Rue Saint-Honoré - Parcelle n°384 (Empire)
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Numéros successifs de la parcelle
Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.
Type (période) | Terrier (avant 1780) | Royal (1780-1791) | Sectionnaire (1791-1805) | Empire (depuis 1806) | Actuel |
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Numéro | n°21 (ouest) | n°355 | n°70-71 | n°384 | n°384 |
Rattachement | Terrier de l'Archevêché | Paroisse Saint-Roch | Section Place-Vendôme | 1er Arrondissement (ancien) [1] | 1er Arrondissement |
Correspondance des numéros
- La parcelle n°21 (Terrier), partie du domaine foncier des Sœurs de la Conception, présente une configuration proche de celle de la parcelle n°384 (Empire). Les parcelles du terrier n°22 (Cloître), 22 bis, ter, quater (jardins) sont enclavées entre les bâtiments donnant sur la rue saint-Honoré et le boulevard du Rempart (Atlas de la Censive, feuille 10).
Caractéristiques
COUVENT DE LA CONCEPTION
Adjudication le 2 janvier 1793 devant les officiers municipaux de la Commission des Domaines Nationaux du bail de la ci-devant maison de la Conception, estimé à 15 982 l. (Affiches, 1er janvier 1793, p. 3). Sans doute faute de preneur, l'adjudication est reprise le 8 janvier avec la même mise à prix (Affiches, 6 janvier 1793, p. 74). Les locaux abritent ensuite, entre autres, la "Société philanthropique des femmes" qui vend des chemises et du linge pour enfants deux fois par semaine (Affiches, 3 juin, 1793, p. 2366).
- Mme Lemaire, sous son ancien nom, annonce de son côté peu après :
« A louer Appartements et chambres en bon air, salles par bas, propres pour magasins, boutiques et logements sur la r. S. Honoré. Très belle église, avec plusieurs gr. pièces y att., propres pour une salle de spectacle, pour laquelle le local est très bien placé et commodément distribué. Cour faisant face ainsi que la porte de l'église à la porte cochère sur la rue, le tout à louer présentement et dépendant du ci-devant Couvent de la Conception, rue S. Honoré, en face de l'Assomption. Prés. Il est à observer que tous les spectacles sont tous assez éloignés de ce quartier, cependant très peuplé et où il y a beaucoup de maisons bourgeoises. L'église et la cour qui la précède peuvent également servir à un très gr. magasin avec belle boutique sur la rue et même pour un restaurateur. S'adr. dans la maison à Mad. Jousseraudot ou à M. Chéon. » (Affiches, n°53 bis, Addition à la feuille du vendredi 22 février 1793, p. 775).
En fait, Mme Lemaire sous-loue la chapelle du couvent à l'abbé Asselin, prêtre de Saint-Roch (Delarc, L'Église, t. 3 p. 318) pour y célébrer le culte catholique. Cet usage perdurera jusqu'en 1805 malgré la prise de possession de l'ensemble conventionnel par Devinck et Taffin le 1er thermidor an IV (20 juillet 1796). (Sommier des Biens nationaux, compléments à l'article 548-549, p. 214-215).
Voir également la notice de la parcelle voisine au n°69-70 rue Saint-Honoré (S.Place-Vendôme).
Une partie des bâtiments, et en particulier le n°70 (S. Pl. Vend.) est démoli en 1807 pour le percement de la rue Duphot qui traverse en diagonale tout le terrain de l'ancien couvent.
Propriétaire(s) avant 1789
Les Sœurs de la Conception, propriétaires de la maison n°72 (Pl. Vendôme) et de l'ensemble des bâtiments conventuels, cloître, église, et jardins jusqu'à la nationalisation des biens du clergé. (Atlas de la Censive de l'archevêché, feuille 10 ;Sommier des Biens Nationaux, art. 551, p. 171).
Propriétaire(s) Révolution-Empire
Devinck et Taffin, Bd de la Madeleine achètent le 5 fructidor an V, pour 365 000 f. les maisons n°69, 70 et 71 (S. PL.-Vend.) et le 8 messidor an V les jardins de la congrégation (Sommier, art. 548 et 549, p. 171, Éclaircissements art. 548-549, p. 214-215).
Propriétaires à partir de 1810
Poidevin, propriétaire en 1846 des n°384 (Empire) rue Saint-Honoré et n°1 (Empire) rue Duphot. (AN/F/31/7/282 )
Occupants
- Cambreleng, Louis-Joseph, ex-sous-piqueur du roi de Westphalie, n°384 (Empire) (1808).
Louis-Joseph Cambreleng, le 13 octobre 1808, contracte mariage avec Marie-Angélique Wallez, 88 r. de Saint-Lazare (C. Pris, Minutier central, art. 4890., MC/ET/VII/589).
- Communauté des Dames de la Conception, couvent, entrée principale, n°354 (Royal) (1788).
Communauté de religieuses, tertiaires de Saint-François, établie à Paris en 1635 à côté des sœurs Capucines. En 1791, le monastère compte 22 religieuses de chœur et 7 sœurs converses, dont M. Grisard et A. Quetel, du personnel laïc comme L.-C. Holé, commissionnaire, tous placés sous l'autorité de Geneviève Wattebled, supérieure. (Delarc, L'Église, t. 2 p. 297-298).
En plus des bâtiments du couvent et de l'église, la communauté est propriétaire de plusieurs parcelles contiguës : parc. n°13-14 (Ter. Ar., t. II/1 p. 132-136, pl. 13), louées avant 1789 par exemple à Duplay, menuisier du roi, hôte de Maximilien Robespierre.
La communauté accueille dans différentes maisons de leur domaine foncier des dames de l'aristocratie, veuves ou séparées, ainsi Mme de Choiseul-Gouffier, usage qui se poursuit après 1792 lorsque résident dans ces bâtiments Mme Towianska et sa fille Marguerite Dufour.
- Darthé, prévenu, avec Didier et les Duplay, dans la conspiration de Babeuf, n°70 (Pl. Vend.) (1796) (Journal de Paris, 2 prairial an IV [21 mai 1796], p. 907).
- Delorme, François, huissier aux tribunaux, n°70 (Place-Vendôme) (1798).
François Delorme, époux en 1779 de Marie-Julie Dupeux, est père de 4 enfants, Pierre, Marie, Françoise-Julie, Louise-Antoinette. En 1788 alors huissier à cheval en exercice, il demeure rue Tirechappe avec sa famille (AN, Tutelles, Y 5170A, f°200). M.-J. Dupeux est décédée le 5 nivôse an IV [26 décembre 1795] et son mari déclare sa succession le 19 frimaire an V [9décembre 1796] au bureau d'enregistrement n°8 (AM Paris, DQ7/1700, f°22, V°).
Note : F. Delorme déménage n°70 (Pl. Vend.) vraisemblablement après le décès de son épouse.
- Didier , serrurier, juré du tribunal révolutionnaire, n°70 (Place-Vendôme) (1796).
Jean-Baptiste Didier, né en 1759, jugé en mai 1796 avec Darthé et les Duplay, père et fils, devant la Haute-Cour de Justice dans le procès sur la Conspiration des Égaux, inspirée par Babeuf, déclare demeurer n°70, Section Place Vendôme. (Journal de Paris, 2 prairial an IV [21 mai 1796], p. 907). Il précise au procès qu'il s'appelle Didié et pas Didier et qu'il héberge Darthé dans un cabinet qui ouvre sur sa chambre. De ce procès, il ressort finalement acquitté. (Anonyme, Procès contre Babeuf, t. 1, p. 9 ; t. 3, p. 255 ; t. 4, « Résumé du Président », p. 131).
- Dufour, Marguerite, au ci-devant couvent de la Conception, n°354 (Royal) (1792-1794).
Marguerite Dufour (Paris, 1769 - ?) est la fille de Madeleine-Josèphe Towianska et d'Alexandre Dufour, avocat, un fils naturel d'Armand-Jérôme Bignon (1711-1772), bibliothécaire du roi, prévost des marchands. Mère et fille ont vécu un temps chez les Bénédictines r. du Cherche-Midi et en ont été chassées au début de 1792. M. Dufour épouse, en 1794, Jean-Baptiste Féquet, perruquier. (J. Delay, Avant Mémoire, Paris, Gallimard, 1986, t. 4, p. 148-150).
- Holé, Louis-Charles, commissionnaire au couvent de la Conception. (1792).
Il est décédé le 30 juin 1792 à l'âge de 78 ans, après 48 ans de services au couvent. (Tuetey, Répertoire, t. 7, p. 67).
- Imprimerie patriotique et républicaine, n°355 (Royal) (1793-94, Delalain).
« Il circule un rapport de St. Just sur les factions de l'Étranger qui fourmille de fautes d'impression ; il n'est pas une page qui n'en renferme. Est-ce la malveillance ou l'ignorance qui rend ainsi ridicule un rapport qui doit faire trembler tous nos ennemis ? Cette édition qui porte le nom de l'imprimerie nationale a été mise sous presse rue St. Honoré, vis-à-vis de l'Assomption ; mais les formes avaient été composées ailleurs. » (Ministère de l'Intérieur, Situation de Paris du 1er germinal an II [24 mars 1794], cité par Schmidt, Tableaux, t. 2, p. 175).
- Labrenue, boulanger, n°70 (Place-Vendôme) (1798).
- Lamonnoye, Mme n°355 (Royal) (1791).
- Legros, menuisier, n°70 (Place-Vendôme) (1798).
- Lemaire, ci-devant homme de loi, maison de la ci-devant Conception, nommé "citoyen pour compléter le Comité civil de la Section des Piques le 12 frimaire an III [2 déc 1794] (A.P., t. 102 p 388).
Lemaire est locataire principal de cet ancien immeuble conventuel à partir de 1793.
- Léonard, M., n°355 (Royal) (1791).
- Mignolet, horloger, n°355 (Royal) (1788).
- Quetel, Anne-Marie, en religion sœur Saint-Louis, converse à la Conception (1791).
Elle sort du couvent le 5 août 1791. (Tuetey, Répertoire, t. 2, p. 280).
- Towianska, Madeleine-Josèphe au ci-devant couvent de la Conception, n°354 (Royal) (1792-1796).
Madeleine-Josèphe Towianska (1747-1796) est la fille naturelle de Louis de Brancas (1714-1793), pair de France, duc de Villars-Brancas, duc de Lauragais et de Marie-Anne Fauconnier dite Fauconnier de Joyeuse (J. Delay, Avant Mémoire, Paris, Gallimard, 1982, t. 3, p. 92-94). Elle est la mère de Marguerite Dufour (Paris, 1769 - ?). Mère et fille ont vécu un temps chez les Bénédictines r. du Cherche-Midi et en ont été chassées au début de 1792. (J. Delay, Id., t. 4, p. 148-150).
- Wattebled, Geneviève, religieuse de la communauté de la Conception, supérieure en 1791. (Delarc, L'Église, t. 2 p. 297-298).
Le 4 décembre 1791, es-qualité de supérieure du couvent, elle exprime ses craintes sur les risques de vol, d'incendie et d'insultes aux religieuses et pensionnaires du couvent, entraînés par l'ouverture d'un chantier de bois à brûler sur un terrain vague boulevard de la Madeleine à proximité du couvent. M. Audiger, au nom de Durozoir, propriétaire [des parcelles n°4 et 5 (Terrier) près de la porte Saint-Honoré], et de Mme de Chimay, se joignent aux adversaires du projet. (Tuetey, Répertoire, t. 5, art. 3829, p. 441).
Résidents
Visiter les parcelles voisines
Parcelle contiguë vers l'Ouest | Cette parcelle | Parcelle contigüe vers l'Est |
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Parcelles en vis-à-vis côté Sud | ||
Notes et références
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- ↑ 3ème Quartier, Place-Vendôme ; Ilots 3 et 4 (AN, F/31/74/27). Voir le plan parcellaire en ligne.
- ↑ Percée en 1807.
- ↑ Le n°382 bis (Empire) n'existe pas sur le cadastre Vasserot de 1810. Il correspondrait à l'emprise de la rue Duphot.