1794 Affaire Rigaud et Michel

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DSC_7246 à DSC_7256 : affaire Rigaud et Michel

64, 15 Germinal an II (4 avril 1794)

"Enclos Saint Jean de Latran n°55"


L’an 2 de la république une et indivisible, le quinze Germinal sept heures du matin nous commissaire de Police soussigné instruit que le Cen Rigaud notre commis (par nous salarié sur notre traitement pour la prompte expédition des procès-verbaux que nous ? journellement pour les autorités constituées et la tenue de tous les registres tant d’actes civils que ceux des brocanteurs, chambres garnies et logeurs et généralement pour améliorer les opérations de Police qui sont très multipliées) s’étoit rendu hyer soir chez les Cen Verard limonadier rue Gallande que la Garde survenue il se seroit permis de faire représenter au Cen Verard son livre de Police, de monter dans les chambres tenues à titre de Garni, de faire arrêter par la Garde une femme qui étoit couchée dans sa chambre avec un particulier et de la faire détenir au poste de la place Maubert comme femme publique. Nous avons sur le champ fait mettre le Cen Rigaud en état d’arrestation quand le détachement ? près des autorités publiques constituées réunies aussy devant le collège de Lizieux jusqu’à nouvel ordre et avons signé

Rayé dix-sept mots nuls Desgranges Lardy


Et le dit jour dix heures du matin est comparu le Cen Jean Baptiste Verard Md Limonadier logeur en Garny demeurant rue Gallande n°66. Lequel nous a requis de luy rendre son livre de Police que notre comis s’étoit pernis de luy prendre hyer sur les onze heures et demy du soir qu’il est venu faire la visite de ses chambres avec le Cen Michel teinturier demeurant rue des Noyers que lorsque ledit Rigaud et Michel sont entrés chez luy ils n’étoient point accompagnés de force armée mais bien de la Cnne Rigaud ; qu’ils ont demandé au Cen Verard de leur servir un bidon d’eau de vie, qu’il leur a donné, qu’après un certain temps le Cen Michel est sorty et n’est revenu qu’avec un détachement de force armée, qu’aussitôt ledit Rigaud a fait ranger tous les citoyens qui étoient à boire, leur a fait représenter leur carte de domicile et de sûreté et de famille est monté dans la chambre s’étant fait représenter le livre de police du déclarant à ait emmener la Cnne Merville couturière qui étoit couchée avec un particulier que le déclarant ne connait que pour avoir eu plusieurs fois chez luy plusieurs fois, laquelle il a fait déposer au poste de la place Maubert et a signé avec nom après lecture

Rayé sept lignes et quatre mots nuls Verard Desgranges Lardy


Est comparu sur notre invitation de Cen Lesage, sous-lieutenant de la dix-septième compagnie de cette section armée demeurant enclos Saint Jean de Latran n°55 auquel nous avons demandé par quelle réquisition il a commandé hyer douze heures du soir le détachement qui a conduit à ? poste une femme, et par quel ordre il l’a détenue à son poste et où elle est présentement. A répondu que c’est un citoyen en gillet brun qu’il ne connaissoit pas de notre part à laquelle il a cru devoir déférer lui paraissant justement ? que nous y étions que c’est le Cen Langlois qui en sa qualité de sergent s’y est rendu avec six hommes qui luy ont amené deux femmes que le Cen Rigaud notre commis a consigné de notre ordre sans avoir donné aucun écrit que peu de temps après le Cen Rigaud en a fait sortir un peu la réclamation de deux citoyens, que la seconde est encore en état d’arrestation et en ignore les motifs et a signé après lecture Rayé sept mots nuls

Lesage Lardy Desgranges


Est aussy comparu par notre invitation le Cen Jean Baptiste Langlois sergent de la trente cinquième compagnie de cette section armée demeurant rue Judas n°7 nous luy avons demandé qui est ce qui luy a donné l’ordre de se transporter hyer entre dix heures et onze heures du soir chez le Cen Verard limonadier rue Galande à répondu que c’est l’officier du poste de la Place Maubert ou là sont de garde sur la réquisition du Cen Michel tinturier demeurant rue des Noyers vis-à-vis allée des Lavandières qui a demandé audit commandant huit hommes pour aller dans un endroit ou le commissaire l’attendoit sans désigner le commissaire de police ou ? dénomination qu’il s’étoit transporté avec le dit Michel jusqu’à rue Gallande chez ledit limonadier ou il y a trouvé le Cen Rigaud notre comis et sa femme ; que le Cen Rigaud luy a dit de ? factionnaire à la porte et de ne laisser sortir personne et au nom de la Loy s’est fait représenter les cartes de tous les citoyens qui se trouvoient dans ledit caffé, que de suite il a demandé audit Verard le représentation de son registre et a exigé qu’il l’éclaire et de l’introduire dans touttes les chambres de sa maison ce que ledit Verard a fait ? dudit Michel et du Compt qu’a commandé deux citoyens, de garde pour monter, qu’avant ci ledit Michel a demandé audit Vérard ou était la fille qu’avait été soufletée la veille ledit Vérard a répondu qu’il l’avait renvoyé, ledit Michel a répondu tampis j’aurois désiré l’avoir que monté dans lesdites chambres une femme qui n’avoit point de mary s’est trouvée être couché avec un particulier que lesdits Michel et Rigaud ont fait lever et ont fait emmener ladite fille, ont détenue audit poste, ont arrété une autre femme dans la boutique et l’ont fait détenir au poste d’où ils l’ont laissé sortir que d’après la réclamation de deux citoyens. (NOTE : ce qui s’est passé en présence du Cen Jon Rigollet et autres Cens de garde. Lesquelles détentions audit poste se sont fait en présence du major qui faisoit sa ronde.) Nous luy avons demandé pourquoi ne conoissant pas dans le citoyen Rigaud aucun caractère de fonctionnaire public et n’étant que notre écrivain et ne le connoissant que pour tel il a recu de luy des ordres, a répondu que le voyant revetu du bonnet de la liberté il l’a cru revetu de pouvoir : nous luy avons demandé pourquoy il ne luy a pas demandé la représentation de ses pouvoirs a répondu qu’il ignore cette marche et a signé après lecture.

Langlois, Lardy, Desgranges


Sont aussy comparu les Cens Louis Lejon ? rue des Carmes n°13. Pierre Etienne Rigollet Md fripier demeurant rue de la Montagne ? n°41 Joseph Ribaud Chapellier demeurant rue Judas n°7 (barré) Lesquels déclarent avoir la plus parfaite connoissance des faits portés en la déclaration du Cn Langlois à l’exception seulement de la demande que ledit Michel a faite audit Verard sur le compte d’une fille qui avoit été souffletée la veille, duquel fait ils n’ont aucune connoissance et ont signé avec nous,

Rayé une ligne et deux mots nuls Lejon Rigollet Lardy Desgranges


Est aussy comparu le Cn Joseph Raibaud Chapellier demeurant rue Judas n°7. Lequel déclare avoir la plus parfaite conoissance des faits énoncés en la déclaration du Cen Langlois étant monté avec luy dans les chambres et a signé

Raibaud Lardy Desgranges


Nous avons fait comparaitre de nouveau le ? Cen Verard que nous avons invité de nous faire part de la conduite qu’a tenu chez luy le Cen Michel dans la journée du treize de ce mois et les jour d’hyer envers une femme qui a reçu chez luy des soufflets. Il nous a répondu que la Cenne Victoire Jaro couturière qui demeure chez luy depuis six semaines, que ledit Michel a rencontré au Palais de Justice, que par suite ledit Michel a voulu la faire entrer rue de la Huchette au panier fleury pour en jouir, ce que ladite Jaro a refusé et s’est trouvé menacée par lesdits Michel de la faire enlever le soir même Pourquoy nous commissaire de Police soussigné ordonnons que le Cen Michel sera mandé à comparaitre devant nous pour répondre sur les faits dont il est prévenu ce qui sera exécuté par le ? Cen Langlois qui s’en est chargé et avons signé

Lardy Desgranges


Et ledit jour six heures du soir nous avons fait comparaitre le susdit Cen Michel que l’on nous a dit être détenu au poste près de nous lequel interrogé de ses nom âge qualité et demeure a répondu se nommer Nicolas Michel Teinturier âgé de trente-huit ans demeurant rue des Noyers n°6. Nous luy avons demandé comment il s’est trouvé hyer soir avec le Cen Rigaud a répondu qu’il l’a trouvé hyer soir sur les dix heures chez le Cen foudria Md Epicier ? rue des Noyersluy a fait parce qu’il avoit trouvé la veille treize ? un Limonadier rue Gallande lesquelles il a ? Palais de Justice le douze et avec lesquelles il ? bouteilles de vin avec un de ses amis, ce qu’il fait pour la bonne ?, pour y parvenir ? au Cen Rigaud ou il nous trouverait le ? qu’il pouvait faire en notre absence ? son chapeau qu’il pouvait n’être pas connu et qu’au moment la Garde se présenterait qu’il mettrrait son bonnet rougee sur sa tête, que de suite ils se sont séparé. Le Cen Michel est venu trouver le dit Rigaud au domicile de ce dernier se sont rendus ensemble chez ? limonadier rue Gallande ou ils se sont fait servir un ? d’eau de vie ; que le susdit Cen Rigaud ayant vu que les faits que luy avoitrapporté le le comparant étoient vrai il dit à ce dernier d’aller chercher la garde ce qu’il fit et aussitôt son retour avec un détachement le Cen Rigaud mit son bonnet rouge aussittôt dit aux Cen ? avoir prononcé le nom de la Loy montre moy ta carte les vérifions touttes, se fit représenter le registre de Police dudit Limonadier monta dans les chambres y trouvèrent une femme qui étoit couchée avec un Md d’habit qui n’étoit point son mary que ledit Rigaud a fait lever et conduire avec une autre au poste de la place Maubert ont mis cette dernière en liberté après la réclamation de deux citoyensque de suite ils se sont transportés rue St Nicolas ou le comparant étoit instruit qu’il s’y faisoit journellement du bruit et ou il n’y ont rien trouvé en conséquence se sont retiré avec lequel détachement de la plaace Maubert ou ledit Rigaud a encore fait représenter la cartede sûreté à un citoyen et ce ? l’un des Commissaires du comité révolutionnaire de cette section dont il ignore le nom qui a parlé au Cen Rigaud lequel s’est retiré avec sa femme ainsy que le comparant ; nous luy avons demandé si il n’a pas engagé ledir Rigaud à faire cette visite avec luy chez le Cen Verard pour faire enlever la ??? avec laquelle il avait bu la veille et qui n’avoit pas voulu se rendre à ses instances et ainsy qu’il l’en avoit menacé, a répondu qu’il est vray qu’il l’avoit traité de loupée ? étant à boire avec elle au panier fleury par la conduite qu’elle a tenu avec luy et qu’il n’a aucune intention de la faire arreter ; mais bien elle nous dénoncer en lieu de ?, nous luy avons demandé pourquoy il a reconnu le Cen Rigaud pour fonctionnaire public ayant luy comparant la plus parfaite connaissance qu’il n’est revetu d’aucun caractère de fonctionnaire public ny qu’il n’a aucun pouvoir et pourquoy ledit Rigaud prétendant avoir le pouvoir il ne les lui a pas fait représenter, a répondu qu’il croyait que le bonnet de la liberté dont il s’étoit revetu étoit suffisant, lecture a luy faite a persisté et a signé avec nous. Rayé dix-neuf mots nuls.

Michel Lardy Desgranges


Nous commissaire de Police soussigné ordonnons que ledit Michel sera tenu au poste de la place Maubert jusqu’à nouvel ordre ce qui sera exécuté.

Lardy Desgranges


Et ledit jour huit heures du soir nous avons fait comparaitre ledit Cen Rigaud que nous avons ? ses nom âge qualité et demeure lequel a déclaré se nommer Joseph Nicolas Rigaud commis ? y demeurant âgé de vingt-neuf ans ? demandé dans quelle intention il ? fait cette nuit des visites ? avec le Cen Michel teinturier ? et dans le domicile ? Verard limonadier rue Gallande n°66 de faire arrêter sans aucun caractère de fonctionnaire public ny pouvoir après les avoir enlevé de nuit de leurs domiciles et en ce faisant acroire audit Michel qu’il en avoit le pouyvoir en se couvrant de son bonnet rouge : a répondu qu’il n’a nullement fait acroire au Cen Michel qu’il avoit les pouvoirs de faire aucune visites quelconques, que la vérité est qu’étantle jour d’hyer soir sur les dix heures chez le Cen Foudria épicier rue des Noyers (NOTE : déjà pris de boisson du moment qu’il a quitté son bureau) il y trouva ledit Michel qui luy dit qu’il y avoit un limonadier logeur rue Gallande chez lequel il se faisoit journellement du bruit, que si le comparant vouloit y venir avec luy il les arreterait qu’il prendrait de la garde de la place maubert et les amenerait et déployerait au poste ce qui fut accepté par le comparant, ils s’y rendirent, ledit Michel revint au poste de la place Maubert, requis la garde et arrivé avec un détachement il dit au comparant que plusieurs Cens ? luy paraissant de la première requisition il falloit que luy comparant vérifiee leurs paoiers ce qui fut fait tant par ledit Michel que par le comparant qui vérifie le registre dudit Verard, ledit Michel invita le comparant à monterdans la chambre pour vérifier s’il ne s’étoit pas caché quelques femmes publiques qu’il avoit remarqué avant son départ ou des citoyennes de la première réquisition , qu’en ce faisant ledit Michel a frapé aux portes que chacun a ouvert ledit Michel dit à celle déteenue citoyenne tu vas te lever et tu viendra avec nous ce qui s’est dit tant de part et d’autre, qu’ils en ont emmené deux l’ont fait détenir au poste de la place Maubert et n’en ont fait remettre une en liberté que sous la responsabilité de deux citoyens ; que la sollicitation dudit Michel ils se sont encore rendus avec la force armée rue Nicolas de cette section ou ils n’ont rien trouvé et se sont retirés au poste ou il a trouvé le Cen Lefebvre commissaire du comité révolutionnaire (NOTE : avec lequel il a eu une conversation mais ?) ils se sont retiré respectivement chacun chez eux (NOTE : que ce qu’il a fait n’est que par pur zèle déplacé dans un moment de boisson reconnoissant son erreur) lecture a luy faite a persisté et a signé avec nous

Rayé trois mots nuls Rigaud Lardy Desgranges


Pourquoy nous commissaire de police ordonnons que le Cen Rigaud sera déposé jusqu’à nouvel ordre au poste de police de la Place Maubert ce qui sera exécuté.

Lardy Desgranges


Nous avons fait comparaitre ladite particulière détenue qui nous a dit se nommer Agathe Merville âgée de trente ? couturière demeurant rue Gallande chez le Cen Verard ? Limonadier laquelle nous a dit que dans le ? un particulier que l’on luy a dit être notre ? rouge et un autre gros qui l’accompagnait ? armée se sont montés dans sa chambre ? lit emmener au poste ou elle se trouve ? ; que c’est le plus gros qui luy a ordonné de se lever et la fait ? demandé depuis combien de temps ? a répondu depuis huit ans en qualité de cuisinière, et avant demeuroit à St Quentin en sortant de Laferre son pay natal près St Quentin, qu’elle ne peut nous en représenter ses papiers les ayant perdus lecture à elle faite a persisté et a déclaré ne savoir écrire ny signer

Lardy Desgranges


Sur quoy nous Commissaire de Police ordonnons que ladite Merville sera sur le champ mise en liberté et à l’égard des Cen Rigaud et Michel qu’il en sera par nous référé aux Cens commissionnaires civils aussitôt que leur occupations le permettront ce qui sera exécuté.

Lardy Desgranges


Nous commissaire de police après en avoir référé aux citoyens commissaires de section ? soussigné et de leurs avis ordonnons que les citoyens Rigaud et Michel seront traduit dans demain par devant les Cen administrateur du département de Police pour par eux être ? sur le sort provisoire des Rigaud et Michel ce qu’il appartiendra ce qui sera exécuté.