Couvent des Jacobins (Paris 1790)

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Propriétaire avant 1789

Les Jacobins.

Propriétaire Révolution-Empire

  • Le Domaine National.
  • La compagnie Bodin

Le grand emplacement n°1485 (Butte), comprenant tous les bâtiments claustraux servant aux ci-devant religieux Jacobins et démolis en prairial an III sur décret de la Convention, est vendu le 29 messidor an VIII à la compagnie Bodin pour y construire un marché couvert. (Sommier, t. 1, art. 847, p. 314).

Caractéristiques

COUVENT DES JACOBINS

La congrégation des religieux dominicains réformés, appelés communément Jacobins depuis le début du XVIIe siècle, est "assignée" au vaste, créé à cet emplacement en 1613 par le P. Michaelis. Les premiers bâtiments, de dimensions modestes, destinés à accueillir une vingtaine de religieux sont rapidement agrandis. Le petite chapelle est ainsi remplacée dès 1619 par une église « pouvant contenir près de 600 fidèles » (M. Gasnier, Les Dominicains, p. 105).

Jean de Rechac (1604-1660), religieux dominicain témoin de l'époque et premier historien français de l'ordre, indique qu'au milieu du XVIIe siècle, le couvent peut accueillir une centaine de religieux et que depuis 1630 jusqu'en 1646 « ils n'ont pas été moins de quatre-vingts » [1].

Le couvent accueille régulièrement des religieux de tous âges venus à Paris entamer ou poursuivre des études de théologie dans ce couvent ou de philosophie à la Sorbonne.

Voir et télécharger sur archive.org l'intégralité de la transcription du rapport des experts par Dominique waquet (février 2020).

« L'église de ces religieux qui sont de l'ordre de Saint-Dominique, est assez grande. Elle fût bâtie en 1632 [2]. Ce qu'il y a de plus remarquable est le tombeau du célèbre Mignard, un de nos premiers maîtres de l'école française, … Ces R.P. ont une bibliothèque fort bien composée, surtout en manuscrits arabes. » (Prévost, Le Provincial, t. Louvre, 2ème partie, p. 55-56).

  • Lieu de vote de la noblesse pour le "département" (circonscription) du Louvre et des Tuileries lors de l'élection aux États-Généraux le 21 avril 1789. (Delarc, L'Église, p. 70).
  • Une fois les lieux mis sous séquestre, et grâce au P. Fernebach, adepte des Lumières, l'église et la bibliothèque sont utilisées pour les réunions de la Société des Amis de la Constitution qui devient le Club des Jacobins.

Occupants

  • Les Dominicains réformés, congrégation de religieux installée au couvent des Jacobins (jusqu'au début de 1791).

La congrégation regroupe, en 1789, 16 religieux prêtres, un sous-diacre et quatre frères convers. Elle est administrée par les PP. Charles Grandjean, provincial, Nicolas Christophe, prieur, Nicolson, procureur, Fernebach, maître des novices et sacristain(Delarc, L'Église, p. 224).

Voir les membres de la Congrégation en 1790 et leurs biographies .

« Les RR. PP. Jacobins ont porté le 28 septembre 1789 à la Monnaie de Paris 194 marcs, 5 onces, 21 deniers de vaisselle d'argent. » (Journal de Paris, 20 octobre 1789, Supplément).

Peu de temps après la nationalisation des biens du clergé (14 novembre 1789) et la suppression des maisons monastiques (13 février 1790), les Dominicains réclament les pensions prévues par la Loi. (Les religieux Dominicains de la rue Saint-Honoré, Paris, Leclère 1790, 4 p., BN L39 b 3143, cité par Delarc, L'Église, p. 201).

  • Atelier national de fabrication du salpêtre.

Cet atelier est installé dans le réfectoire (Sommier des biens nationaux, t. 1, Éclaircissements sur l'art. 847, p. 323).

  • Le Club des Jacobins (du au 11 novembre 1794)
  • La Ferme Générale (1784-1791).

La ferme générale occupe des combles du couvent pour l'archivage de dossiers à partir de 1784 (Sommier des biens nationaux, t. 1, Éclaircissements sur l'art. 847, p. 323).

  • La Société des défenseurs de la République

La société des défenseurs de la République est affiliée au Club des Jacobins. Elle verse 300 livres par an pour disposer du rez-de-chaussée de l'ancienne caserne de la garde Nationale (Sommier des biens nationaux, t. 1, Éclaircissements sur l'art. 847, p. 323).

Résidents dans les locaux du couvent

  • Coster, Sigisbert-Etienne, chanoine de la cathédrale de Verdun, vicaire général, député aux États-Généraux et à l'Assemblée Nationale Constituante, cloitre des Jacobins, rue Saint-Honoré (1790-1791) (Brette, États Généraux, t. 2. Gallica).
  • Jacquemart, Claude, curé de Brissarthe, député aux États-Généraux et à l'Assemblée Nationale Constituante, cloître des Jacobins Saint-Honoré, rue Saint-Honoré (1791) (Brette, États Généraux, t. 2. Gallica).

Bibliographie

  • Aulard, M. La société des Jacobins, recueil de documents pour l'histoire du Club des Jacobins de Paris, t. 1, Quantin, 1889, en particulier p. XXIII-XXVIII pour la description des lieux. Lire en ligne

Rejoindre la rue Saint-Honoré

Passer par la grande cour des Jacobins
Aller vers l'Ouest Aller vers l'Est
n°330 (Empire)
puis passer par le porche des Jacobins
n°328 (Empire)

Notes et références

  1. Jean de Rechac, dit de Sainte-Marie Vie du glorieux patriarche S. Dominique et de ses premiers seize compagnons avec la fondation de tous les couvents et monastères de l'un et l'autre sexe de toutes les provinces de France et des Pays-Bas, Paris, Sébastien Huré, 1647, p. 619-637. Lire sur Google Book
  2. Abbé Lebeuf, Fernand Bournon, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris - Rectifications et additions, Paris, Honoré Champion, 1901, t. 6, p. 52-53.