Rue Saint-Honoré - Parcelle n°398 (Empire)

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n°398 (actuel). A gauche, entrée commune aux n°398 et n°400. D. Waquet (2016) Agrandir

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°13-14 n°362-366 n° 58-60 et 61 (?) n°398 398
Rattachement Terrier de l'Archevêché Paroisse Saint-Roch Section Place-Vendôme 1er Arrondissement (ancien) [1] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

  • Du fait de la configuration et de l'étendue du domaine foncier des Dames de la Conception il s'avère difficile de faire correspondre les parcelles de ce domaine avec les parcelles du cadastre Vasserot. Cependant il subsiste une forte probabilité pour que les parcelles n°13-14 (Terrier) correspondent à la parcelle n°398 (Empire).
  • M. Duplay est propriétaire de la Maison n°60 (Pl. Vendôme)(Sommier, art. 543, p. 170) et déclare au procès de Babeuf demeurer au n°59 (Pl. Vendôme). Les almanachs indiquent que Robespierre demeure au n°362 (Royal) ou au n°366 (Royal). On peut en déduire que cette parcelle aux nombreuses maisons reçoit les n°362-366 (Royal) correspondant au minimum aux n°59-60 (Place-Vendôme).
  • L'attribution des n°58 et 61 (Place-Vendôme) à l'une ou l'autre des portes (?) maisons (?) de cette parcelle n°398 (Empire) reste à prouver.
398 rue Saint-Honoré à Paris, plaque commémorative de la présence de Maximilien Robespierre (Photo Dominique Waquet, 2018)

Caractéristiques

« MAISON DUPLAY »

La maison du menuisier Duplay doit sa célébrité à Maximilien Robespierre son hôte le plus illustre.

On dispose des plans détaillés de cette parcelle et des aménagements en 1793, reconstitués par G. Lenôtre d'après les plans et actes de propriété de M. Vaury, propriétaire en 1880. (G. Lenôtre, Paris Révolutionnaire, p. 17, 41).

Propriétaire(s) avant 1789

  • Les Dames de la Conception sont propriétaires de ces parcelles n°13-14. (Terrier 1772, Pl. 13, t., II/1 p. 132-136).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

  • Le Domaine national lors du séquestre des biens du clergé.
  • Duplay achète cette maison au Domaine le 22 prairial an IV. Il est déjà principal locataire et occupant de cet ensemble, appartenant aux Dames de la Conception jusqu'au séquestre. (Sommier des biens nationaux, Art. 543, p. 170, commentaires p. 214).

Propriétaires à partir de 1810

Rouilly, (AN, F/31/7/286).

Occupants

  • Bécard, marchand de meubles, n°61 (Place-Vendôme) (1798).
  • Bourdon, homme de lettres, n°362 (Royal) (1790)

« Reçoit les souscriptions pour les Mémoires du Maréchal, duc de Richelieu, en 9 vol. Loge chez M. Souel, négociant, À LA CLEF D'OR, n°362. » (Journal de Paris, Supplément, n°71, 12 septembre 1790, p. iv).

  • Duplay, Jacques-Maurice, menuisier du Roi, locataire principal, n°362 (Royal) (1788, 1791) « Maurice Duplay, entrepreneur, rue Saint-Honoré, n° 366, 54 ans, électeur du Département (Al. N., 1793-an II, p. 348), n°59 (Pl. Ven.), propriétaire en l'an IV, maison n°60 (Place-Vendôme)

Jacques-Maurice Duplay (Saint-Didier-la-Sauve (Haute-Loire), 1730 - Paris, 1820), époux de Françoise-Éléonore Vaugeois, père de 5 enfants dont Éléonore, Sophie, Victoire, Élisabeth et Jacques-Michel, est surtout connu pour avoir hébergé Maximilien Robespierre qu'il accueille dès le 17 juillet 1791, au retour de la manifestation du Champ-de-Mars. Il lui installe deux pièces à l'étage d'une petite construction à gauche de la parcelle avant son propre logement situé au fond de la cour. Il l'héberge jusqu'à la fin. (G. Lenôtre, Id., p. 13-24).

Il est aussi connu par son inculpation, et celle de son fils, en compagnie de leurs voisins Darthé et Didier, au procès de Babeuf dont ils ressortent acquittés. (Anonyme, Procès contre Babeuf, t. 4, « Résumé du président », p. 131).

. M. Duplay déclare lui-même demeurer au n°59 [Pl. Ven.] r. Honoré (Anonyme, Procès contre Babeuf, t. 1, p. 14). Portrait (Voir la notice Wikipedia de Maurice Duplay). La famille Duplay est toujours évoquée dans les biographies de Robespierre [2] [3].

  • Duplay, Éléonore, n°362 (Royal), n°50 (Pl. Ven.) (1796).

Fille aînée de Maurice Duplay et Françoise-Éléonore Vaugeois, Éléonore Duplay (Paris, 1768 - Paris, 1832), restée célibataire, demeure avec ses parents. Elle étudie la peinture avec Regnault. La nature exacte de sa relation avec Maximilien Robespierre, dont elle porte le deuil toute sa vie, reste encore une énigme. Autoportrait (Carnavalet) (Voir la notice Wikipedia d'Éléonore Duplay).

  • Duplay, Élisabeth, n°362 (K), n°50 (Pl. Ven.) (1793).

Élisabeth Duplay (Paris, 1773 - Rouen, 1859), troisième fille de Maurice Duplay et de Françoise-Éléonore Vaugeois épouse le 26 août 1793, le conventionnel Philippe Lebas, ami de Maximilien Robespierre. Elle a un fils, Philippe, qui devient précepteur de Napoléon III et deux autres enfants de Charles Lebas, son second époux. Elle est inhumée au cimetière du Père Lachaise. Portraits. (Voir le site web des Amis du Père Lachaise) (Voir la notice Wikipedia d'Élisabeth Le Bas).

  • Duplay, Jacques-Maurice, n°362 (K), n°50 (Pl. Ven.) (1796).

Jacques-Maurice Duplay (1778-1847), fils de Maurice Duplay et de Françoise-Éléonore Vaugeois, côtoie chaque jour Maximilien Robespierre et croise au domicile familial toutes leurs relations politiques et personnelles. Impliqué et prévenu dans la conspiration de Babeuf, il est acquitté. Lors de l'interrogatoire initial il déclare être âgé de 19 ans et « sans état ». Ceci s'explique par l'aisance financière dont jouit son père. (Anonyme, Procès contre Babeuf, t. 1, p. 14). En l'an XI il lance le journal L'Indiscret et devient ultérieurement membre de la Commission des hospices civils de Paris.

  • Duplay, Simon, "secrétaire" de Robespierre, n°362 (K), n°50 (Pl. Ven.).

Simon Duplay, neveu de Maurice, ancien soldat mutilé à Valmy, hébergé par son oncle, sert de secrétaire à Robespierre. (H. Leuwers, Id., p. 246).

  • Robespierre, Augustin, frère de Maximilien et Charlotte Robespierre, n°59 (Pl. Ven.).

Augustin-Bon, Robespierre, dit Robespierre le jeune (Arras, 1763-Paris, 1794) séjourne avec son frère Maximilien et sa sœur Charlotte quelque temps chez les Duplay. Diverses tensions avec Mme Duplay les font quitter rapidement cette maison pour un hébergement voisin, r. Saint-Florentin. (G. Lenôtre, Paris Révolutionnaire, p. 36 ; H. Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, 2014, p. 245).

  • Robespierre, Charlotte, n°59 (Pl. Ven.).

Charlotte Robespierre (1760-1834), aînée des Robespierre, vient s'établir avec son frère Augustin chez les Duplay. Diverses tensions avec Mme Duplay les font quitter rapidement cette maison pour un hébergement r. Saint-Florentin. (G. Lenôtre, Paris Révolutionnaire, p. 36 ; H. Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, 2014, p. 245). Portrait de Charlotte Robespierre attribué à Isabey (Musée des Beaux-Arts d'Arras).

  • Robespierre, Maximilien, n°362 (Royal) (1791) « Maximilien Robespierre, r. Saint-Honoré n° 366 (Royal) (1793), électeur du Département de Paris (Al. National, 1793-an II, p. 348).

Maximilien Robespierre est l'hôte de Maurice Duplay, menuisier du Roi, vraisemblablement dès le 17 juillet 1791, au retour de la manifestation du Champ de Mars. [4].

Duplay lui installe deux pièces à l'étage d'une petite construction à gauche de la parcelle avant son propre logement situé au fond de la cour [5]. Il l'héberge jusqu'à la fin. (G. Lenôtre, Id., p. 13-24). Robespierre reçoit ici de nombreux amis et relations politiques, dont Philippe Lebas, Conventionnel, qui épouse Élisabeth Duplay. Il y introduit aussi sa sœur Charlotte. (H. Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, 2014, p. 245-248).

  • Roux, homme d'affaires, n°363 (Royal) (1790).

« On souhaiterait acquérir sur un sol fertile, à peu de distance d'une petite ville de commerce, une FERME, de 30 à 40 000 livres = Une personne au fait du commerce et de la correspondance désirerait verser jusqu'à 500 000 livres soit dans une Manufacture en activité ou un fort détail d'objets de 1ère nécessité, soit dans une maison de commission d'une petite ville de prov. S'adresser à M. Roux, rue S. Honoré, n°363.  » (Affiches, 29 août 1790, p. 2666).

  • Souel, négociant, n°362 (Royal), « vis-à-vis l'Assomption » (1790).

Loge chez lui, À LA CLEF D'OR, n°362, M. Bourdon (Journal de Paris, Supplément, n°71, 12 septembre 1790, p. iv).

En 1788, Souel demeure quelques maisons plus à l'Ouest au n°372 (Royal).

  • Vaugeois, Françoise-Éléonore, épouse de Maurice Duplay, n°362 (Royal) (1788), n°59/60 (Pl. Vend.] (1793-1794).

Françoise-Éléonore Vaugeois, (Créteil, 1739 - Paris, 1794), épouse en 1766, de Maurice Duplay, mère d'Éléonore, Sophie, Victoire, Élisabeth, Jacques-Maurice Duplay.

Résidents

  • Couthon, Georges, président du tribunal de district de Clermont-Ferrand, député du Puy-de-Dôme à l'Assemblée Nationale Législative. Initialement au « n°343 [Royal] » (12-91), il est cité ensuite au « n°366 [Royal] » (8-92). Ensuite, membre de la Convention Nationale, il est cité résider n°97, cour du Manège, maison des ci-devants pages, aux Tuileries (Id., 12-92), puis à nouveau à ce même n°366 (Royal) (12-93).
  • Delagueulle de Coinces, René-Louis, juge à Orléans, député du Loiret, membre de la Convention Nationale, il est cité résider hôtel des Indes n°14, rue Traversière-Saint-Honoré (12-92, 4-93), puis n°363 (Royal) (12-93, 12-94).

Visiter les parcelles voisines

Parcelle contiguë vers l'Ouest Cette parcelle Parcelle contigüe vers l'Est
n°400
n°398
n°396
Parcelles en vis-à-vis côté Sud
n°377
n°375
n°373

Notes et références

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  1. 3ème Quartier, Place-Vendôme ; Ilots 3 et 4 (AN, F/31/74/27). Voir le plan parcellaire en ligne.
  2. Jean-Clément Martin, Robespierre, la fabrication d'un monstre, Paris, Fayard, 2014, en particulier p. 129-130<
  3. Hervé Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, 2014, p. 245-248)
  4. A. Mathiez, « À quelle date Robespierre s'est-il installé chez Duplay ? », Annales révolutionnaires, t. 3, n°1, Janvier-Mars 1910, p. 106-107
  5. E. Hamel, « La maison de Robespierre », La Révolution française, revue historique, jan. 1895, p. 385-406. (Consulter dans Gallica)