Rue Saint-Honoré - Parcelle n°384 (Empire)

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Le couvent de la Conception (Plan de Turgot, 1734)

Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période) Terrier (avant 1780) Royal (1780-1791) Sectionnaire (1791-1805) Empire (depuis 1806) Actuel
Numéro n°21 (ouest) n°355 n°70-71 n°384 n°384
Rattachement Terrier de l'Archevêché Paroisse Saint-Roch Section Place-Vendôme 1er Arrondissement (ancien) [1] 1er Arrondissement

Correspondance des numéros

La parcelle n°21 (Terrier), partie du domaine foncier des Sœurs de la Conception, présente une configuration proche de celle de la parcelle n°384 (Empire). Les parcelles du terrier n°22 (Cloître), 22 bis, ter, quater (jardins) sont enclavées entre les bâtiments donnant sur la rue saint-Honoré et le boulevard du Rempart (Atlas de la Censive, feuille 10).

Caractéristiques

COUVENT DE LA CONCEPTION

Extrait du plan Verniquet 1790

Cette communauté de religieuses, tertiaires de Saint-François, s'établit à Paris en 1635, dans une maison appartenant à M. de Nesmond, à côté du couvent des sœurs Capucines. Elles bénéficient, grâce à l'intervention de M. d'Argenson auprès de Louis XIV, d'un arrêté royal de 1715 leur permettant de jouir du quinzième des bénéfices de la Loterie. Selon Prévost, leur couvent, rue Saint-Honoré, « n'a rien de remarquable. » (Prévost, Le Provincial, t. Louvre. 2ème partie, p. 56 ; Delarc, Église de Paris..., t. 2, p. 297-298 ; Jaillot, Recherches critiques, historiques,, t. 5, p. 57-58 Lire en ligne sur Gallica).

Le couvent, auquel on accède par la porte cochère du n°355 (Royal) suivie d'un corridor couvert et d'un passage ouvert, est invisible à hauteur d'homme depuis la rue Saint-Honoré puisqu'il est caché par les maisons d'habitation propriété de la communauté, comme on le voit sur le plan ci-dessous. Cette discrétion permet de respecter la clôture des religieuses et explique pourquoi les citations précisent souvent « à la Conception, face à l'Assomption » dont l'église est, elle, largement visible.

La disposition d'ensemble n'a que peu varié entre le plan de Turgot (1724) et le plan Verniquet (1790). Les bâtiments conventuels en U, orientés au Sud, encadrent trois des côtés du cloître élevé autour d'un jardin à la française.

Une description succincte de l'ensemble conventuel est donnée en 1793 par la locataire principale de ce bien national, Mme Lemaire, sous son premier patronyme de Mme [veuve] Jousserandot :
«  A louer Appartements et chambres en bon air, salles par bas, propres pour magasins, boutiques et logements sur la r. S. Honoré. Très belle église, avec plusieurs gr. pièces y att., propres pour une salle de spectacle, pour laquelle le local est très bien placé et commodément distribué. Cour faisant face ainsi que la porte de l'église à la porte cochère sur la rue, le tout à louer présentement et dépendant du ci-devant Couvent de la Conception, rue S. Honoré, en face de l'Assomption. Prés. Il est à observer que tous les spectacles sont tous assez éloignés de ce quartier, cependant très peuplé et où il y a beaucoup de maisons bourgeoises. L'église et la cour qui la précède peuvent également servir à un très gr. magasin avec belle boutique sur la rue et même pour un restaurateur. S'adr. dans la maison à Mad. Jousserandot ou à M. Chéon. » (Affiches, n°53 bis, Addition à la feuille du vendredi 22 février 1793, p. 775).

Voir également la notice de la parcelle voisine au n°69-70 rue Saint-Honoré (S.Place-Vendôme).

Une partie des bâtiments d'habitation anciennement propriété des religieuses et tous les bâtiments conventuels, en particulier les n°70 et 71 (S. Pl. Vend.) sont démolis en 1807 pour le percement de la rue Duphot qui traverse en diagonale tout le terrain de l'ancien couvent.

Propriétaire(s) avant 1789

Les Sœurs de la Conception, sont propriétaires des maisons n°70 et 71 (Pl. Vendôme) et de l'ensemble des bâtiments conventuels, cloître, église, et jardins (parcelles terrier20, 21, 22, 22 bis, ter, quater) jusqu'à la nationalisation des biens du clergé. (Atlas de la Censive de l'archevêché, feuille 10 ;Sommier des Biens Nationaux, art. 551, p. 171).

En plus des bâtiments du couvent et de l'église, la communauté est propriétaire de plusieurs parcelles contiguës : parcelles terrier n°13-14, 16, 17, 18, 20, 22 (Ter. Ar., t. II/1 p. 132-136, pl. 13), louées avant 1789 par exemple à Duplay, menuisier du roi, hôte de Maximilien Robespierre.

Propriétés des Soeurs de la Conception du n°355 au n°366 (Royal) (AN, Q2/119, 1790) Agrandir

Propriétaire(s) Révolution-Empire

  • Le Domaine national. Le Domaine cherche à louer l'ensemble par adjudication le 2 janvier 1793 devant les officiers municipaux de la Commission des Domaines Nationaux du bail de la ci-devant maison de la Conception, estimé à 15 982 l. (Affiches, 1er janvier 1793, p. 3). Sans doute faute de preneur, l'adjudication est reprise le 8 janvier avec la même mise à prix (Affiches, 6 janvier 1793, p. 74). Finalement, le Domaine loue pour 73 100 f. l'ensemble immobilier composé des n°69, 70 et 71 (S. Place-Vendôme) avec effet rétroactif au 1er janvier 1793 pour 3, 6, 9 ans à Desmagny, prête-nom de Mme Lemaire, née Anne Tardieu et veuve en premières noces de Claude-Denis Jousserandot. Le bail est renouvelé le 17 germinal an IV au nom du Cn Lemaire pour 3, 6, 9 années (Sommier, art. 548 et 549, p. 171, Éclaircissements art. 548-549, p. 214-215).

En fait, Mme Lemaire sous-loue la chapelle du couvent à l'abbé Asselin, prêtre de Saint-Roch (Delarc, L'Église, t. 3 p. 318) pour y célébrer le culte catholique. Cet usage perdurera jusqu'en 1805 malgré la prise de possession de l'ensemble conventionnel par Devinck et Taffin le 1er thermidor an IV (20 juillet 1796). (Sommier des Biens nationaux, compléments à l'article 548-549, p. 214-215).

  • Devinck et Taffin, Bd de la Madeleine achètent le 5 fructidor an V, pour 365 000 f. les maisons n°69, 70 et 71 (S. PL.-Vend.) et le 8 messidor an V les jardins de la congrégation (Sommier, art. 548 et 549, p. 171, Éclaircissements art. 548-549, p. 214-215).

Propriétaires à partir de 1810

Poidevin, propriétaire en 1846 des n°384 (Empire) rue Saint-Honoré et n°1 (Empire) rue Duphot. (AN/F/31/7/282 )

Occupants

  • Cambreleng, Louis-Joseph, ex-sous-piqueur du roi de Westphalie, n°384 (Empire) (1808).

Louis-Joseph Cambreleng, le 13 octobre 1808, contracte mariage avec Marie-Angélique Wallez, 88 r. de Saint-Lazare (C. Pris, Minutier central, art. 4890., MC/ET/VII/589).

  • Communauté des Dames de la Conception, entrée principale du couvent, n°354 (Royal) (1788) (Prévost), n°355 (AN, Q2/119).

En 1791, le monastère compte 22 religieuses de chœur et 7 sœurs converses, dont M. Grisard et A. Quetel, du personnel laïc comme L.-C. Holé, commissionnaire Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref> = n°382 bis (Empire) [2] n°382 (Empire)

|- | || Parcelles en vis-à-vis côté Sud || |-

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n°371 (Empire)

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n°371 (Empire)

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n°371 (Empire)

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Notes et références

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  1. 3ème Quartier, Place-Vendôme ; Ilots 3 et 4 (AN, F/31/74/27). Voir le plan parcellaire en ligne.
  2. Le n°382 bis (Empire) n'existe pas sur le cadastre Vasserot de 1810. Il correspondrait à l'emprise de la rue Duphot.