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==Membres de la Congrégation en 1789==
La congrégation des religieux dominicains réformés, appelés communément Jacobins depuis le début du XVIIe siècle, est "assignée" au vaste [[Rue Saint-Honoré - Parcelle n°328-A (Empire)|'''couvent des Jacobins''']] rue Saint-Honoré, créé à cet emplacement en 1613 par le P. Michaelis. Les premiers bâtiments, de dimensions modestes, destinés à accueillir une vingtaine de religieux sont rapidement agrandis. Le petite chapelle est ainsi remplacée dès 1619 par une église « pouvant contenir près de 600 fidèles » (M. Gasnier,  ''Les Dominicains'', p. 105).
 
Jean de Rechac (1604-1660), religieux dominicain témoin de l'époque et premier historien français de l'ordre, indique qu'au milieu du XVIIe siècle, le couvent peut accueillir une centaine de religieux et que depuis 1630 jusqu'en 1646 « ils n'ont pas été moins de quatre-vingts » <ref><small>Jean de Rechac, dit de Sainte-Marie ''Vie du glorieux patriarche S. Dominique et de ses premiers seize compagnons avec la fondation de tous les couvents et monastères de l'un et l'autre sexe de toutes les provinces de France et des Pays-Bas'', Paris, Sébastien Huré, 1647, p. 619-637. [https://books.google.fr/books?id=_wLb5-gf9pQC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false Lire sur Google Book]</small></ref>.
 
Le couvent accueille régulièrement des religieux de tous âges venus à Paris entamer ou poursuivre des études de théologie dans ce couvent ou de philosophie à la Sorbonne.
 
Après la nationalisation des biens du clergé, l'assemblée nationale délègue des commissaires dans tous les établissements religieux de Paris pour établir la liste nominative des religieux et leurs intentions par rapport au serment constitutionnel. Les commissaires doivent aussi dresser l'inventaire des biens meubles et immeubles de la congrégation, en estimer la valeur. Ils ont enfin pour mission d'établir l'origine et les montants des revenus du monastère.
 
La visite des commissaires à la congrégation des Jacobins a lieu le 5 mai 1790. Le procès-verbal permet de connaître les religieux membres de la congrégation à cette date, les présents, absents et résidents du couvent (AN, S* 4222, largement cité dans M. Gasnier, op. cit).
 
==Membres de la Congrégation en 1790==


* '''Christophe''', Nicolas, prieur de la congrégation en 1789 (Delarc, ''L'Église'', p. 209).
* '''Christophe''', Nicolas, prieur de la congrégation en 1789 (Delarc, ''L'Église'', p. 209).
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<small>J.-B. Nicolson, ancien préfet de la mission de Saint-Domingue, spécialiste d'histoire naturelle a acheté une collection de minéraux en 1774, a rapporté en 1773 des objets de Saint-Domingue, l'ensemble déposé dans le cabinet d'histoire naturelle du couvent, dont il assure qu'il lui appartient ainsi que les armoires qui contiennent ces objets. En mai 1792, lors du déménagement du couvent des Jacobins, la commission de l'administration des biens nationaux les lui rétrocède. (Tuetey, ''Répertoire'', t. 7, p. 45). Il demeure alors au couvent de la r. du Bac où l'a rejoint 18 mois plus tôt le frère convers Jean-Théodore Huin (M.-D. Constant, « Le P. Fernbach, … », ''op. cit.'', p. 260).</small>
<small>J.-B. Nicolson, ancien préfet de la mission de Saint-Domingue, spécialiste d'histoire naturelle a acheté une collection de minéraux en 1774, a rapporté en 1773 des objets de Saint-Domingue, l'ensemble déposé dans le cabinet d'histoire naturelle du couvent, dont il assure qu'il lui appartient ainsi que les armoires qui contiennent ces objets. En mai 1792, lors du déménagement du couvent des Jacobins, la commission de l'administration des biens nationaux les lui rétrocède. (Tuetey, ''Répertoire'', t. 7, p. 45). Il demeure alors au couvent de la r. du Bac où l'a rejoint 18 mois plus tôt le frère convers Jean-Théodore Huin (M.-D. Constant, « Le P. Fernbach, … », ''op. cit.'', p. 260).</small>
==Religieux résidents en 1790==
* '''Beaudeloque''', Étienne-Pasquier, diacre, étudiant, dominicain du couvent de Gonesse, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).
<small>Né à Courcelette (Artois, Somme), 21 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).</small>
* '''Boucher''', Firmin, professeur de théologie, dominicain du couvent d'Abbeville, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).
<small>Né à Beaulencourt (Artois, Pas-de-Calais), 31 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).</small>
* '''Chardot''', Jean-François, prêtre, étudiant, dominicain du couvent de Mesnil-Grenier, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).
<small>Né à Damas-au-Bois (Lorraine, Vosges), 31 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).</small>
* '''Demory''', Joseph, étudiant, dominicain du couvent de Châlons-sur-Marne, "minoré" [a reçu les ordres mineurs, acolyte, etc.], résident au couvent des Jacobins (mai 1790).
<small>Né à Gaudecourt [sic] (Artois), 24 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).</small>
* '''Guibaut''', Dominique, clerc, étudiant, dominicain du couvent d'Abbeville, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).
<small>Né à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), 22 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).</small>
* '''Naudé''', Jean-Antoine, sous-diacre, étudiant, dominicain du couvent de Nancy, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).
<small>Né à Saint-Nicolas (Lorraine) [Saint-Nicolas-de-Port, Meurthe-et-Moselle ?], 29 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).</small>


==Bibliographie==
* '''Biver''', Paul et '''Biver''', Marie-Louise, ''Abbayes, monastères et couvents de Paris, des origines jusqu'à la fin du XVIIIe'', Paris, Les Éditions d'histoire et d'art, 1975, p. 365-373.
* '''Gasnier''', Michel, ''Les Dominicains de Saint-Honoré'', Paris, Le Cerf, 1950, 343 p. (Bibliothèque du Saulchoir, 433 D 56).
==Notes et références==
==Notes et références==
Les sources et références générales du projet [[Localisations parisiennes (1780-1810) Le projet |''Localisations parisiennes 1780-1810'']] sont regroupées dans : [[Sources & Références (Paris 1780-1810)]].
Les sources et références générales du projet [[Localisations parisiennes (1780-1810) Le projet |''Localisations parisiennes 1780-1810'']] sont regroupées dans : [[Sources & Références (Paris 1780-1810)]].

Version du 26 février 2020 à 12:42

La congrégation des religieux dominicains réformés, appelés communément Jacobins depuis le début du XVIIe siècle, est "assignée" au vaste couvent des Jacobins rue Saint-Honoré, créé à cet emplacement en 1613 par le P. Michaelis. Les premiers bâtiments, de dimensions modestes, destinés à accueillir une vingtaine de religieux sont rapidement agrandis. Le petite chapelle est ainsi remplacée dès 1619 par une église « pouvant contenir près de 600 fidèles » (M. Gasnier, Les Dominicains, p. 105).

Jean de Rechac (1604-1660), religieux dominicain témoin de l'époque et premier historien français de l'ordre, indique qu'au milieu du XVIIe siècle, le couvent peut accueillir une centaine de religieux et que depuis 1630 jusqu'en 1646 « ils n'ont pas été moins de quatre-vingts » [1].

Le couvent accueille régulièrement des religieux de tous âges venus à Paris entamer ou poursuivre des études de théologie dans ce couvent ou de philosophie à la Sorbonne.

Après la nationalisation des biens du clergé, l'assemblée nationale délègue des commissaires dans tous les établissements religieux de Paris pour établir la liste nominative des religieux et leurs intentions par rapport au serment constitutionnel. Les commissaires doivent aussi dresser l'inventaire des biens meubles et immeubles de la congrégation, en estimer la valeur. Ils ont enfin pour mission d'établir l'origine et les montants des revenus du monastère.

La visite des commissaires à la congrégation des Jacobins a lieu le 5 mai 1790. Le procès-verbal permet de connaître les religieux membres de la congrégation à cette date, les présents, absents et résidents du couvent (AN, S* 4222, largement cité dans M. Gasnier, op. cit).

Membres de la Congrégation en 1790

  • Christophe, Nicolas, prieur de la congrégation en 1789 (Delarc, L'Église, p. 209).

Il quitte le couvent en décembre 1790 sous la surveillance d'un commissaire des biens nationaux, rentre dans le monde et se retire dans sa famille. (Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 206).

  • Daille, Antoine, ancien provincial de l'ordre des Dominicains 1789 (Delarc, L'Église, p. 224).
  • Dubois, Claude-Simon, sous-prieur du couvent des Jacobins Saint-Honoré, 1789 (Delarc, L'Église, p. 224).

Lettre de Dubois, procureur des Jacobins, au maire de Paris, déclarant que toutes les chambres sont occupées et qu'il ne peut accepter les billets de logement des députés du département du Nord (Septembre 1790, Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 124).

  • Fernebach (ou Fernbach), Laurent, maître des novices, couvent des Jacobins (1789-1790).

Laurent Fernbach (Bitche (Moselle), 1755 – Paris, 1832) entre en 1774 dans l'ordre de St Dominique au couvent de l'Annonciation (devenu couvent des Jacobins). Devenu prêtre il passe dans plusieurs couvents en France dont Amiens, où, en juillet 1789, il se réjouit des événements parisiens. En septembre 1789 il revient à Paris, maître des novices, professeur de philosophie, et se démène pour que le couvent accueille « les patriotes qui veulent se réunir en société populaire ». Il quitte le couvent en novembre 1790 sous la surveillance d'un commissaire des biens nationaux. (Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 206) et prononce le serment constitutionnel en janvier 1791 à Villiers-Neuilly. Nommé second vicaire à Saint Philippe du Roule en mai il obtient que l'orgue de la chapelle des Jacobins y soit transféré. Mis en état d'arrestation en mars 1793 il est incarcéré pendant un an à La Force puis à Saint-Lazare. Libéré en germinal an III [avril 1794] il revient à Saint-Philippe-du-Roule et en devient ensuite curé en 1795, fonction qu'il exerce jusqu'en 1814. En 1795, il a comme vicaires Jean-Baptiste Paris, ancien capucin et François Derobe, ancien dominicain. (M.-D. Constant, « Un dominicain curé de Paris, le Père Laurent Fernbach », Revue des Études Historiques, 96ème année, 1930, p. 255-284, Gallica).

  • Grandjean, Charles, provincial et prieur de la congrégation, à la maison des Jacobins (1789) (Delarc, L'Église, p. 200).

Il quitte le couvent en novembre 1790 sous la surveillance d'un commissaire des biens nationaux, rentre dans le monde et se retire dans sa famille. (Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 206). Il manifeste ouvertement son hostilité à la constitution civile du clergé (M.-D. Constant, « Le P. Fernbach, … », op. cit., p. 261).

  • Hennecart, Pierre, bibliothécaire du couvent des Jacobins (1789) (Delarc, L'Église, p. 224).
  • Huin, Jean-Théodore, frère, couvent des Jacobins (1790).

Jean-Théodore Huin (né en 1717), demande en 1790 à être envoyé au couvent de la r. du Bac où il retrouve le P. Jean Nicolson. (M.-D. Constant, « Le P. Fernbach, … », op. cit., p. 260).

  • Nicolson d'Abboville, Jean-Barthélémy, procureur du couvent de l'Annonciation, dit des Jacobins (1789) (Delarc, L'Église, p. 224).

J.-B. Nicolson, ancien préfet de la mission de Saint-Domingue, spécialiste d'histoire naturelle a acheté une collection de minéraux en 1774, a rapporté en 1773 des objets de Saint-Domingue, l'ensemble déposé dans le cabinet d'histoire naturelle du couvent, dont il assure qu'il lui appartient ainsi que les armoires qui contiennent ces objets. En mai 1792, lors du déménagement du couvent des Jacobins, la commission de l'administration des biens nationaux les lui rétrocède. (Tuetey, Répertoire, t. 7, p. 45). Il demeure alors au couvent de la r. du Bac où l'a rejoint 18 mois plus tôt le frère convers Jean-Théodore Huin (M.-D. Constant, « Le P. Fernbach, … », op. cit., p. 260).

Religieux résidents en 1790

  • Beaudeloque, Étienne-Pasquier, diacre, étudiant, dominicain du couvent de Gonesse, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Courcelette (Artois, Somme), 21 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Boucher, Firmin, professeur de théologie, dominicain du couvent d'Abbeville, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Beaulencourt (Artois, Pas-de-Calais), 31 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Chardot, Jean-François, prêtre, étudiant, dominicain du couvent de Mesnil-Grenier, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Damas-au-Bois (Lorraine, Vosges), 31 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Demory, Joseph, étudiant, dominicain du couvent de Châlons-sur-Marne, "minoré" [a reçu les ordres mineurs, acolyte, etc.], résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Gaudecourt [sic] (Artois), 24 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Guibaut, Dominique, clerc, étudiant, dominicain du couvent d'Abbeville, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), 22 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

  • Naudé, Jean-Antoine, sous-diacre, étudiant, dominicain du couvent de Nancy, résident au couvent des Jacobins (mai 1790).

Né à Saint-Nicolas (Lorraine) [Saint-Nicolas-de-Port, Meurthe-et-Moselle ?], 29 ans (M. Gasnier, Les Dominicains de Saint-Honoré, p. 310).

Bibliographie

  • Biver, Paul et Biver, Marie-Louise, Abbayes, monastères et couvents de Paris, des origines jusqu'à la fin du XVIIIe, Paris, Les Éditions d'histoire et d'art, 1975, p. 365-373.
  • Gasnier, Michel, Les Dominicains de Saint-Honoré, Paris, Le Cerf, 1950, 343 p. (Bibliothèque du Saulchoir, 433 D 56).

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810). {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}

  1. Jean de Rechac, dit de Sainte-Marie Vie du glorieux patriarche S. Dominique et de ses premiers seize compagnons avec la fondation de tous les couvents et monastères de l'un et l'autre sexe de toutes les provinces de France et des Pays-Bas, Paris, Sébastien Huré, 1647, p. 619-637. Lire sur Google Book