Passage des Feuillants (Paris) Parcelles et habitants Révolution-Empire

De Geohistoricaldata Wiki
La version imprimable n’est plus prise en charge et peut comporter des erreurs de génération. Veuillez mettre à jour les signets de votre navigateur et utiliser à la place la fonction d’impression par défaut de celui-ci.
L'entrée du couvent des Feuillants au n°430 (Royal) r. Saint-Honoré au fond le dôme de l'Assomption (anonyme, s. d.)

Jusqu'en 1790

Depuis la création du couvent jusqu'à confiscation des biens du clergé le passage des Feuillants n'est pas une voie officielle de Paris mais une voie privée située sur le terrain du couvent des Feuillants, bordé à l'Ouest par le couvent des Capucins et à l'Est par la chapelle du couvent des Feuillants et les bâtiments conventuels.

L'accès au passage des Feuillants se fait au Nord depuis la rue Saint-Honoré, par un passage cocher sous la maison n°429-430 (Royal). Cette entrée principale de la cour du Couvent des Feuillants sur la rue Saint-Honoré a été élevée en 1676 [1] sur la parcelle n°269 du Terrier du Roi l'accès au passage des feuillants par le r. St Honoré se fait par un porche réservé sous le bâtiment en façade de rue, répertorié sur la parcelle n°269 du Ter Roi. [2].

Cette entrée « est décorée de quatre colonnes d'ordre corinthien, deux de chaque côté accouplées avec architraves, frise, corniche et fronton, surmonté d'un attique, le tout formant avant-corps dépendant de ladite maison dans la partie supérieure à ladite entrée. » [3].

Vu de l'intérieur du domaine des Feuillants, le passage cocher apparait également décoré sur la gravure ci-dessous, sur laquelle la largeur du passage des Feuillants est fortement idéalisée par rapport à sa largeur réelle. Une même exagération de la perspective laisse imaginer une plus grand distance entre l'église et l'aile sur cour de la maison n°431 (Royal), qui fait pendant à la maison n°430 de l'autre côté du passage cocher sur la rue Saint-Honoré.

L'église et le passage des Feuillants (B. Menessier, 1710; BnF Cabinet des estampes ; Gravure reproduite par A. Brette, Édifices, ..., p. 210. Agrandir

Au Sud le passage des Feuillants permet d'accéder à la terrasse des Feuillants et au jardin des Tuileries, ainsi qu'à la salle du Manège.

Pendant la Révolution

L'aliénation du couvent comme bien national le 2 novembre 1789 rend public l'accès au passage des Feuillants.

L'implantation de l'Assemblée nationale Constituante à la salle du manège des Tuileries le 9 novembre 1789 (voir notice wikipêdia) fait de cette voie l'un des endroits les plus animés de Paris, tant pas le mouvement incessant des députés que par les entrées et sorties du public, sans oublier les nombreux mouvements de foule favorables ou hostiles à la représentation nationale.

L'Assemblée siège tous les jours à la salle du Manège et, pendant sa législature, la Convention Nationale siège souvent le matin à partir de 10 h et le soir à partir de 18h. Les députés vont et viennent entre la salle de l'assemblée et les salles des commissions réparties pour la plupart dans les locaux du ci-devant couvent des Capucins et dans ceux du ci-devant couvent des Feuillants.

De nombreux commerces ouvrent dans des dépendances des couvents tandis que le passage lui-même est envahi d'étals de marchands [4].

Sous l'Empire

Le passage et le couvent des Feuillants sont détruits dans les années 1804-1805 pour permettre le percement de la rue de Castiglione.

Démolition de l’église des Feuillants, vue depuis le passage de Feuillants vers la Place Vendôme. (E. Bouhot, 1808, Carnavalet)

Notes et références

  1. La Tynna, Dictionnaire des rues de Paris, 1812, p. 168.
  2. Brette, Édifices,…,, fig. 29, p. 157.
  3. AN, Q2/118, Comité d'aliénation des biens nationaux, MM. Mangin et Normand, experts, Rapport d'estimation conformément à l'instruction du Comité d'aliénation de l'Assemblée Nationale en date du cinq juillet mil sept cent quatre vingt dix, Nord de Paris, 3ème subdivision, 10ème lot, maison n°429-430 [Royal], rue Saint-Honoré, Paris, 9 novembre 1790. Voir le rapport complet.
  4. Brette, Édifices,…,, p. 198.