Paroisse Saint-Roch (Paris 1789) Le clergé

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En 1790, la Paroisse Saint-Roch est desservie par 55 prêtres originaires de Paris et de plusieurs diocèses français du fait de la faiblesse du recrutement parisien à la fin du siècle. Ces prêtres des autres diocèses doivent avoir été "approuvés" par le diocèse de Paris pour y exercer leur ministère. Le 23 février 1790, conformément à la Loi, le curé Marduel établit la liste exhaustive des membres du clergé et de la communauté Saint-Roch (voir ci-dessous). Dans le cadre de la Constitution civile du clergé (12 août - 27 novembre 1790), 47 membres de la communauté refusent de prêter le serment constitutionnel et 10 prêtent serment [1].

Les curés de la paroisse Saint-Roch

  • Jean-Baptiste Marduel, curé (1749-1787).

Jean-Baptiste Marduel (Theizé (Rhône) 10 novembre 1699 - Paris, 18 mars 1787), docteur en Sorbonne (1738), prieur d'Airaines (Somme), grand vicaire d'Amiens, est nommé curé de Saint-Roch le 10 juin 1749. De 1750 à 1760, il entreprend et conduit de nombreux travaux d'embellissement dans l'église (voir notice wikipedia).

Très malade, il démissionne de cette charge le 2 février 1787 en faveur de son neveu Claude-Marie Marduel, et meurt six semaines plus tard à 87 ans [2]. Portraits : Estampe par Bligny (1765) BM Lyon n°14387.

  • Claude-Marie Marduel, prêtre du diocèse de Lyon, curé (1787-1793 ; 1802-1833)

Claude-Marie Marduel (Lyon, St Nizier, 30 septembre 1747 – Paris, 6 janvier 1833), fils de Claude Marduel, marchand toilier à Theizé (Rhône), ordonné prêtre le 18 juin 1771, frère de François Marduel (1741-1809), prêtre à Lyon[3] nommé curé de Saint-Roch en 1787, à la suite de son oncle Jean-Baptiste Marduel[4]. Il est électeur pour la section de la Butte-des-Moulins de l'assemblée départementale de Paris en 1790 [5]. Il a une discussion avec le maire de Paris sur l'impossibilité de se soumettre à la Constitution civile du clergé et d'y prêter serment[6]. Après ce refus il s'éloigne de la paroisse.

Enfin, à la suite de la convention signée entre les consuls et le Saint-Siège le 26 messidor an IX, il est réintégré dans ses fonctions de curé de Saint-Roch (devenue la seule paroisse du IIème arrondissement) par un décret apostolique du 9 floréal an X [29 avril 1802] de Mgr de Belloy, nouvel archevêque de Paris. (Delarc, L'Église, t. 3, p. 433-434).

Quelques mois plus tard, en brumaire an XI [21 novembre 1802], à la demande de Bonaparte et Portalis, consuls, l'abbé Marduel est sanctionné d'une suspension de trois mois pour avoir refusé d'ouvrir son église pour les obsèques de Marie-Adrienne Chameroy (1779-1802), danseuse à l'Opéra, élève de Gardel[7].

  • Antoine-Louis-Pierre Le Doux, capucin puis prêtre, jureur, curé constitutionnel (1793-1794).

Né à Paris en 1749, secrétaire et archiviste du couvent des Capucins, sous le nom de frère Anaclet, il écrit en août 1790 aux commissaires de la Salle de l'Assemblée constituante avec le P. Bellegueule, "gardien" des Capucins pour leur demander l'autorisation de continuer à célébrer la messe avant l'évacuation complète du couvent. La réponse de Guillotin est négative (AN, D/XXXVII/1, cité par Brette, Histoire des édifices …, p. 337).

Curé constitutionnel de Saint-Roch, il attend le départ de l'abbé Claude Marduel pour prendre ses fonctions. Il est jugé et condamné à mort par le Tribunal Révolutionnaire le 2 messidor an II [20 juin 1794] (Delarc, L'Église, t. 3 p. 216-217), « convaincu d'être un ennemi du peuple, en provoquant la dissolution de la représentation nationale, le rétablissement de la royauté par le fanatisme, des discours et des manœuvres tendant à ébranler la fidélité des citoyens envers la Nation [8]. »

Les vicaires

  • Moussaint, Thomas, premier vicaire (1790), originaire du diocèse de Lisieux.
  • Pommier, Joseph, second vicaire (1790), originaire du diocèse de Saint-Flour.

Les membres de la communauté Saint-Roch

MM.
  • Asselin, Jean-André, prêtre approuvé, originaire du diocèse de Coutances, membre de la Compagnie de charité de la paroisse.
  • Aubert, prêtre, approuvé, maître des enfants de chœur, originaire du diocèse de Lisieux.
  • Audin, Joseph-Marie, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Carpentras, jureur.
  • Barret, Louis-François-André, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Carpentras, membre de la Compagnie de charité de la paroisse.
  • Bastide, André-Paul, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Nîmes, membre de la Compagnie de charité de la paroisse.
  • Beaufort (de), Jacques-Martin, prêtre, approuvé, originaire du diocèse d'Amiens.
  • Belloy (de), Marius-Servus-Dei, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Lisieux.
  • Bichat, Joachim, prêtre, approuvé, prédicateur, originaire du diocèse de Lyon.
  • Bocquet, Jacques-Antonin, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Paris.
  • Boisnautier (de), Philibert-François, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Coutances.
  • Burnière, prêtre, approuvé, originaire du diocèse d'Annecy.
  • Capeau, Augustin-Xavier, prêtre, approuvé, originaire du diocèse d'Avignon.
  • Chantepie (de), Charles-Jean-Jacques-Louis, prêtre, dépositaire des regsitres, originaire du diocèse de Coutances.
  • Cliquet de Fontenay, Philibret-Claude, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Paris.
  • Davollé, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Paris.
  • Dorémus, Pierre-Ignace, prêtre, directeur des convois, originaire du diocèse de Beauvais.
  • Dupré, Georges, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Besançon.
  • Dupuis, Dominique-Jean, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Paris.
  • Fauchet, Claude, prêtre, approuvé, prédicateur, originaire du diocèse de Nevers, jureur.

Claude Fauchet (Dornes (Nièvre), 1744 - Paris, 1793), grand-vicaire de Bourges, prédicateur du roi, abbé de Monfort-Lacarre, prononce, en 1785, l'oraison funèbre du duc d'Orléans. En mai 1788, son oraison funèbre de Mgr Phelippeaux-d'Herbaut, archevêque de Bourges, fait l'objet de commentaires contrastés [9]. Très en pointe dans les mouvements des Lumières, il prononce un discours enflammé à Saint-Jacques la Boucherie le 5 août 1789 en l'honneur des victimes du 14 juillet. Il est membre du comité provisoire de police, sûreté et tranquillité de la Ville de Paris, présidé par Bailly, maire [10]. S'estimant mis en cause par un prédicateur intervenant à Saint-Roch, il signe peu après un long article pour se justifier de sa prise de position en chaire sur la « Philosophie, mère de la vraie liberté qui sera aimée de la Religion qui consacrera ses bienfaits » [11].

L'un des 300 représentants de la commune provisoire (18 septembre 1789) (P. Robiquet, Municipalité, p. 214).

Ayant prêté serment à la Constitution civile du clergé, il est élu évêque de Bayeux en mai 1791. Député à l'Assemblée législative puis à la Convention nationale, il se rapproche des Girondins. Après sa protestation contre les événements du 31 mai 1793, il est décrété d'accusation, emprisonné et finalement condamné à mort et exécuté le 10 brumaire an II [31 octobre 1793] [12] ; Wikipedia, Claude Fauchet). Portrait sur estampe (Pérignon, Le Campion).

  • Figon, Joseph-Bernard, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Cavaillon.
  • Gouges (de), Jacques-Ambroise, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Cahors.
  • Goy (de), Fiacre-Joseph, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Clermont.
  • Goyon (Fuyon), Pierre-Antoine, prêtre, approuvé, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Saint-Flour.
  • Gravier, Jean-Joseph, prêtre, approuvé, prédicateur, originaire du diocèse de Saint-Dié, jureur.

Jean-Joseph Graviers, né à Ruspect (Vosges) en 1750, est jugé et condamné par le Tribunal Révolutionnaire le 2 messidor an II comme "ennemi du peuple, en provoquant la dissolution de la représentation nationale, le rétablissement de la royauté par le fanatisme, des discours et des manœuvres tendant à ébranler la fidélité des citoyens envers la Nation. » [13]. Il a prêté le serment constitutionnel le 9 janvier 1791 et est âgé de 44 ans le jour de son procès devant le tribunal révolutionnaire. Il est en réalité condamné au double motif d'avoir porté les sacrements à un malade au lieu de rédiger un certificat de civisme et d'avoir voulu conserver l'église ouverte. (Delarc, L'Église, t. 3, p. 216).

  • Guerillot, Denis-Philippe, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Besançon.
  • Guilleminet, Jean-Antoine, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Béziers.
  • Guillon de Longpré,Gabriel-Alexandre-Marius, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Saint-Malo.
  • Hannier, Pierre, sous-diacre d'office, originaire du diocèse de Rouen, jureur.
  • Henissart, Charles-Antoine-Théodore, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Amiens, jureur.
  • La Cressonnière (de), Charles-Nicolas-Hilarion, prêtre, approuvé, originaire du diocèse d'Amiens.
  • La Morlière (de), Louis-Antoine, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Paris.
  • La Taille des Essarts (de), Louis-Hercule, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Sens.
  • La Valade (de), François, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Périgueux.
  • Le Couturier, Jean-Baptiste, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Clermont.
  • Le Danois, Louis, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Coutances.
  • Le Flamand, Raoul, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Paris.
  • Le Grand, Louis-Alexandre, prêtre, approuvé, originaire du diocèse d'Amiens, jureur.
  • Le Roy, Paul-Étienne-Bonaventure, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Meaux.
  • Malassis, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Séez.
  • Marcy, prêtre, approuvé, trésorier de la grande sacristie, originaire du diocèse d'Orléans.
  • Maurelet, prêtre, approuvé, originaire du diocèse d'Aix-en-Provence.
  • Néz, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Pariss
  • Paradis, Léonard, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Autun.
  • Pinel, Jean-Baptiste-Benjamin, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Rouen.
  • Piquenot, Hyacinthe, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Coutances, jureur.
  • Polonceau, Emmanuel, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Reims.
  • Pouget de Fontarnal, Antoine, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Saint-Flour.
  • Poulard, Thomas-Juste, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Rouen, jureur.
  • Rémuzat, Étienne-François-David-Marie, diacre d'ordre, originaire du diocèse de Marseilles.
  • Rihouet, Louis-François, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Coutances.
  • Robert, Jean-Antoine, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Besançon, membre de la Compagnie de charité de la paroisse.
  • Rocous (de Raucourt ?), Pierre, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Toulouse.
  • Sibire, André, prêtre, maître des cérémonies, originaire du diocèse de Paris, jureur.
  • Tadelot, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Lyon.
  • Thomas, Antoine-François-Vivien, prêtre, administrateur des sacrements, originaire du diocèse de Rouen.
  • Tisseuil, Jean-Christophe, prêtre, approuvé, originaire du diocèse de Saintes.
  • Vaille, moine inconnu, jureur.

Notes et références

  1. Delarc, L'Église, t. 1, p. 23, 356-357.
  2. Messager de Saint-Roch, bulletin paroissial, mars-avril 1924. La plaque commémorative en marbre apposée en 1857 (Le Dimanche, revue de la Semaine, 22 novembre 1857, p.7 Lire en ligne sur Gallica) dans l'église date par erreur sa démission de 1789. Son décès est bien annoncé par la Presse en mars 1787 (« Extrait du registre des scellés apposés dans la ville de Paris, après décès de Jean Marduel, Docteur, prêtre et curé de Saint-Roch », Journal de Paris, 1787, n°80, mercredi 21 mars 1787, p. 347 et l'annonce de son décès; Id, n°81, jeudi 22 mars 1787, p. 352 (Consulter en ligne sur Google Books).
  3. Ami de la Religion, Journal ecclésiastique, politique et littéraire, 1833.
  4. Al. R., 1790, p. 103 ; Messager de Saint-Roch, bulletin paroissial, mars-avril 1824 ; Geneanet, généalogie Marduel
  5. E. Charavay, Assemblée électorale, vol. 1, p. 6.
  6. Conversation de M. le maire de Paris [Bailly] avec M. Marduel, son curé, Paris, Crapart, 1791, 11 p. (Carnavalet) ; Delarc, L'Église, p. 287.
  7. Firmin-Didot, Biographies, t. 9, p. 606 ; Le Globe, 9 décembre 1826, p. 272 ; Wikipedia, Marie-Adrienne Chameroy.
  8. Journal de Paris, n°538, 4 messidor an II [22 juin 1794], p. 2170 ; Victimes, 1553, p. 82).
  9. Journal de Paris, 9 juin 1788, p. 705-708.
  10. Journal de Paris, 5 août 1789, p. 976.
  11. Journal de Paris, 21 août 1789, p. 1052.
  12. Jules Charrier, Claude Fauchet, évêque constitutionnel du Calvados, député à l'Assemblée législative et à la Convention (1744-1793), Paris, Honoré Champion, 1909, t. 1, XV-397 p., et t. 2, 373 p., Archives.org.
  13. Journal de Paris, n°538, 4 messidor an II [22 juin 1794], p. 2170 ; Victimes, sous le nom de « Gravières », 1548, p. 82.