Rue Saint-Honoré - Parcelle n°349 bis (Empire)
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Numéros successifs de la parcelle
Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.
Avertissement : Dans ce segment Sud-Ouest de la rue Saint-Honoré, du fait de l'imprécision graphique de l'Atlas du terrier des censives du Roi (ca 1720), des allotissements des biens nationaux et des destructions consécutives, l'enchaînement des correspondances de numéros proposé ici ne doit être envisagé que comme une hypothèse.
Type (période) | Terrier (avant 1780) | Royal (1780-1791) | Sectionnaire (1791-1805) | Empire (depuis 1806) | Actuel |
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Numéro | n°270-271 | n°431 | n°43 | n°349 bis | rue de Castiglione et n°235 bis [1]. |
Rattachement | Terrier de la censive du Roi [2] | Paroisse Saint-Roch | Section Tuileries | 1er Arrondissement (ancien) [3] | 1er Arrondissement |
Correspondance des numéros
Caractéristiques
« Maison et dépendances située à Paris, rue Saint-Honoré, n°431, en face de la place Vendôme, provenant de la Communauté des Révérends Pères Feuillants.
Cette maison fait partie de celle au milieu de laquelle est l'entrée principale de la cour du Couvent des Feuillants, laquelle entrée est décorée de quatre colonnes d'ordre corinthien, deux de chaque côté accouplées avec architraves, frise, corniche et fronton, surmonté d'un attique, le tout formant avant-corps sur la présente maison.
Ladite maison consiste en un corps de logis, simple en profondeur, de trois croisées de face tant sur la rue que sur la cour des Feuillants, élevé d'un rez-de-chaussée, un entresol, deux étages carrés et un étage en mansarde, tant sur la rue que sur la cour, couvert d'ardoises [...] Étage lambrissé, pratiqué sous un comble couvert d'ardoises à deux égouts...
À la suite et en aile à gauche de la cour des Feuillants est un autre corps de logis simple en profondeur de quatre croisées de face sur ladite cour, de même élévation que le précédent [...]
Ledit entresol est composé d'une antichambre vers la cour, servant de salle à manger avec niche pour un poêle, cabinet de bibliothèque, à droite aussi, vers la cour, parqueté, à cheminée avec glace au-dessus dans une bordure dorée, dépendante de la maison, salon sur la rue, parqueté et boisé dans son pourtour et hauteur et à cheminée avec glace au-dessus dans une bordure dorée, glace en face ainsi qu'entre les deux croisées, le tout dépendant de la maison. En aile un couloir avec garde-robe à droite, pratiquée par le locataire, chambre à coucher ensuite, dont l'alcôve appartient au locataire, parquetée, à la cheminée avec glace au-dessus dans une bordure dorée dépendante de la maison.
Le premier étage comprend une antichambre vers la cour, carrelée en carreaux noir et blanc. A gauche au-dessus de l'entrée à la cour des Feuillants, une chambre à coucher éclairée sur ladite cour avec mitre et garde-robe derrière, parquetée et à cheminée avec glace au-dessus dans une bordure dorée dépendante de la maison. A droite, une salle-à-manger sur la cour, parquetée et à cheminée avec glace au-dessus dans une bordure dorée dépendante de la maison. Salon sur la rue aussi, parqueté, revêtu dans son pourtour et hauteur d'un lambris sculpté, peint en blanc de Roi et rechampi en or, à cheminée avec glace au-dessus dans une bordure dorée, ainsi que vis-à-vis et entre les deux croisées, l'une et l'autre dépendantes de la maison. En aile un passage à la droite duquel est un petit office et ensuite un cabinet sur la cour, parqueté, à cheminée avec glace au-dessus dépendant de la maison, un autre petit cabinet sans cheminée, aussi parqueté.
Ledit deuxième étage est de même distribution [...] » (AN, Q2/118, Comité d'aliénation des biens nationaux, MM. Mangin et Normand, experts, Rapport d'estimation conformément à l'instruction du Comité d'aliénation de l'Assemblée Nationale en date du cinq juillet mil sept cent quatre vingt dix, Nord de Paris, 3ème subdivision, 10ème lot, maison n°431 [Royal], rue Saint-Honoré, Paris, 10 novembre 1790.)
Note : Cette maison est l'exact pendant de la maison n°429 dont elle est le symétrique par rapport au portail n°430 (Royal) et au passage cocher d'entrée à la cour du couvent des Feuillants. Ces deux maisons de la fin du XVIIe forment un immeuble d'un seul tenant, visible sur l'estampe ci-dessous, démoli en 1802 pour le percement de la rue de Castiglione.
Propriétaire(s) avant 1789
Les religieux Feuillants.
- Parcelle n°270 (Terrier) « Maison à porte cochère appartenant aux religieux Feuillants. » (AN, Q1 1099/3, f°34, v°, déclaration du 8 juin 1701 par Dom Charles de St Augustin, syndic des religieux Feuillants). Cette maison a été démolie pour laisser place à l'emprise de la rue de Castiglione.
- Cette maison « est tenue à loyer par les représentants de feu Mr de Beaujon [4] en vertu du bail passé par devant Me Griveau et son confrère, notaires à Paris le 30 mars 1783, pour trois, six ou neuf années à courir le 1er juillet de ladite année 1783 moyennant le prix et somme de trois mille livres. » (Rapport d'estimation, 1790, Id.)
Propriétaire(s) Révolution-Empire
Le Domaine national.
- À la suite du départ de Madame Saint-Didier le Domaine National remet en location l'appartement qu'elle occupait au premier étage :
À louer « Bel appartement complet au 1er, fraichement décoré, orné de gl., boiseries, pap., parquets, sonnettes &tc. Prés. dans le plus beau quartier de Paris, r. S. Honoré, n° 431, vis-à-vis la Place des Piques, S'adr au portier. » (Affiches, 6 janvier 1793, p. 75).
- Puis la maison dans son ensemble est mise en location
« Maison à gauche en entrant dans les Feuillants, n° 43. Or. Feuillants. Val. 54.000 fr. Val. loc. 3.000 fr. Loyer 3.650 fr. Emp. Louée à Charrier et Boulabert, imprimeurs, par bail du 28 ventôse an III [4 mars 1795} pour trois, six, neuf années, jouissance du 13 messidor suivant [1er juillet 1795], Le bail a été résilié à compter du 1er germinal an VIII [22 mars 1800] pour le service des Consuls. Un arrêté du Préfet du 25 floréal an IX [15 mai 1801] réduit les loyers du bail du 28 ventôse an IÏI à la somme de 2,000 fr en numéraire, conformément à la loi du 21 fructidor an IV. Obs. A. la disposition des Consuls à partir du 1" germinal an VIII. Sert au logement de divers officiers de leur garde. Par le contrat de vente de la maison voisine, n°44, il a été accordé au citoyen Hacot, acquéreur, la jouissance indéterminée d'offices, lieux d’aisance, et berceau de cave dépendant de cette maison et qui manquaient à celle vendue, moyennant 180 fr, de loyer par an. » (Sommier des biens nationaux, art. 158, p. 41).
Propriétaires à partir de 1810
Non significatif, cette parcelle est située sur l'emprise du segment Sud de la rue de Castiglione.
Occupants
- Bonnet, M., n°431 (Royal) (Rapport des experts, 1790).
- Boulabert, agent d'affaires, n°43 (Tuileries) (1793), devient locataire principal conjointement avec Charrier, n°43 (Tuil.) (Sommier, an III, voir ci-dessus) n°43 (Tuil.), agent d'affaires n°43 (Tuil.) (Al. Com., 1799).
Chargé de la vente de boiseries en chêne ayant servi à une pharmacie n°1111 r. de Grenelle, Faubourg St Germain (Affiches, 8 nivôse an II [28 décembre 1793], p. 5481).
- Drölling, Martin, artiste-peintre, n°43 (Tuileries) (Artistes, 1798, 1799, 1800).
Martin Drölling (Oberhergheim, 1752 - Paris, 1817), n'arrive que tard à Paris et se fait admettre à l'Académie de peinture. Spécialiste des scènes d'intérieur il peint une Maison à vendre en 1799, un Intérieur de cuisine en 1815 (Louvre). Remarié en 1785 avec Louise-Élisabeth Belot (1761- ?), fille d'un marchand de couleur et peintre, il est le père de Martin Drölling, peintre, né en 1786 et de Louise-Adéone Drölling (portrait). (C. Gabet, Dictionnaire des artistes de l'école française au XIXe siècle, Peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, lithographie, et composition musicale, Paris, Mme Vergne, 1834, t. 1, p. 223-224. Voir la notice Martin Drölling dans Wikipedia). Il doit déménager suite à la réquisition de cette maison pour le logement des officiers de la garde des consuls.
- Fontaine de Canis; M., locataire, n°431 (Royal) (1790) (1791).
Note : M. Fontaine de Canis est cité comme sous-locataire occupant du 2ème étage et d'une partie du troisième étage par les experts du Comité d'aliénation des biens nationaux (voir ci-dessus). Mme Fontaine est citée au n°433 (Royal) en 1788 dans l'almanach Lesclapart.
- Foulon, armurier, n°431 (Royal) (1791).
- Officiers de la Garde des Consuls, (Sommier, An VIII).
- Sablier, imprimeur d'une feuille périodique, en face de la place Vendôme, s. n° (1797, Delalain, p. 187).
- Saint-Didier, Mme, n°431 (Royal) (Rapport des experts, 1790) (1791).
Il pourrait s'agir de Michèle-Honoré-Marie Delisle (1758-1850), épouse en 1777 puis veuve en 1781 de Jean-Charles-Nicolas Amé de Saint-Didier (Sisteron, 1740 – 1781) (Geneanet, Vendée militaire).
Résidents
Visiter les parcelles voisines
Numéro pair vers l'Ouest | Parcelles en vis-à-vis côté Nord | Numéro pair vers l'Est |
Parcelle contiguë vers l'Ouest | Cette parcelle côté Sud | Parcelle contigüe vers l'Est |
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Notes et références
Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810) {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}
- ↑ L'immeuble XVIIIe a été démoli pour le percement de la rue de Castiglione. L'immeuble de profondeur réduite au-dessus du passage sous arcades bordant cette rue porte aujourd'hui le n°235 bis rue Saint-Honoré.
- ↑ Atlas de la censive du Roi, Cinquième plan de la rue Saint-Honoré (AN., Q1 1099-3, Atlas de la censive du Roi, fol. 023 v° pl. 5) Voir le plan.
- ↑ 4ème Quartier, Tuileries ; Ilots 12 (AN, F/31/73/37). Voir le plan parcellaire en ligne.
- ↑ Il pourrait s'agir de Jean-Nicolas de Beaujon de Seilhan (Bordeaux, 1718 – Paris 1786), receveur général des Finances de la Rochelle puis de Rouen, époux en 1762 de Louise-Élisabeth Bontemps (AD 75, Registre des BMS, paroisse Saint-Eustache 1530-1792, vol 33, p. 63), grand oncle de Jeanne-Geneviève-Émilie de Balan, l'une de ses héritières (AN, Y 5156B, Registre des tutelles du 16 au 31 août 1787, f°388-392).
- ↑ Les maisons n°429 et 430 (Royal), l'église des Feuillants sont détruites en 1804 au moment du percement de la rue de Castiglione dans le cadre du percement de la rue de Rivoli. Ces parcelles n'ont donc pas de numéro Empire.Leur repérage dans le wiki Localisations parisiennes se fait avec le numéro fictif 349 A.