Rue Saint-Honoré - Parcelle n°371 (Empire)

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Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Avertissement : Dans ce segment Sud-Ouest de la rue Saint-Honoré, l'imprécision graphique de l'Atlas du terrier des censives du Roi (AN, Q1 1099/3, ca 1720), l'ancienneté, par rapport au premier numérotage de type Royal (1780), des attributions de propriété et de location qui y figurent, l'importance des superficies des couvents et enfin la médiocrité des informations liées aux allotissements consécutifs à leur nationalisation [1] justifient que les correspondances de numéros proposé ici avec la parcelle terrier n°264 ne puisse être envisagé que comme une hypothèse.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°264 (partie Nord) n°412 n°19 n°371 n°265
Rattachement Terrier de la censive du Roi [2] Paroisse Saint-Roch Section Tuileries 1er Arrondissement (ancien) [3] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

  • La configuration de la partie Nord de la parcelle n°264 (Terrier) sur la rue Saint-Honoré, correspond à la configuration de l'emprise des bâtiments et cours intérieures décrits au n°412 (Royal) par les experts chargés de l'évaluation des biens nationaux (AN, Q2/119). La partie Sud de la parcelle n°264 (terrier) apparait sur le plan Verniquet de 1790 comme intégrée au jardin du couvent.
  • Taxil établit la correspondance entre le n°412, ancien, c'est à dire de type royal, le n°371 (Empire) de 1834, et le n°265 en 1903 (Taxil, « Tableau établissant la concordance entre le numérotage...», 1904, p. 34).
  • La désignation, dans le Sommier des biens nationaux, de la parcelle acquise par Desgoffes en 1791 confirme la correspondance entre les n°412 (Royal), 19 (Section Tuileries) et 371 (Empire).
  • Voir le positionnement de cette maison sur le plan des propriétés des dames de l'Assomption.

Caractéristiques

  • « Maison et dépendances situées à Paris, rue Saint-Honoré, n°412, provenant de la communauté des Dames religieuses de l'Assomption.

Cette maison consiste en un corps de logis sur la rue de huit croisées de face, simple en profondeur dans toute sa longueur et avec différents corps de logis adossés à la face sur la cour dont il sera ci-après parlé et de constructions plus nouvelles, ledit corps de logis élevé d'un rez-de-chaussée, deux étages carrés et grenier au-dessus pratiqué sous un comble couvert d'ardoises ...
À la face sur la cour sont adossés deux corps de logis liés ensemble et d'une construction plus nouvelle l'un dans le milieu duquel est le passage de porte cochère de trois croisées de face avec avant-corps élevé d'un rez-de-chaussée, deux étages carrés et grenier au-dessus avec comble couvert d'ardoise formant pavillon dans la largeur de l'avant-corps et appentis au surplus;;;
L'autre corps de logis de trois croisées de face forme avant-corps sur le précédent et est élevé d'un rez-de-chaussée, un étage carré au-dessus couvert en terrasse dallée en pierres...
Ensuite est une grande cour barlongue [qui a la figure d'un carré long mais irrégulier (Littré)] pavée en grès avec pente et ruisseau pour l'écoulement des eaux à la rue. Puits à gauche avec mardelle en pierre et mitoyen avec le couvent des Dames de l'Assomption, auge de pierre à côté.
Au fond de ladite cour est une barrière en charpente avec treillage derrière dans le milieu duquel est une niche en face de la porte cochère et un rang de tilleuls derrière ledit treillage...
En aile à droite de ladite cour est un édifice à cinq croisées de face y compris celle masquée par le susdit corps de logis en avant corps, élevé d'un rez-de-chaussée, un premier étage carré, un deuxième étage carré dans la longueur de trois croisées et un galetas au surplus, avec comble, couvert d'ardoise...
L'autre corps de logis de quatre croisées de face est élevé d'un rez-de-chaussée, un étage en mansarde avec grenier au-dessus en comble, le tout couvert de tuiles à deux égouts.
Au-delà et en aile à droite du jardin du couvent est un édifice précédé d'un petit pavillon élevé d'un rez-de-chaussée, un étage carré avec comble au-dessus couvert de tuiles. Ledit édifice de deux croisées de face sur le jardin du couvent est élevé d'un rez-de-chaussée, un étage carré avec grenier au-dessus pratiqué sous un comble couvert d'ardoise à deux égouts.
Au bout dudit édifice est un pavillon élevé d'un rez-de-chaussée au sol du jardin ci-après et d'un étage carré de trois croisées de face sur ledit jardin avec avant-corps surmonté d'un fronton et perron à deux rampes avec grenier au-dessus et comble couvert tant en tuiles qu'en ardoises avec gouttière en plomb à droite.
À la suite est un petit jardin clos de murs en tous sens planté de deux rangs d'arbres de haute futaie de différentes essences ; à droite duquel est un passage de communication à la rue St Florentin avec rang de marronniers à droite et baie dans le mur de clôture sur la rue fermée de sa porte de menuiserie...
...L'emplacement de ladite maison contient 327 toises, 8 pieds 7 pouces de superficie dont en bâtiments 189 t. 5 p. 5 p. de superficie, le surplus en cours et jardins. (AN, Q2/119, Comité d'aliénation des biens nationaux, MM. Maugin et Le Normand, experts, Rapport d'expertise, Nord de Paris, 3ème subdivision, 10ème lot, maison n°412 [Royal], rue Saint-Honoré, Paris, 17 août 1790).

Voir la transcription complète du rapport illustré d'un schéma d'implantation des corps de bâtiments d'après les plans dressés par les experts en 1790.

  • L'imposant ensemble immobilier XVIIe-XVIIIe décrit par les experts en 1790 a été démoli. Les immeubles reconstruits au XIXe sur son emplacement attenants à la rue Saint-Honoré se trouvent aujourd'hui principalement sur la parcelle cadastrée BD 59. Le pavillon et les passages vers la rue Saint-Florentin se trouvent sur la parcelle contigüe à l'Ouest.

Propriétaire(s) avant 1789

  • « Dames de l'Assomption (Maison), n°19 [Tuileries] et 371 nouveau [i-e Empire]. Origine Dames de l'Assomption. Val. 162.000 f.. Loyer 9.000 f. Louée à la Citoyenne Senozan... » (Sommier des Biens Nationaux, Art. 146, p. 35).
  • « Ladite maison est tenue à loyer par Madame de Senozan qui l'occupe toute entière, en vertu du bail passé par-devant Me Bouvier et confrère notaires à Paris le 18 mars 1788 pour 9 années entières et consécutives à commencer du 1er octobre 1793, et en vertu de la concession de subrogation du bail fait à M. Menou d'Invau jusqu'à ladite époque du 1er octobre 1793, pour en jouir à compter du 1er juillet 1788 moyennant le prix et somme de 9 000 f. » (AN, Q2/119, Id.).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

« Vendue le 4 avril 1791 moyennant 203.600 fr. au Citoyen Desgoffes, marchand de vins, au bout de la terrasse des Feuillants. Une des clauses de la vente porte que l'acquéreur payera 500 livres par année pour la jouissance de quelques locaux attenant au Dôme de l'Assomption, jusqu'au moment où ces locaux lui seront retirés soit par la vente, soit par l'autorité administrative... Les locaux ci-dessus mentionnés ont été retirés au Sieur Desgoffes et mis à la disposition du Curé de la Madeleine. Add. superficie 327 toises dont 189 bâtis, n°412. Blaise Desgoffe » (Sommier des biens nationaux, t. 1, art. 146, p. 35).

Propriétaires à partir de 1810

Des Gauffres (1833) [Desgoffes ?] (AN, F/31/7/199).

Occupants

  • Invau (d'), M., ancien ministre d’État, n°412 (Royal) (Lesclapart, Prévost, Hénin), locataire principal jusqu'en juillet 1788 (AN, Q2/119, Rapport d'experts, 1790).

Étienne Maynon d'Invault (Paris, 1721 - Saint-Germain-en-Laye, 1801), ami d'enfance du duc de Choiseul, époux (1758) de sa cousine Adélaïde-Élisabeth Bouvard de Fourqueux (1745-?), effectue une carrière rapide dans la haute administration : conseiller à la 4e chambre des Enquêtes du Parlement de Paris en 1741, maître des requêtes (1747-1766), président au Grand Conseil (1753), intendant de Picardie à Amiens (août 1754), conseiller d'État surnuméraire le 5 octobre 1766, conseiller d'État de semestre le 7 novembre 1767, contrôleur général des finances le 22 septembre 1768, ministre d'État le 10 décembre 1768. Il démissionne le 17 décembre 1769. (F. Bayard, J. Félix, P. Hamon, Dictionnaire des surintendants et contrôleurs généraux des finances, Comité pour l'Histoire économique et financière de la France, 2000, XVIIIe siècle, p. 16).

  • Laloué, épicier, n°19 (Tuileries) (1798).
  • Lepron, boucher, n°371 (Empire) (1806).
  • Nollet, M. n°371 (Empire) (1807).
  • Pardi, luthier, n°412 (Royal) (1788) (L. Grillet, Les ancêtres du violon et du violoncelle, les luthiers et les fabricants d’archets, Paris, C. Schmid, 1901, t. 2, p. 290).
  • Pitard, tapissier, marchand de meubles, n°19 (Tuileries) (1804, an XII), n°371 (Empire) (1806).

Pitard, tapissier - miroitier, "maison attenante à l'Assomption" N°19, (Facture de 1804, BHVP, Ephémères).

  • Senozan (de), Mme, née Lamoignon de Malesherbes (de), Anne-Nicole (Paris, 1718 - Paris, 1794), veuve du marquis Jean Antoine Olivier de Sénozan, locataire principale des dames de la Conception en 1788 puis de Desgoffes (voir ci-dessus).

Anne-Nicole de Lamoignon de Malesherbes (Paris, 1718- Paris, 1794), soeur de Lamoignon de Malesherbes (Voir notice Wikipedia), ministre d'Etat, l'un des défenseurs de Louis XVI, est en 1790 veuve du marquis Jean-Antoine-Olivier de Sénozan qu'elle avait épousé en 1735.
En mars 1788, avec jouissance à compter du 1er juillet 1788, elle devient locataire principale de l'importante maison n°412, propriété des religieuses de l'Assomption.
Par jugement du 13 avril 1794, elle est déboutée de sa demande de reprise d'immeubles situés à Vernouillet dont elle était propriétaire par héritage et qu'elle avait néanmoins vendus (Jugement du Tribunal du 1er arrondissement de Paris, audience du 24 germinal an II, cité par Cazenave, Les tribunaux civils, t. 1, p. 698).
Elle est condamnée à mort à l'âge de 76 ans et exécutée le 10 mai 1794, trois semaines après son frère et le même jour que Madame Elizabeth, sœur du Roi, et que son voisin le pharmacien Georges Follope (Victimes, n°922, p. 52).

  • Vivin, loueur de voiture, n°19 (Tuileries) (1798).

Résidents

Visiter les parcelles voisines

Numéro pair vers l'Ouest Parcelles en vis-à-vis côté Nord Numéro pair vers l'Est
Du n°396 (Empire) au n°384 (Empire)
n°382 (Empire)
n°380 (Empire) Rue Neuve-du-Luxembourg
Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle côté Sud Parcelle contigüe vers l'Est
n°373 (Empire)
n°371 (Empire)
n°369 (Empire) Rue Neuve-du-Luxembourg (Segment Sud) [4]

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810) {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}

  1. Monin et Lazard soulignent les imprécisions sur l'allotissement de l'ancien couvent de l'Assomption et en particulier l'existence d'une double numérotation des lots selon qu'ils se trouvent près de ce qui est alors la nouvelle rue de Rivoli ou proches de la rue Saint-Honoré (Sommier des biens nationaux, t. 1, « Éclaircissements sur les articles n°148 à 151 » p. 63-64).
  2. Atlas de la censive du Roi, Sixième plan de la rue Saint-Honoré (AN, Q1 1099/3, fol. 28 v°)Voir le plan.
  3. 4ème Quartier, Tuileries ; Ilots 7-8 (AN, F/31/73/33). Voir le plan parcellaire en ligne. A noter que sur cette feuille, il manque le quantième de centaine aux numéros de parcelles. Celle-ci y est donc désignée n°71.
  4. Percée en 1807.