Rue Saint-Honoré - Parcelle n°123 (Empire)

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Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°414 n°628-635 n°199 n°123 [1] n°123
Rattachement Censive de Saint-Germain [2] Paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois Section des Gardes Françaises 4e Arrondissement (ancien) [3] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

Caractéristiques

MAISON DITE "HÔTEL D'ALIGRE", "HÔTEL DU GRAND CONSEIL", dite aussi "PETIT HÔTEL D'ALIGRE"

La confusion est souvent faite entre ce "Petit Hôtel d'Aligre" et le "Grand Hôtel d'Aligre ou de Verthamont", dont l'une des entrées se situe pratiquement en face, de l'autre côté de la rue Saint-Honoré.
Le Petit Hôtel d'Aligre est un ensemble immobilier bâti autour d'une cour à laquelle on accède soit par la rue Saint-Honoré par un porche à l'adresse ci-dessus, soit par la rue Bailleul par un passage ouvert au n°23 (Royal) (Prévost) de cette dernière. « Le Conseil d'État y siégeait sous Louis XIV. » (Rochegude, Guide, p. 120). À la fin du XVIIIe, y sont rassemblés de nombreux commerce de haut de gamme dans les boutiques au rez-de-chaussée et dans les étages.
Sur la rue Saint-Honoré, l'hôtel d'Aligre est construit sur la parcelle n°414 (Ter. Roi, censive des MM. de Saint-Germain), appartenant au début du XVIIIe s. au Sr d'Aligre puis à Bourgevin Vialard de Saint Morys, émigré. Confisqué, il est adjugé une première fois (en 1792 ?) au Cit. Noël pour 21 300 livres, puis remis en vente par adjudication définitive par la Régie Nationale de l'enregistrement et des Domaines le 8 octobre 1793 pour une mise à prix de 19 050 livres (Affiches, 7 octobre 1793, p. 4231) et finalement, vendu le 2 vendémiaire an IV [24 septembre 1795] :
« Maisons n°119 et 119 bis, origine Bourgevin-Saint-Maurice, émigré, louée à divers, vendues le 2 vendémiaire an IV, le n° 119 [vraisemblablement les maisons sur rue] à Molard, 15 r. Montagne Ste Geneviève, le 119 bis [vraisemblablement les maisons sur cour], à Sautot, 10 r. des Fossés-Saint-Bernard. » Sommier, art. 1336 et 1337, p. 479-480).
N.B. Il s'agit bien des n°199 et 199 bis et pas des n°119 et 119 bis.
L'hôtel d'Aligre a été démoli en 1852, la cour en 1910 (Hillairet, Dictionnaire, p. 424). L'immeuble actuel n°123 (début XIXe ?) se situe sur la parcelle aujourd'hui cadastrée AT 169 qui regroupe les n°117 à 127 (Empire et actuel).

Propriétaire(s) avant 1789

  • Censive de Saint-Germain, parcelle 413 (AN, Q1/1099/3, Atlas de la censive du Roi, ca 1700, f°51 v°) [vraisemblablement équivalente au n°199 bis (Gardes].
    • Luyne (de), duchesse
  • Censive de Saint-Germain, parcelle 414 (AN, Q1/1099/3, Atlas de la censive du Roi, ca 1700, f°51 v°) [vraisemblablement équivalente au n°199 (Gardes].
    • Aligre (d'), Sr., maison à porte cochère (AN, Q1/1099/3, Atlas de la censive du Roi, ca 1700, f°51 v°).
    • Bourgevin Vialard de Saint-Morys.

Il s'agit vraisemblablement d'Étienne-Charles Bourgevin de Vialart, comte de Saint-Morys, (1772-1817), émigré en 1791, maréchal de camp, lieutenant général des gardes du corps de Louis XVIII, auteur, en 1815, d'un essai sur la politique en Europe (data.bnf.fr), tué en duel, inhumé au cimetière du Père Lachaise, 22ème division, 2ème ligne, (Amis et passionnés du Père Lachaise. Voir la notice ; Voir la notice Wikipedia).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

  • Bourgevin Vialard de Saint-Morys, se voit confisquer ce bien en 1791 en conséquence de son émigration.
  • Domaine National
  • Noël
  • Molard, propriétaire du n°199 [Gardes) le 2 vendémiaire an IV [24 septembre 1795].
  • Sautot, propriétaire du n°199 bis [Gardes) le 2 vendémiaire an IV [24 septembre 1795].
  • Lefebvre de Courchamp, adjudicataire de la vente nationale du 9 prairial an VI, n°123 (Empire), bien d'émigré, partie droite de la cour principale (Ville de Paris, Recueil des réserves domaniales, 1er arrondissement, 1896, art. 116, p. 8).

Propriétaires à partir de 1810

Lefevre, propriétaire du n°123 (Empire) rue Saint-Honoré donnant également rue Bailleul (AN, F/31/5/340).

Occupants

Occupants 1780-1792 Occupants 1793-1801 Occupants 1802-1812
Compagnon, Besson, Dessaux, Donnadieu, Gherblanc, Leclerc, Maillart, Milberte, Navarre, Perrin, Picot, Sarrazin Béco, Bernier, Billet, Fournier, Gely, Guillemard, Legroux, Mallot, Messier, Molleville, Renaud, Senoble, Siéber, Thien, Varenne Cattet, Jacquart, Pellet, Renaud, Siéber, Thien, Turlure, Vabois


  • Béco (Picot ?), tailleur, n°199 (Gardes) (1798).
  • Bernier, tailleur, n°199 (Gardes) (1798).
  • Besson, fripier, Maison d'Aligre, s. n° (1793).

Vend des "parties de tabac de diverses qualités, à très bon compte (Affiches, 31 août 1793, p. 3662), achète des chemises de soldat et des bas de laine ou coton (Affiches, 18 octobre 1793, p. 4419).

  • Billet, Antoine, épicier, n°199 (Gardes) (1798).

Antoine Billet, époux de Françoise-Élizabeth Forel. (AM Paris, DQ7/600, Déclaration de successions, n°263 ; relevés Piketty).

  • Brossette épicerie, sucreries, n°633 (Royal) (1788) (n° 632 dans Prévost, 1788).

Décédé en avril 1788, hôtel d'Aligre, (Journal de Paris, 24 avril 1788, p. 511).

  • Bureau de roulage, transport, n°635 (Royal) (1788) (n°632 dans Prévost, 1788).
  • Cattet, médecin, n°123 (Empire) (1805).
  • Commissionnaire du Mont-de-Piété, (Prévost, 1788).
  • Compagnon, Félix, huissier à la Chambre des Domaines, s.n° (1790, 1793).

Félix Compagnon, né vers 1724 à Beaumont-sur-Oise (AN, F7/4796, 3ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°11, n°3263, 28 septembre 1793) est certainement le frère de Jeanne-Marguerite Compagnon, née vers 1718 et le beau frère de Claude Leclerc, huissier. Il est huissier à la Chambre des Domaines (Al. Royal, 1790, p. 340) et perd son emploi à la suppression de cette Chambre. Il déménage ensuite presqu'en face, au n°102 (Halles) avec sa sœur et son beau-frère.

  • Compagnon, Jeanne-Marguerite, ouvrière en linge, épouse en 1775 de Claude Leclerc, huissier.
  • Dessaux, et Melles Picot, marchands de mode, n°634 (Royal) (1793).
  • Donnadieu maître d'armes, n°635 (Royal) (1788), et Leblanc (n°632 dans Prévost, 1788).

Il pourrait s'agir de Jean-Pierre Donnadieu, âgé de 68 ans, né à Saint-Jean-Pied-de-Port, arrivé à Paris en 1742, ancien maître en fait d'armes, titulaire d'une carte de sûreté établie le 23 avril 1793, domicilié à cette date 13 quai de l'École et antérieurement r. des Vieilles Étuves (AN, F7/4799, n°30).

  • Fournier, bijoutier, n°199 (Gardes) (1798).
  • Gely, menuisier, n°199 (Gardes) (1798).
  • Gherblanc, Antoine, épicerie, hôtel d'Aligre, s. n° (Tablettes, 1789).

« Hôtel d'Aligre, magasin de comestibles de toutes espèces, gibiers fins, poissons frais du Rhin, truites, perches, écrevisses et saumoneaux cuits, dindes et truffes du Périgord, volailles de toutes espèces, gelinottes, ortolans, rouge-gorges, bartavelles des Montagnes de Pierrassilian et autres, coqs de Brières, pâtés de toutes espèces, les fruits rares et étrangers, vins, liqueurs, &tc. » (Tablettes 1789, "Épicerie").

  • Guillemard, restaurateur de tableau, n°199 (Gardes) (1798).
Carte Jacquart (BHVP, Ephémères)
  • Jacquart, orfèvre, n°123 (Empire) (1805) (1810, et s.d.).

« Manufacture d'Orfèvrerie de Jacquart, hôtel d'Aligre, rue Saint- Honoré, n° 123 » ( BHVP, Département des Ephémères, Carte commerciale, s. d.).

  • Leblanc, maître d'armes, n°635 (Royal) (1788).
  • Leclerc, Claude, huissier à cheval, n°633 (Royal) (1790).

Domicilié rue Saint-Honoré, épouse à 46 ans, Jeanne-Marguerite Compagnon, ouvrière en linge, cousine, âgée de 51 ans, en 1775. (AN, Z10-181, Registre des dispenses de consanguinité, 27 mai 1775, f°169).
Maître en charge de la communauté des huissiers à cheval au Châtelet de Paris, près de la r. des Poulies, À LA GERBE D'OR. (Al. Royal, 1788, p. 434).
Il déménage ensuite en face au n°102 (Royal), rue Saint-Honoré.

  • Legroux, corroyeur, n°199 (Gardes) (1798).
  • Maillart , Louis-Michel, (père), orfèvre, s. n° (1782), cour d'Aligre (Hénin, t.1, p.531), n°635 (Royal) (1788).

Michel Mailliard répertorié dans la classe à 30 livres. (Capitation des Orfèvres, 1782, f°26).
Louis-Michel Maillard, père, époux de Marie-Madeleine Ravenel, décède en 1787. L'acte de substitution du 9 janvier 1788, cite ses trois enfants majeurs, Louis-Michel Maillard, fils, joaillier [4], Charles-Marie-Augustin aussi joaillier, Louise-Henriette Maillard, épouse d'Edme-Jean-François Boulogne, marchand chapelier. (AN, Registre des tutelles, Y 5161A, f°519-523).

  • Mallot, cadet, choriste auxiliaire, n°199 (Gardes) (1799).

Choriste auxiliaire, voix de taille, au Théâtre de la République et des Arts (Al. Spectacles, 1799).

  • Manufacture de verres bombés, verrier, n°635 (Royal) (1788) (n°632 dans Prévost, 1788).
  • Messier, Jean-L., artiste-peintre, n°199 (Gardes) (Artistes, 1799).
  • Milberte, artiste-peintre, maison d'Aligre, s.n° (Artistes, 1793).
  • Molleville, marchand de jouets d'enfants, n°199 (Gardes) (1798).
  • Navarre, marchand de dentelles, s.n° (Gournay), n°634 (Royal) (1788, 1791).
  • Pellet, marchand de soie associé de Renaud, n°123 (Empire) (1805).
  • Perrin, artiste-peintre, maison d'Aligre, s. n° (Artistes, 1793).
  • Picot Melles Picot (et Dessaux), marchands de mode, n°634 (Royal) (1793).

Melle Picot, r. St Honoré, hôtel d'Aligre, À LA CORBEILLE GALANTE (Tablettes 1789). Il est possible qu'il s'agisse de Charlotte-Julie Picot, demoiselle majeure, r. Saint-Honoré n°834, soumissionnaire le 23 février 1792, pour un terrain près l'École Militaire (Tuetey, Répertoire, t. 6, p. 512).
Le numéro 834 n'existe dans aucune des numérotations de la rue Saint-Honoré et pourrait avoir été imprimé au lieu du n°634.

  • Ravenel, Marie-Madeleine, épouse puis veuve de Louis-Michel Maillard, orfèvre.

Elle lui survit au moins jusqu'en 1790. (AN, Registre des tutelles, Y 5187 B, f°390).

  • Renaud (ou Renault), architecte, n°199 (Gardes) (Artistes, 1799, 1800, 1803).
  • Renaud, marchand de soie associé de Pellet, n°123 (Empire) (1805).
  • Rousseau, Marie-Adélaïde Lanoë, veuve, boulanger, n°123 (Emp.) (1807).

(Chambre professionnelle des artisans boulangers-pâtissiers de Paris, Tableau des boulangers de Paris, 1807)

  • Sarrazin, substitut du procureur du Roi au Châtelet, n°635 (Royal) (1788).
  • Senoble, fripier, n°199 (Gardes) (1798).
  • Siéber, Jean-Georges, éditeur de musique, n°199 (Gardes) (Delalain, 1804), n°123 (Empire) (1805).

Jean-Georges Siéber, dit Siéber père, demeure en 1803 au n°98 (Halles) rue Saint-Honoré.

  • Thien, vitrier, n°199 (Gardes) (1798), n°123 (Empire) (1805).
  • Turlure, Jean-Baptiste, artiste-peintre, n°123 (Empire) (Artistes, 1806).

Turlure dessine les portraits de plusieurs députés de l'Assemblée Constituante.Voir sa fiche data.BnF.
Carte de sûreté établie le 23 mai 1793 au nom de Jean-Baptiste Turlure, peintre mignature [sic], rue des Bons-Enfants, anciennement r. St Denis, 31 ans, né à Arras, arrivé à Paris il y a 8 ans [1785]. (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté du 4ème Comité n°1105).
Au Salon de 1806 il expose L'intérieur d'une cuisine. Un homme offre de l'argent à une jeune cuisinière pour la séduire (Artistes, 1806, p. 97).

  • Vabois, mercier, n°123 (Empire) (1805).
  • Vabois, Sébastien-Jean-Laurent, parfumeur, n°123 (Empire) (1805).

Vabois, en 1793, membre du comité de section des Gardes Françaises (Al. National, 1793-an II, p. 539), demeure alors n°104 (Gardes) rue Saint-Honoré.
Sébastien-Jean-Laurent Vabois, marchand mercier parfumeur, rue Saint-Honoré, paroisse St Germain l'Auxerrois, est l'époux de Geneviève-Rose Herbin, nièce de Pierre-Louis Delaunay, marchand bijoutier, qui demeure juste en face, n°85 (Halles) rue Saint-Honoré. (AN, Registres des tutelles, Y 5080B, 23 avril 1781, f°614-616 ; Y 5150A, 8 février 1787, f°708). S. J. L. Vabois est l'époux, en secondes noces, de Marguerite-Reine Marchand qui donne naissance à Paul-Sébastien Vabois le 16 novembre 1800. (AD 75, V3E/N, 1881-1592-1841, Registre des naissances reconstitué).

  • Varenne, Charles, artiste-peintre, n°199 (Gardes) (Artistes, 1796).

Charles Santoire de Varenne (1763-1834), passage d'Aligre, élève de Joseph Vernet, devient le premier professeur de l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie. (Art Gallery).

Résidents

Visiter les parcelles voisines

Numéro pair vers l'Ouest Parcelles en vis-à-vis côté Nord Numéro pair vers l'Est
n°110 (Empire)
n°108 (Empire)
n°106 (Empire)
Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle côté Sud Parcelle contigüe vers l'Est
n°125 (Empire)
n°123 (Empire)
n°121 (Empire)

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810)

  1. L'emplacement de hôtel d'Aligre au n°123 (Empire) est confirmé par La Tynna, Dictionnaire des rues, 1812.
  2. AN., Q1/1099-3, Atlas de la censive du Roi, ca 1700, Deuxième plan de la rue Saint-Honoré, fol. 5 v°. Voir le 2ème plan.
  3. 4ème Quartier, Saint-Honoré ; Ilot 11 (AN, F/31/79/34). Voir le plan parcellaire en ligne.
  4. Louis-Michel Maillard demeure rue Saint-Honoré, paroisse saint-Roch, s. n°, face à l'Assomption. Il Louis-Michel Maillard agit en justice pour recouvrer une créance partie de la succession de son père. (AD 75, DC6U1/1, Registre des jugements de la Justice de Paix de l'ancien 6ème, acte du 30 novembre 1791).