Rue Saint-Honoré - Parcelle n°108 (Empire)

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Immeuble n°108 rue Saint-Honoré

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°155-156 n°85-87 n°82-84 n°108 n°108
Rattachement Terrier Archevêché [1] Paroisse Saint-Eustache Halle-aux-Blés 4ème Arrdt (ancien) [2] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

  • Identité de configuration des parcelles n°155 et 156 (Terrier Archevêché) réunies et de la parcelle cadastrée n°108(Empire).
  • La concordance des n°91-93 (Royal) et du n°108 (Empire) est corroborée par les adresses de Siéber. L'affectation des n°95-97, vraisemblable, n'est pas encore définitive
  • La correspondance du n°85 (sectionnaire) avec n°108 (Empire) est prouvée par la présence de Coutard et Léger sur ces périodes. Le n°87 (sectionnaire) peut éventuellement correspondre au n°106 (Empire).

Caractéristiques

Cet ensemble est issu de l'ancien hôtel des Écouvettes (Lefeuve, p. 74). Il se présente sur la rue par une façade de 5 niveaux à trois croisées et dont le porche cocher à l'Ouest donne accès à une grande cour. Sur cette cour donnent plusieurs maisons et commerces. La vaste taille de cet ensemble explique le grand nombre d'occupants.

« Faisait partie de l'hôtel de Brissac », n° 108 (1903) (Rochegude, Guide pratique, p. 120). L'emplacement précis de cet hôtel n'est pas établi.

L'immeuble XVIIIe n°108 (Empire) est conservé (voir photo actuelle). Les n°106-108-110 (Empire et actuel) sont réunis aaujourd'hui dans la parcelle AT 4.

Propriétaire(s) avant 1789

Duval, écuyer, déjà propriétaire de l'Hôtel des Écouvettes, acquiert avec son épouse née Mandat, en 1775 la parcelle 156 (Terrier, 1772, Pl. 33, Tome II/2, p. 153) et en 1777 la parcelle 155 (Id., p. 152).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

Maurice Jean Duval, propriétaire, auditeur au Conseil d'Etat et préfet sous Napoléon, donne en location cette maison le 1er nivôse an IX [22 décembre 1800] à Maurice Légé, notaire qui y installe son étude. (P. Bertholet, Études et notaires parisiens en 1803, Étude LXXVII).

Propriétaires à partir de 1810

Non déterminé (AN, F/31/5/396).

Occupants

Occupants 1780-1792 Occupants 1793-1801 Occupants 1802-1812
Bruyère, Chardat, Chassegnol, Cronier Daguerre, Delaunay, Hersent, Levacher, Sagot, Siéber Bruyère, Coutard, Dagonnin, Daguerre, Delaunay, Gay, Gide, Guyart, Léger, Siéber Cadet de Gassicourt, , Coutard, Dagonnin, Delaunay, Estrivier, Lamarche, Léger, Morel-Demoustier, Régnier
Le n°108 (Empire) en bleu. Cad. Vasserot
  • Bruyère, bonnetier, n°95 (Royal) (1791), n°85 (Halle) (1793).

Carte de Sûreté établie le 28 mai 1793 au nom de Pierre-Antoine Bruyère, commis bonnetier, âgé de 26 ans, né à Lyon, arrivé à Paris il y a 5 ans, domicilié n°85 [Hal.], antérieurement r. d'Aligre (AN, F7/4796, 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°8, n°1306).

  • Cadet de Gassicourt, Charles-Louis, pharmacien, n°108 (Empire) (1806).

Charles-Louis Cadet de Gassicourt (Paris, 1769 – Paris, 1821), est le fils de Marie-Thérèse Boisselet et officiellement de Louis-Claude Cadet de Gassicourt, chimiste et pharmacien qui avait lui-même tenu une officine non loin, de l'autre côté de la rue. Cependant, il serait peut-être un fils naturel de Louis XV. Il épouse, en 1789, Madeleine-Félicité Baudet dont il divorce en 1798. Cette dernière n'a donc vraisemblablement pas vécu r. St Honoré. Avocat à 18 ans, poète, dramaturge, il décroche sa maîtrise en pharmacie en 1800 et ouvre aussitôt, avec Valette, une officine au n° 79 (Hal.) . Puis il s'installe seul en 1806, quelques dizaines de mètres plus à l'est au n°108 (Imp.) dans une officine, précédemment tenue par Guyart, ex-prévôt des pharmaciens, ultérieurement tenue, en 1838, par Félix Cadet-Gassicourt, son fils, chevalier de la Légion Honneur, docteur en médecine, « eaux minérales artificielles, chocolats, eau cosmétique ». (S. Flahaut, « Le pharmacien Charles-Louis Cadet de Gassicourt, bâtard de Louis XV, et sa famille », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 68, n°244, ‎1980, p. 53-61 ; Geneanet, Eric Bruneau).

  • Chardat, marchand de Modes n°96 (Royal) (1788).
  • Chassegnol, mercier, n°95 (Royal) (1791).
  • Coutard, médecin, n°85 (Halle) (1803), n°108 (Empire) (1806).
  • Cronier, Antoine, horloger, n°93 (Royal) (1788).

Intervient à un acte de février 1781 (AN, Tutelles, Y 5078A, f°203-207). Déménage ensuite au n°140 (Gard.), n°165 (Empire).

  • Dagonnin, drapier, n°85 (Halle) (1798), particulier, Id.(1803).
  • Daguerre, faïencier, n°95 (Royal) (1789, 1791), n°83 (Halles) (1793).

« Négociant en dorure, faisant fabrique.  » (Gournay )

Vente sur adjudication de porcelaines de Sèvres ("biscuit") sur ordre de Garat, ministre de l'Intérieur, par MM Daguerre et Liquereux du 3 au 13 avril 1793. La vente sur ordre du ministre doit être la conséquence du prononcé de la liquidation de la société pour faillite. Sont ainsi proposés aux enchères et au comptant à leur maison de commerce, sous l'autorité de L.F.B. Boileau, huissier-priseur : « une quantité de meubles de laque, d'acajou, la plus grande partie ornée des plus belles fontes en bronze doré, riches pendules, girandoles, feux et lanternes, le tout doré, magnifiques lustres, … porcelaines de Chine, du Japon et de France, Figures et bustes de bronze, bijoux, diverses pièces en vermeil, […] » (Affiches, 21 mars 1793, p. 1216). La vente [faute d'acquéreurs en nombre suffisants ?] se poursuit plusieurs semaines jusqu'en mai (Affiches, 13 mai 1793, p. 2096).

  • Delaunay, Pierre-Louis, orfèvre-Bijoutier, n°97 (Royal) (1788), Launay, bijoutier, n°95 (Royal) (1791), n°82 (Halles) (Carte sûreté 1793), bijoutier, n°85 (Halles) (1803).

Pierre-Louis Delaunay, Md bijoutier, rue Saint-Honoré, paroisse St Eustache, apparait dans un acte du 6 avril 1781, concernant Marie-Josèphe Herbin, fille de sa sœur défunte. Dans cet acte sont également cités Jean Herbin, Md mercier, r. St Honoré, paroisse St Eustache, frère de M. Josèphe et Sébastien Vabois, Md parfumeur, beau-frère de M. Josèphe. (AN, Tutelles, Y 5080B, f°616).

Une incertitude sur l'emplacement de la demeure de Delaunay bijoutier vient de cette carte de sûreté au nom de Delaunay Pierre-Louis, 71 ans, n°82 (Halles), précédemment rue de Bussy, né à Paris (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés octobre 1792- janvier 1793, f°15, n°419, le 8 octobre 1792 ; 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°17, n°1576, le 12 juin 1793).

  • Delcourt, Jeanne, seconde épouse de Louis-Marie Légé, notaire (1805).
  • Estrivier, jurisconsulte, défenseur près les tribunaux, n°108 (Empire) (1807).
  • Gay, François, libraire, n°85 (Halle) (1794), associé à Gide.

François Gay est le frère de Marguerite Gay, épouse en 1791 de Théophile-Étienne Gide (Geneanet, Pierre de Laubier, Daniel Gothié).

« On trouve chez Gay et Gide, Lib. r. Honoré, n° 85 entre celle des Vieilles-Étuves et d'Orléans, nouvelle édition de la Chymie de Fourcroy en 6 volumes […] » (Affiches, 26 vendémiaire an III [17 octobre 1794], p. 378).

  • Gay, Marguerite, sœur de François Gay, épouse de Théophile-Étienne Gide (1794).
  • Gide, Théophile-Étienne, libraire, n°85 (Halle)(1793), associé à Gay (1794).

Théophile-Étienne Gide (Confignon (Suisse), 1767 - Paris, 1837) époux en premières noces (Varsovie, 1791) de Marguerite Gay (Lunéville, 1772 - Paris, 1802), sœur de François Gay, libraire. (Geneanet, Pierre de Laubier, Daniel Gothié).

Le 8 août 1793, date de l'établissement de sa première carte de sûreté il est indiqué comme libraire, âgé de 26 ans, né à Consigny (Département du Mont-Blanc), arrivé à Paris il y a 15 ans, domicilié 731, rue d'Enfer et antérieurement quai des Morfondus (AN, F/7, 4807, n°57).

Carte de sûreté au nom de Étienne Gide, 27 ans, domicilié n°85 [Halles], précédemment rue d'Enfer, arrivé à Paris depuis 16 ans, né à Confignon (Mont-Blanc) (AN, F7/4796, Registre de cartes de sûreté S. Halle-aux-Blés s.d. [mes-therm. an II-1794], f°5, n°6136, 1er thermidor s. d. [19 juillet 1794]).

  • Guiart, Jacques-Louis, pharmacien, n°91 (Royal) (1791), ancien prévôt des pharmaciens, s. n° (1798, an V).

Louis-Jacques Guyart (1731-1818) a pris la suite de Picart et Sagot, pharmaciens. Reçu maître apothicaire en 1761, il enseigne la botanique au Collège de Pharmacie puis à l'École gratuite de pharmacie (C. Warolin, « La création de l'école de pharmacie de Paris en 1803 », Revue d'Histoire de la pharmacie, n°339, oct. 2003, p. 471, Lire en ligne sur Persée).

Guyart, fils, Dominique-Louis, (1763-*1848), professeur-adjoint de Botanique, succède à son père en 1818. (C. Warolin, Id.)

Ils sont tous deux membres de la Société libre des Pharmaciens de Paris, et s. n° (1796) (Al. Nat., An V, [1796-1797], p. 385).

Le père et le fils demeuraient vraisemblablement ensemble dans cette maison au plus tard jusqu'en 1792. Mais à partir de cette date, on constate que Guiard, propriétaire, est noté dans la maison voisine au n°82 et que Dominique-Louis Guiard, âgé de 30 ans, tient une officine dès 1793 plus à l'Ouest dans la rue au n°20 (Hal.).

  • Hersent, mercier n°96 (Royal) (1791).

En 1793, Hersent signe le registre des cartes de sûreté en indiquant demeurer au n°79 (Halle).

  • Lamarche, parfumeur, n°85 (Halle-aux-Blés) (1803).
  • Léger (ou Légé), Louis-Marie, notaire, n°85 (Halle) (An XIII), n°108 (Empire) (1806).

M. Légé (Fontenay-en-Brie, 1764 - Paris, 1850) admis au concours du 25 thermidor an II [12 août 1794] est nommé à la place de Pezet de Corval, destitué. Ce dernier, réintégré, lui reprend son étude en mars 1795. (Foiret, Notaires, p. 298, 308). Légé peut toutefois acheter en 1796 la charge de Me Havard, étude LXXVII, décédé en fonction. En 1798, M. Légé épouse en premières noces Aglaé Paulmier, fille de Claude Paulmier négociant, nièce de Pierre et Charles Paulmier, tous deux notaires, décédée en 1802. En secondes noces, il épouse en 1805 Jeanne Delcourt. Légé et sa famille logent au 1er étage du troisième des quatre corps de bâtiment au fond de la cour du n°108 (Empire) à laquelle on accède par un passage cocher contigu à l'officine de Cadet de Gassicourt. Il cède l'étude le 10 août 1809. (AN, Référentiel producteurs, FRAN_NP_011493 ; P. Bertholet, Études, étude LXXVII).

  • Levacher, marchand de draps, n°95 (Royal) (1791).
  • Morel-Demoustier, bijoutier (fabricant), n°108 (Empire) (1806).
  • Paris, bijoutier, n°85 (Halle) (1803).
  • Picard, pharmacien, associé de Sagot, s. n° (Tab. 1789).

Picard et Sagot sont les prédécesseurs de Guyart.

  • Régnier, marchand de papier-peint, n°108 (Empire) (1806).
  • Sagot, pharmacien, chimiste, s. n° (Tab. 1789 ; Al. R. 1791).

Après 1786, Sagot est associé à Picard. Puis ils cèdent l'officine à Guiart.

  • Siéber, Jean-Georges, marchand de musique (1788), n°91 (Royal) (Prévost, Gournay), n °85 (1793, 1798) .

« Éditeur & marchand de musique, » s. n° (Tab. Musique, rub, "Éditeurs", 1785, p. 67), n°91 (Royal) (P,H, 1788), marchand de musique, faisant graveur, s. n°(Gournay), près la r. des Vieilles-Étuves, n°92 (Royal) (1790-91 Delalain p. 192), n°86 (Halle) (carte sûreté 1793), Siéber père, la porte cochère entre la rue des Vieilles-Étuves et la r. d'Orléans (1798-1802, Delalain), n°85 (Hal.), Sieber père (1803) déménage en 1804 au n°98 (Hal.), Siéber père, musicien et éditeur de musique, n°199 (Gard.)(1804, Delalain, p. 191) = n°123 (Empire).

Cartes de sûreté au nom de Sieber, Jean-Georges, négociant, 55 ans, n°86 (Halles), arrivé à Paris il y a 35 ans, né à Wurtzburg (Franconie) (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés octobre 1792- janvier 1793, f°29, n°819, 17 octobre 1792 ; 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°40, n°2444, 2 août 1793).

Résidents

Visiter les parcelles voisines

Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle Parcelle contigüe vers l'Est
n°110 (Empire)
n°108 (Empire)
n°106 (Empire)
Parcelles en vis-à-vis côté Sud
n°125 (Empire)
n°123 (Empire)
n°121 (Empire)

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810). {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}

  1. A. Brette, Atlas de la censive de l'Archevêché, Paris, Imprimerie Nationale, 1906, Feuillet 33. Voir le feuillet 33.
  2. Quartier Banque de France; Ilot 18 (AN, F/31/80/19). Voir le plan parcellaire en ligne.]