles, Y 5322, f°116) et Anne Commarieux, elle-même épouse de Lambert Desmarteaux, marchand tapissier. (AN, Dispenses, 28 septembre 1785, Z1o-183, f°1129). Époux en secondes noces d'Anne-Élisabeth Deschamps, d'où Apolline Henriette Commarieux, fille unique née en 1778. Interviennent aussi à l'acte d'autres occupants du cloître St Honoré, Pierre Bardin, clerc tonsuré, Jean-Pierre Offman, peintre, Pierre Touchet, maître coiffeur. (AN, Tutelles, Y 5174B, 28 janvier 1789, f°699-703).

  • Commarieux, Anne, épouse de Lambert Desmarteaux, marchand tapissier, cloître St Honoré (1789).

Fille d'Antoine-Raymond Commarieux, âgée de 26 ans en 1785 (née vers 1759), alors couturière, elle épouse à cette date, avec dispense, Lambert Desmarteaux dont elle a eu un enfant illégitime (AN, Dispenses, 28 septembre 1785, Z1o-183, f°1129 ; Tutelles, Y 5174B, 28 octobre 1789, f°699-703).

  • Demory, J., caissier pour le renouvellement des billets de la liquidation de la Cie des Indes, au Cloître Saint-Honoré (Al. Royal, 1790, p. 542).
  • Deschamps, Anne-Élisabeth, épouse d'Antoine-Raymond Commarieux, marchand tapissier, cloître St Honoré, (1789).

Belle-soeur d'Anne Commarieux, et de son époux Lambert Desmarteaux, marchand tapissier, également cloître St Honoré (AN, Tutelles, Y 5174B, 28 octobre 1789, f°699-703).

  • Desmarteaux, Lambert-Gabriel, marchand tapissier, cloître St Honoré (1789).

Lambert Desmarteaux époux de Anne Commarieux', fille d'Antoine Commarieux, Md tapissier, même adresse. (AN, Tutelles, Y 5174B, 28 janvier 1789, f°699-703). L. Desmarteaux (alors 23 ans) et A. Commarieux (alors 26 ans) ayant eu auparavant un enfant illégitime se sont mariés en septembre 1785 avec dispense du vicaire général du diocèse de Paris. (AN, Dispenses, 28 septembre 1785, Z1o-183, f°1129).

  • Detaille, Md de vin en gros AU MAGASIN DES BORDELAIS, Cloître Saint-Honoré (Affiches, 1er juillet 1793, p. 2797).
  • Dubois, Hippolyte, orfèvre, cloître St Honoré (1794), puis au n°188 (Empire) (Alm. Com., 1806).

Carte de sûreté établie le 4 mai 1794 au nom de Hippolyte Dubois, orfèvre, âgé de 29 ans, né à Le Quesnoy (Nord), prédemment rue de la Calandre, arrivé à Paris en janvier 1794, domicilié cloître Saint-Honoré (AN, F7/4796, Registre de cartes de sûreté S. Halle-aux-Blés s.d. [mes-therm. an II-1794], f°8, n°1973, 2 fructidor an II).

  • Frelle, (ou Fresle), libraire, r. Honoré, barrière des Sergents, puis en 1802 au cloître-Saint-Honoré, (1798, Delalain, p. 80).
  • Jacquin, Claude-François, marchand mercier, cloître Saint-Honoré (1793).

Carte de sûreté établie le 11 septembre 1793, au nom de Claude-François Jaquin, marchand mercier, 37 ans, né à Izy sur Ourcq [Lizy-sur-Ourcq, Seine-et-Marne], arrivé à Paris en 1775 à l'âge de 19 ans, domicilié Cloître Saint-Honoré et antérieurement r. de Grenelle Saint-Honoré (AN, F7/4796, 3ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°8, n° 3157).

  • Jansen, H.-J., imprimeur-libraire, au cloître Saint-Honoré (Delalain, 1792, p. 222).

Vend L'extrait du procès de Cagliostro, fait à Rome par le procureur du St Office (Journal, 21 mai 1791). Ferdinand et Constance, roman sentimental de Rhynvis Feith, traduit du hollandais. (Affiches, 8 février 1793, p. 555). Une carte de sûreté a été établie le 23 août 1792 au nom de Henry Jansen, imprimeur, né en Hollande [en 1740], âgé de 52 ans, arrivé à Paris en 1770, domicilié r. du Cloître-Saint-Germain (section du Louvre, 14e compagnie), et, précédemment, r. du Cloître Saint-Honoré (AN, F 7/4799, n°144, Geneanet).

  • Lambert, Jean Nicolas, orfèvre, Cloître Saint-Honoré (1782).

Jean-Nicolas Lambert, répertorié dans la classe à 5 livres. (Capitation des Orfèvres, 1782, f°60).

  • Milchmeyer, compositeur pour le clavecin et la harpe, cloître St Honoré (Tab. Musiques, 1785, p. 52, p. 57).
  • Mitouflet, Luc-Pierre-Denis, ancien avoué, r. et cloître Honoré (Al. Nat, an III, p. 473).

L'un des hommes de loi chargés de la vente d'une maison à Courtalin. (Affiches, 13 juillet 1793, p. 2926).

Cartes de sûreté au nom de Mitouflet, Luc-Pierre, homme de loi, 36 ans, au cloitre (Halles), arrivé à Paris en 1777, né à Orléans (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés octobre 1792- janvier 1793, f°31, n°875, 19 octobre 1792 ; 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°10, n°1360, 30 mai 1793).

  • Mouret, receveur de la loterie nationale, "rue et cloître honoré", s. n° (1798, 1806, 1807).
  • Offman, Jean-Pierre, peintre, cloître St Honoré (1789).

Jean-Pierre Offman (Hoffman ?) est un ami de plusieurs occupants du cloître St Honoré : les familles Commarieux et Desmarteaux, et P. Touchet, perruquier, (AN, Tutelles, Y 5174B, 28 janvier 1789, f°699-703).

  • Pain, imprimeur, cloître Saint-Honoré (1793).

Pain imprime un mémoire de Pierron sur les moyens infaillibles de redonner de l'ardeur à nos troupes. (Tuetey, Répertoire, t. 8, p. 314).

  • Peureux, huissier, associé avec Blondel (1790).
  • Ramirez, interprète officiel, cloître Saint-Honoré (Allard, Almanach, 1808, p. 386).
  • Saret, Jean-Jacques, bijoutier, demeure au Cloître Saint-Honoré (1788).

Ami de la famille de Nicolas Chevalier selon l'acte du 28 mars 1788 (AN, Tutelles, Y 5163B, f°682-684).

  • Suireau, Jean-Louis, tailleur, cloître St. Honoré, divorce de Gabrielle Viceriat, r. Croix des petits champs, s. n° (Affiches, 26 octobre 1793, p. 4541).
  • Touchet, Pierre, maître perruquier, cloître St Honoré (1789).

Pierre Touchet est un ami de plusieurs occupants du cloître Saint-Honoré : les familles Commarieux et Desmarteaux et Jean-Pierre Offman, peintre, (AN, Tutelles, Y 5174B, 28 janvier 1789, f°699-703).

La vague populaire de 1792-1794

  • Doucet, Antoine, marchand, cloître Saint-Honoré (1793).

Carte de sûreté établie le 3 août 1793, renouvelée le 16 pluviôse an II [4 février 1794], au nom d'Antoine Doucet, marchand, âgé de 39 ans, né à Durzac (Cantal), arrivé à Paris le 1er mars 1793 venant d'Alençon, domicilié cloître St Honoré (AN, F7/4796, Registre des cartes rouges de la S. Halle-aux-Blés du 1er avril au 4 août 1793 an II, f°20, n°436 ; Registre des cartes de sûreté rouges An II Section Halle-aux-Blés, f°44, n°1818). Il quitte le cloitre Saint-Honoré pour s'établir quai de Gèvres, n°20, le 11 frimaire an II [1er décembre 1793] (AN, F/7/4786, Section des Arcis, Treizième compagnie Capitaine Plantin, f°171, n°225).