« Couvent des Jacobins (Paris 1790) » : différence entre les versions

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[[Rue Saint-Honoré - Parcelle n°343 (Empire)|'''Millin de Grandmaison''']], archéologue respecté, membre du Club des Jacobins, demeurant dans l'immédiat voisinage, après avoir visité les lieux à la fin de 1790, raconte : « Plusieurs des ses membres [du comité breton] cherchèrent un local voisin des Tuileries ; les jacobins leur offrirent leur chapitre, qu'ils acceptèrent, ..., les bancs qui entouraient la salle pour la tenue du chapitre, et quelques chaises avaient d'abord suffi. Il fallut ensuite faire pratiquer des bancs en gradin pour placer le plus grand nombre de personnes. » <ref><small>Aubin-Louis Millin, « Le couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré », ''Monuments françois, tels que tombeaux, inscriptions, statues, …'', Paris, Volland, an XI, 1802, t. 1, fasc. IV, p. 53. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1048481k/f295 Lire sur Gallica].</small></ref>.<br>
[[Rue Saint-Honoré - Parcelle n°343 (Empire)|'''Millin de Grandmaison''']], archéologue respecté, membre du Club des Jacobins, demeurant dans l'immédiat voisinage, après avoir visité les lieux à la fin de 1790, raconte : « Plusieurs des ses membres [du comité breton] cherchèrent un local voisin des Tuileries ; les jacobins leur offrirent leur chapitre, qu'ils acceptèrent, ..., les bancs qui entouraient la salle pour la tenue du chapitre, et quelques chaises avaient d'abord suffi. Il fallut ensuite faire pratiquer des bancs en gradin pour placer le plus grand nombre de personnes. » <ref><small>Aubin-Louis Millin, « Le couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré », ''Monuments françois, tels que tombeaux, inscriptions, statues, …'', Paris, Volland, an XI, 1802, t. 1, fasc. IV, p. 53. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1048481k/f295 Lire sur Gallica].</small></ref>.<br>
Fin décembre 1790, la société des Jacobins recense 1100 membres à Paris. Cet effectif croit rapidement et Carra, le 19 mars 1791, prévient : « Déjà la Société est forcée de chercher un local qui puisse contenir au moins 3 000 personnes habituellement ; et si nos calomniateurs continuent il faudra tenir nos séances dans une des plus grandes églises de Paris. » <ref>''Annales Patriotiques et littéraires'', cité par Aulard, op. cit. p. LXXVII</ref>. <br>
Fin décembre 1790, la société des Jacobins recense 1100 membres à Paris. Cet effectif croit rapidement et Carra, le 19 mars 1791, prévient : « Déjà la Société est forcée de chercher un local qui puisse contenir au moins 3 000 personnes habituellement ; et si nos calomniateurs continuent il faudra tenir nos séances dans une des plus grandes églises de Paris. » <ref>''Annales Patriotiques et littéraires'', cité par Aulard, op. cit. p. LXXVII</ref>. <br>
En fait de déménagement la Société des Jacobins transfère le 29 mai 1791 les réunions de la bibliothèque à l'église après avoir obtenu l'accord du département de Paris qui, le 15 avril 1791, consent à lui louer l'église, le chœur et les dépendances pour 1 200 livres par an.  
En fait de déménagement la Société des Jacobins transfère le 29 mai 1791 les réunions de la bibliothèque du monastère à son église après avoir obtenu l'accord du département de Paris qui, le 15 avril 1791, consent à lui louer l'église, le chœur et les dépendances pour 1 200 livres par an.  


La Société des Jacobins conserve son siège et son lieu habituel de réunion au couvent jusqu'à sa fermeture par La Convention Nationale le 27 juillet 1794.
La Société des Jacobins conserve son siège, ses bureaux et son lieu habituel de réunion au couvent jusqu'à sa fermeture par la Convention Nationale le 27 juillet 1794.
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* '''La Ferme Générale''' (1784-1791).
* '''La Ferme Générale''' (1784-1791).


<small>La Germe Générale occupe des combles du couvent pour l'archivage de dossiers à partir de 1784 (''Sommier des biens nationaux'', t. 1, Éclaircissements sur l'art. 847, p. 323).</small>
<small>La Ferme Générale occupe des combles du couvent pour l'archivage de dossiers à partir de 1784 (''Sommier des biens nationaux'', t. 1, Éclaircissements sur l'art. 847, p. 323).</small>


* La '''Société fraternelle de l'un et l'autre sexe''', admise à la correspondance du Club des Jacobins (1er mai 1791) (Aulard, op. cit., p. LXXXIX)
* La '''Société fraternelle de l'un et l'autre sexe''', admise à la correspondance du Club des Jacobins (1er mai 1791) (Aulard, op. cit., p. LXXXIX)

Version du 7 mars 2020 à 16:51

Propriétaire avant 1789

Les Jacobins.

Propriétaire Révolution-Empire

  • Le Domaine National.
  • La compagnie Bodin

Le grand emplacement n°1485 (Butte), comprenant tous les bâtiments claustraux servant aux ci-devant religieux Jacobins et démolis en prairial an III sur décret de la Convention, est vendu le 29 messidor an VIII [4 juillet 1800] à la compagnie Bodin pour y construire un marché couvert. (Sommier, t. 1, art. 847, p. 314).

La compagnie Bodin est constituée de Louis Bodin et Victor Bodin, entrepreneur général des services de l'Armée d'Italie à Lyon. L'ac (Id. p. 328)

Caractéristiques

COUVENT DES JACOBINS

La congrégation des religieux dominicains réformés, appelés communément Jacobins depuis le début du XVIIe siècle, est "assignée" au vaste, créé à cet emplacement en 1613 par le P. Michaelis. Les premiers bâtiments, de dimensions modestes, destinés à accueillir une vingtaine de religieux sont rapidement agrandis. Le petite chapelle est ainsi remplacée dès 1619 par une église « pouvant contenir près de 600 fidèles » (M. Gasnier, Les Dominicains, p. 105).

Jean de Rechac (1604-1660), religieux dominicain témoin de l'époque et premier historien français de l'ordre, indique qu'au milieu du XVIIe siècle, le couvent peut accueillir une centaine de religieux et que depuis 1630 jusqu'en 1646 « ils n'ont pas été moins de quatre-vingts » [1].

Le couvent accueille régulièrement des religieux de tous âges venus à Paris entamer ou poursuivre des études de théologie dans ce couvent ou de philosophie à la Sorbonne.

Voir et télécharger sur archive.org l'intégralité de la transcription du rapport des experts par Dominique waquet (février 2020).

« L'église de ces religieux qui sont de l'ordre de Saint-Dominique, est assez grande. Elle fût bâtie en 1632 [2]. Ce qu'il y a de plus remarquable est le tombeau du célèbre Mignard, un de nos premiers maîtres de l'école française, … Ces R.P. ont une bibliothèque fort bien composée, surtout en manuscrits arabes. » (Prévost, Le Provincial, t. Louvre, 2ème partie, p. 55-56).

  • Lieu de vote de la noblesse pour le "département" (circonscription) du Louvre et des Tuileries lors de l'élection aux États-Généraux le 21 avril 1789. (Delarc, L'Église, p. 70).
  • Une fois les lieux mis sous séquestre, et grâce au P. Fernebach, adepte des Lumières, l'église et la bibliothèque sont utilisées pour les réunions de la Société des Amis de la Constitution qui devient le Club des Jacobins.

Occupants

  • Les Dominicains réformés, congrégation de religieux installée au couvent des Jacobins (jusqu'au début de 1791).

La congrégation regroupe, en 1789, 16 religieux prêtres, un sous-diacre et quatre frères convers. Elle est administrée par les PP. Charles Grandjean, provincial, Nicolas Christophe, prieur, Nicolson, procureur, Fernebach, maître des novices et sacristain (Delarc, L'Église, p. 224).

Voir les membres de la Congrégation en 1790 et leurs biographies .

« Les RR. PP. Jacobins ont porté le 28 septembre 1789 à la Monnaie de Paris 194 marcs, 5 onces, 21 deniers de vaisselle d'argent. » (Journal de Paris, 20 octobre 1789, Supplément).

Peu de temps après la nationalisation des biens du clergé (14 novembre 1789) et la suppression des maisons monastiques (13 février 1790), les Dominicains réclament les pensions prévues par la Loi. (Les religieux Dominicains de la rue Saint-Honoré, Paris, Leclère 1790, 4 p., BN L39 b 3143, cité par Delarc, L'Église, p. 201).

  • Atelier national de fabrication du salpêtre.

Cet atelier est installé dans le réfectoire (Sommier des biens nationaux, t. 1, Éclaircissements sur l'art. 847, p. 323).

  • Le Club des Amis de la Constitution devenu Club des Jacobins (de fin 1789 - début 1790 (?) au 11 novembre 1794) (Voir Aulard, Histoire des Jacobins, bibliographie ci-dessous).

A. Aulard, lui-même (voir bibliographie) souligne que ni la date ni la salle du couvent initialement louée au club (le ci-devant club breton ou une association spontanée de députés de province ?) ne peuvent être déterminées avec précision, tant divergent les récits des acteurs et témoins de cette période.
Ainsi Dubois-Crancé indique que les membres du club breton cherchaient un local « à portée de la nouvelle salle des séances du corps constituant qui venait d'être établi au Manège des Tuileries [octobre 1789]. On trouva le prieur des jacobins de la rue Saint-Honoré disposé à prêter la salle de la bibliothèque du couvent et l'on s'y installa. » [3]. Alexandre de Lameth écrit, lui, : « Les députés des provinces éloignées de la capitale [...] désiraient qu'on établit un point de réunion pour se concerter sur la direction des affaires publiques [...] On fit des recherches dans les environs de l'Assemblée et on loua pour deux-cents francs par an le réfectoire du couvent des Jacobins, et pour une somme pareille le mobilier qui consistait en chaises et tables pour le bureau. La première séance réunit cent députés et le lendemain un nombre double » [4]
Ces deux témoignages diffèrent non seulement sur l'emplacement de la salle louée au Club par la Congrégation, mais aussi sur le résultat des élections pour la présidence lors de la première réunion du club dans ses nouveaux locaux parisiens. Dubois-Crancé indique que Le Chapelier a été élu président et lui-même secrétaire. Lameth, lui, note que Menou est élu président et que sont nommés 8 secrétaires dont lui-même.
Millin de Grandmaison, archéologue respecté, membre du Club des Jacobins, demeurant dans l'immédiat voisinage, après avoir visité les lieux à la fin de 1790, raconte : « Plusieurs des ses membres [du comité breton] cherchèrent un local voisin des Tuileries ; les jacobins leur offrirent leur chapitre, qu'ils acceptèrent, ..., les bancs qui entouraient la salle pour la tenue du chapitre, et quelques chaises avaient d'abord suffi. Il fallut ensuite faire pratiquer des bancs en gradin pour placer le plus grand nombre de personnes. » [5].
Fin décembre 1790, la société des Jacobins recense 1100 membres à Paris. Cet effectif croit rapidement et Carra, le 19 mars 1791, prévient : « Déjà la Société est forcée de chercher un local qui puisse contenir au moins 3 000 personnes habituellement ; et si nos calomniateurs continuent il faudra tenir nos séances dans une des plus grandes églises de Paris. » [6].
En fait de déménagement la Société des Jacobins transfère le 29 mai 1791 les réunions de la bibliothèque du monastère à son église après avoir obtenu l'accord du département de Paris qui, le 15 avril 1791, consent à lui louer l'église, le chœur et les dépendances pour 1 200 livres par an.

La Société des Jacobins conserve son siège, ses bureaux et son lieu habituel de réunion au couvent jusqu'à sa fermeture par la Convention Nationale le 27 juillet 1794.

  • La Ferme Générale (1784-1791).

La Ferme Générale occupe des combles du couvent pour l'archivage de dossiers à partir de 1784 (Sommier des biens nationaux, t. 1, Éclaircissements sur l'art. 847, p. 323).

  • La Société fraternelle de l'un et l'autre sexe, admise à la correspondance du Club des Jacobins (1er mai 1791) (Aulard, op. cit., p. LXXXIX)
  • La Société des défenseurs de la République

La société des défenseurs de la République est affiliée au Club des Jacobins. Elle verse 300 livres par an pour disposer du rez-de-chaussée de l'ancienne caserne de la garde Nationale (Sommier des biens nationaux, t. 1, Éclaircissements sur l'art. 847, p. 323).

Résidents dans les locaux du couvent

  • Coster, Sigisbert-Etienne, chanoine de la cathédrale de Verdun, vicaire général, député aux États-Généraux et à l'Assemblée Nationale Constituante, cloitre des Jacobins, rue Saint-Honoré (1790-1791) (Brette, États Généraux, t. 2. Gallica).
  • Jacquemart, Claude, curé de Brissarthe, député aux États-Généraux et à l'Assemblée Nationale Constituante, cloître des Jacobins Saint-Honoré, rue Saint-Honoré (1791) (Brette, États Généraux, t. 2. Gallica).

Bibliographie

  • Aulard, M. La société des Jacobins, recueil de documents pour l'histoire du Club des Jacobins de Paris, t. 1, Quantin, 1889, en particulier p. XXIII-XXVIII pour la description des lieux. Lire en ligne

Rejoindre la rue Saint-Honoré

Passer par la grande cour des Jacobins
Aller vers l'Ouest Aller vers l'Est
n°330 (Empire)
puis passer par le porche des Jacobins
n°328 (Empire)

Notes et références

  1. Jean de Rechac, dit de Sainte-Marie Vie du glorieux patriarche S. Dominique et de ses premiers seize compagnons avec la fondation de tous les couvents et monastères de l'un et l'autre sexe de toutes les provinces de France et des Pays-Bas, Paris, Sébastien Huré, 1647, p. 619-637. Lire sur Google Book
  2. Abbé Lebeuf, Fernand Bournon, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris - Rectifications et additions, Paris, Honoré Champion, 1901, t. 6, p. 52-53.
  3. Edmond-Alexis Dubois-Crancé, Analyse de la révolution française, Paris, Charpentier, 1885 , p. 51 Voir sur Gallica.
  4. A. de Lameth, Histoire de l'Assemblée Constituante, Paris, Moutardier, 1828, t. I, note 2, p. 422. Voir sur Gallica.
  5. Aubin-Louis Millin, « Le couvent des Jacobins de la rue Saint-Honoré », Monuments françois, tels que tombeaux, inscriptions, statues, …, Paris, Volland, an XI, 1802, t. 1, fasc. IV, p. 53. Lire sur Gallica.
  6. Annales Patriotiques et littéraires, cité par Aulard, op. cit. p. LXXVII