Dominicains Saint-Honoré (1789) Congrégation

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Après la nationalisation des biens du clergé (14 novembre 1789) et la décision de fermeture des maisons monastiques (13 février 1790), l'Assemblée nationale délègue des commissaires dans tous les établissements religieux de Paris pour établir la liste nominative des religieux et leurs intentions par rapport au serment constitutionnel. Les commissaires doivent aussi dresser l'inventaire des biens meubles et immeubles de la congrégation, en estimer la valeur. Ils ont enfin pour mission d'établir l'origine et les montants des revenus du monastère.

La visite des commissaires à la congrégation des Jacobins a lieu le 5 mai 1790. Le procès-verbal permet de connaître les religieux membres de la congrégation à cette date, les présents, absents et résidents du couvent (AN, S* 4222, source largement citée dans M. Gasnier, Bibliographie).

Membres de la Congrégation en 1790

  • Bastien, Sébastien-Nicolas, dominicain, professeur de philosophie, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Pargny-sous-Mureau, (Vosges), âgé de 30 ans en 1790, déclare vouloir profiter de la liberté que lui accorde le décret et se retirer dans sa famille car il souffre de tremblements nerveux (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 308-309).

  • Baudin, Jean-Jacques, dominicain, convers, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Luzancy (Seine-et-Marne), âgé de 72 ans en 1790, déclare qu'il est dans l'intention de rester si communauté subsiste telle qu'elle est, sinon de jouir du décret de l'Assemblée car il souffre de plusieurs infirmités (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 309).

  • Caffin, Claude, dominicain, prêtre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Paris, âgé de 74 ans en 1790, déclare alors vouloir rester provisoirement dans la maison (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 308).

  • Christophe, Nicolas, prieur de la congrégation en 1789, professeur de théologie (Delarc, L'Église, p. 209).

Né à Toul (Meurthe-et-Moselle), âgé de 33 ans en mai 1790, il déclare alors vouloir rester provisoirement dans la maison (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 307). Il quitte le couvent en décembre 1790 sous la surveillance d'un commissaire des biens nationaux, rentre dans le monde et se retire dans sa famille. (Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 206).

  • Daille, Antoine, ancien provincial de l'ordre des Dominicains 1789, professeur de théologie.

Né à Vizelise (?) (Lorraine) âgé de 65 ans en mai 1790, il déclare alors vouloir rester provisoirement dans la maison (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 307 ; Delarc, L'Église, p. 224).

  • Desraud, Henri-Antoine, dominicain, prêtre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Agé de 76 ans en 1790, ancien aumônier du régiment du Dauphiné, déclare être dans l'intention de profiter de la liberté que lui offre le décret (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 307).

  • Dubois, Claude-Simon, prêtre, sous-prieur du couvent des Jacobins Saint-Honoré, 1789 (Delarc, L'Église, p. 224).

Né à Damblain (Lorraine) [Dambelin, Doubs], âgé de 50 ans en 1790, déclare alors vouloir rester provisoirement dans la maison (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 307).

Lettre de Dubois, procureur des Jacobins, au maire de Paris, déclarant que toutes les chambres sont occupées et qu'il ne peut accepter les billets de logement des députés du département du Nord (Septembre 1790, Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 124).

  • Duguet, Charles-Damien, dominicain, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Toul, âgé de 41 ans, professeur en théologie, préfet au couvent de Saint-Domingue. Il est absent lors de la venue des commissaires de l'Assemblée Nationale, le 5 mai 1790 (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 309).

  • Dun, Jean-François, dominicain, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Paris, âgé de 44 ans, il est absent lors de la venue des commissaires de l'Assemblée Nationale le 5 mai 1790, car il est aumônier au Régiment de Médoc (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 309).

  • Emery, Pierre, dominicain, convers, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Rosay, près Senlis (Oise), âgé de 59 ans en 1790, déclare vouloir rester en sa communauté si elle reste constituée telle qu'elle est, sinon de jouir de la liberté que lui accorde le décret (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 309).

  • Fernebach (ou Fernbach), Laurent, maître des novices, couvent des Jacobins (1789-1790).

Laurent Fernbach (Bitche (Moselle), 1755 – Paris, 1832) entre en 1774 dans l'ordre de St Dominique au couvent de l'Annonciation (nom d'origine du couvent des Jacobins). Devenu prêtre il passe dans plusieurs couvents en France dont Amiens, où, en juillet 1789, il se réjouit des événements parisiens. En septembre 1789 il revient à Paris, maître des novices, professeur de philosophie, et se démène pour que le couvent accueille « les patriotes qui veulent se réunir en société populaire ». Le 5 mai 1790, il déclare aux commissaires de l'Assemblée Nationale déclare que quant à présent il est dans l'intention de rester dans la maison qu'il habite (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 308). Il quitte le couvent en novembre 1790 sous la surveillance d'un commissaire des biens nationaux. (Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 206) et prononce le serment constitutionnel en janvier 1791 à Villiers-Neuilly. Nommé second vicaire à Saint Philippe du Roule en mai il obtient que l'orgue de la chapelle des Jacobins y soit transféré. Mis en état d'arrestation en mars 1793 il est incarcéré pendant un an à La Force puis à Saint-Lazare. Libéré en germinal an III [avril 1794] il revient à Saint-Philippe-du-Roule et en devient ensuite curé en 1795, fonction qu'il exerce jusqu'en 1814. En 1795, il a comme vicaires Jean-Baptiste Paris, ancien capucin et François Derobe, ancien dominicain. (M.-D. Constant, « Un dominicain curé de Paris, le Père Laurent Fernbach », Revue des Études Historiques, 96ème année, 1930, p. 255-284, Gallica).

  • Geffrotin, Jean-Jacques, dominicain, prêtre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Paris, âgé de 54 ans en 1790, ancien missionnaire, déclare vouloir profiter de la liberté que lui accorde le décret (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 308).

  • Grandjean, Charles, professeur de théologie, provincial et prieur de la congrégation, à la maison des Jacobins (1789) (Delarc, L'Église, p. 200).

Né à Vaucouleurs (Meuse), âgé de 46 ans en mai 1790, il déclare alors vouloir rester provisoirement dans la maison (M. Gasnier, Les Dominicains, p. 306). Il quitte finalement le couvent en novembre 1790 sous la surveillance d'un commissaire des biens nationaux, rentre dans le monde et se retire dans sa famille. (Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 206). Il manifeste ouvertement son hostilité à la constitution civile du clergé (M.-D. Constant, « Le P. Fernbach, … », op. cit., p. 261).

  • Grandjean, Joseph, dominicain, sous-diacre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Vaucouleurs (Meuse), âgé de 24 ans en 1790, déclare vouloir profiter de la liberté que lui accorde le décret (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 309).

  • Guilbaud, dominicain, prêtre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Nancy, âgé de 57 ans en 1790, ancien missionnaire à Saint-Domingue et ancien provincial, déclare alors vouloir rester provisoirement dans la maison (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 307).

  • Hamon, Michel-François, dominicain, prêtre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Versailles, âgé de 69 ans en 1790, déclare vouloir profiter de la liberté que lui accorde le décret(M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 308).

  • Hennecart, Pierre, prêtre, professeur public et théologie et philosophie, bibliothécaire du couvent des Jacobins (1789) (Delarc, L'Église, p. 224).

Né à Paris, déclare alors vouloir rester provisoirement dans la maison (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 307).

  • Huin, Jean-Théodore, frère, couvent des Jacobins (1790).

Jean-Théodore Huin, né en 1717 à La Roué (Lorraine) (?), âgé de 73 ans en 1790, déclare vouloir rester en sa communauté si elle reste constituée telle qu'elle est, sinon de se conformer aux circonstances, souffrant de plusieurs maladies (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 309). Ultérieurement à la fin de 1790 il demande à être envoyé au couvent de la rue du Bac où il retrouve le P. Jean Nicolson. (M.-D. Constant, « Le P. Fernbach, … », op. cit., p. 260).

  • Nicolson d'Abboville, Jean-Barthélémy-Maximilien, procureur du couvent de l'Annonciation, dit des Jacobins (1789) (Delarc, L'Église, p. 224).

J.-B. Nicolson, né à Abbeville, âgé de 56 ans en 1790, ancien professeur en théologie, ancien préfet de la mission de Saint-Domingue, spécialiste d'histoire naturelle a acheté une collection de minéraux en 1774, a rapporté en 1773 des objets de Saint-Domingue, l'ensemble déposé dans le cabinet d'histoire naturelle du couvent, dont il assure qu'il lui appartient ainsi que les armoires qui contiennent ces objets (Tuetey, Répertoire, t. 2, art. 1934). En réalité les collections du cabinet ont été majoritairement constituées par le Père Jean-Baptiste Labat (1663-1738), éminent botaniste et naturaliste, mais la déclaration de Nicolson a vraisemblablement permis de sauver ces collections. En mai 1790 devant les commissaires de l'Assemblée Nationale venu réaliser l'inventaire du couvent, il déclare vouloir persister dans son état (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 308). En mai 1792, lors du déménagement du couvent des Jacobins, la commission de l'administration des biens nationaux lui rétrocède les objets du cabinet d'histoire naturelle. (Tuetey, Répertoire, t. 7, p. 45). Il demeure alors au couvent de la rue du Bac où l'a rejoint 18 mois plus tôt le frère convers Jean-Théodore Huin (M.-D. Constant, « Le P. Fernbach, … », op. cit., p. 260).

  • Petit, Louis, dominicain, prêtre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Versailles, âgé de 66 ans en 1790, déclare vouloir profiter de la liberté que lui accorde le décret(M. Gasnier, Les Dominicains, p. 308).

  • Postal, Jean-Nicolas, frère dominicain, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Saint-Vaubourg (?) (Champagne), âgé de 54 ans en 1790, n'ayant pas prononcé de vœux, il déclare vouloir rester en sa communauté tant qu'elle subsistera, ou être admis par la suite dans celle qu'on pourrait établir. Il est malade de la pierre dont il a été opéré mais en garde des incommodités (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 309).

  • Pronier, Noël, dominicain, prêtre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Martinpuis (Artois) [Martinpuich, Pas-de-Calais], âgé de 70 ans en 1790, malade, déclare alors vouloir rester provisoirement dans la maison (M. Gasnier, Les Dominicains , p. 308).

  • Vallée, Claude, dominicain, prêtre, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Né à Vaucouleurs (Meuse), âgé de 50 ans en 1790, ancien professeur de théologie, ancien définiteur général, souffrant d'un ulcère à la jambe, déclare que s'il est privé de de la maison qu'il habite maintenant il est déterminé à profiter de la liberté que lui accrode le décret (M. Gasnier, Les Dominicains, p. 308).

  • Villaume, Jacques, dominicain, "assigné" au couvent des Jacobins Saint-Honoré (1790).

Absent lors de la venue des commissaires de l'Assemblée Nationale le 5 mai 1790, car il enseigne la théologie à Coutances (M. Gasnier, Les Dominicains, p. 309).

Religieux résidents en 1790

  • Beaudeloque, Étienne-Pasquier, diacre, étudiant, dominicain du couvent de Gonesse, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Courcelette (Artois, Somme), 21 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Boucher, Firmin, professeur de théologie, dominicain du couvent d'Abbeville, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Beaulencourt (Artois, Pas-de-Calais), 31 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Chardot, Jean-François, prêtre, étudiant, dominicain du couvent de Mesnil-Grenier, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Damas-au-Bois (Lorraine, Vosges), 31 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Demory, Joseph, étudiant, dominicain du couvent de Châlons-sur-Marne, "minoré" [a reçu les ordres mineurs, acolyte, etc.], résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Gaudecourt [sic] (Artois), 24 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Guibaut, Dominique, clerc, étudiant, dominicain du couvent d'Abbeville, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), 22 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Naudé, Jean-Antoine, sous-diacre, étudiant, dominicain du couvent de Nancy, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Saint-Nicolas (Lorraine) [Saint-Nicolas-de-Port, Meurthe-et-Moselle ?], 29 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

Bibliographie

  • Biver, Paul et Biver, Marie-Louise, Abbayes, monastères et couvents de Paris, des origines jusqu'à la fin du XVIIIe, Paris, Les Éditions d'histoire et d'art, 1975, p. 365-373 (BHVP, Bibliothèque Mazarine).
  • Gasnier, Michel, Les Dominicains de Saint-Honoré, Paris, Le Cerf, 1950, 343 p. (Bibliothèque du Saulchoir, 433 D 56).

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810). {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}