1794 Troubles à la fontaine Cambray

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APP AA 201, 177

3 Thermidor an 2 (21 juillet 1794) ;

Cen Basset ; Cen Bourdiole porteur d’eau ; trouble à la fontaine Cambray ;

L’an second de la république une et indivisible le trois thermidor sept heure du soir, est comparu devant nous le commissaire de police de la section du Panthéon français le citoyen Jean Basset menuisier demeurant Place Cambray n°10 lequel déclare qu’il y a environ une demi heure ayant vu une citoyenne se présenter à la fontaine de la Place Cambray pour avoir de l’eau un Cen porteur d’eau que le déclarant connait sous le nom de Giebert en a refusé à cette Cenne en disant que c’était de l’eau de puits, a jetté l’eau qui était sans ses sceaux en disant qu’il ne vendroit plus d’eau et a excité ses camarades à jetter l’eau qui étoit dans leurs sceaux, ce que ces derniers ont fait que le déclarant est sorti de chez lui pour faire des représentations au Cen porteur d’eau qui avoit excité ses camarades a jetter leur eau plutot que de la vendre et lui a dit que son action meritoit punition et qu’il en porterait ses plaintes et qu’alors le Cen porteur d’eau est venu à sa boutique la insulté, menacé, en lui disant qu’il lui payerait, que le particulier étant sorti de chez lui, le déclarant a invité une patrouille qui passoit à arrêter ledit particulier et à le conduire pardevant nous ce qui a été exécuté et a signé

rayé un mot nul, signé Lardy, Basset


De suite sont comparus les Cens Jean Thunot couvreur demeurant rue Jean de Latran n°14 et Claude François Larousse demeurant enclos Jean de Latran n°77 lesquels déclarent savoir ledit Cen Tunot que les faits déclarés par le Cen Basset sont de toute vérité, qu’il a vu ledit porteur d’eau jetter son eau en disant qu’il n’en vendroit plus et exciter ses camarades à en faire autant, qu’il la également vu et entendu injurier et menacer ledit Cen Basset dans sa boutique. Le Cen Larousse déclare qu”il a vu le porteur d’eau jetter l’eau de ses sceaux et exciter ses camarades a en faire autant, qu’effectivement ont jetté leur eau, mais n’a pas été témoin des injures et menaces dont se plaint le Cen Basset et ont signé

Chunot le jeune, Larousse, Lardy, Desgranges


Et à l’instant avons fait comparoitre le Cen prévenu auquel nous avons demandé ses noms âge qualités et demeures, lequel nous a répondu se nommer Pierre Bourdiole conducteur de voiture à bras agé de quarante un ans, demeurant Enclos de Latran n°11, à lui demandé s’il a jetté l’eau qui étoit dans ses sceaux en disant que c’étoit de l’eau de puits et qu’il ne vouloit plus vendre d’eau a dit qu’effectivement il a jetté l’eau qui étoit dans ses sceaux parce que c’étoit de l’eau de puits qu’il avoit mis pour empêcher ses sceaux de fuir.

a lui demandé s’il ? excité ses camarades à jetter celle qu”ils avoient dans leurs sceaux et a n’en plus vendre a répondu que non. a lui demandé pourquoy lorsque le Cen Basset est venu pour lui faire des représentations sur sa conduite il l’a injurié et pourquoi il s’est porté jusqu’a aller le menacer chez lui en lui disant qu’il lui payeroit qu’il n’étoit pas un roi a répondu que le Cen Basset l’ayant menacé de le faire conduire au comité et de le faire punir il lui avoit répondu qu’il ne croyoit pas le mériter attendu que cetoit de l’eau de puits qu’il avoit jetté et avoit été chez lui un instant après lui demander pourquoi il vouloit le faire punir. Ajoute qu”il ne lui a pas tenu les propos qu'il lui impute. a lui demandé combien il vend son eau ordinairement lavoye, a répondu qu’il n’en a jamais vendu au dessus de trois sols la voye et qu”il n’en vend pas habituellement et a signé

Desgranges Lardy Bourdiole


Est aussi comparu la Cne Catherine Rouzat femme du Cen Blanchet serrurier demeurant Mont Hilaire n°1 laquelle déclare que le jour d’avant hier dans l’après midi elle s’est présenté avec son enfant à la fontaine de la place Cambrai pour puiser de l’eau avec sa cruche qu’ayant vu la fontaine couler très doucement et y voyant plusieurs Cens avec des enfants qui attendaient leurs pour puiser elle crut devoir observer aux porteurs d’eau qu’il devoient bien avoir un peu de complaisance pour les Cens qui étoient présents et leur laisser passer : que le Cen Bourdiole qu’elle reconnoit très bien lui répondit qu’elles passeroient ainsi que les autres à son tour, qu’au surplus son mari étoit payé par eux comme commissaire civil pour attendre son tour et a déclaré ne pas savoir signer

Desgranges Lardy


Ledit Bourdiole auquel nous avons donné lecture de la déclaration de la Cne Blanchet et lui avons demandé si la déclaration de la Cne Blanchet a répondu qu’il est vrai qu’il a dit a cette Cne que elle passeroit à son tour, mais que sur ce que cette Cne lui avoit dit qu’elle avoit droit de puiser il lui … parce que son mari était commissaire civil, que a tout cas cela ne lui donnoit pas de preference parce qu’il étoit payé par nous tous pour sa place et a signé

Bourdiole Lardy Desgranges


Surquoy nous commissaire de police de Paris des Cens Commissaires de section avec nous soussigné ordonnons que ledit Bourdiole sera conduit à la maison d’arrêt de la force jusqu’à ce qu’il soit contrairement ordonné et qu’exprès … du présent sera envoyé audit … ce qui sera executé

Lardy Desgranges Garnier Monsieur Commissaire