Rue Saint-Honoré - Parcelle n°130 (Empire)

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Numéros successifs de la parcelle

Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.

Type (période)	Terrier (avant 1780)	Royal (1780-1791)	Sectionnaire (1791-1805)	Empire (depuis 1806)	Actuel
Numéro	n°144	n°111-112	n°65-66	n°130	n°134
Rattachement	Terrier Archevêché ^[1]	Paroisse Saint-Eustache	Halle-aux-Blés	4ème Arrdt (ancien) ^[2]	1er Arrondissement

Correspondance des numéros

Identité de configuration de la parcelle n°144 (Terrier) et de la parcelle cadastrée n°130 (Empire).
Identification de Chenon locataire depuis 1788 au n°112 (Royal) et de la maison louée par lui au n°65 (Halles).

Caractéristiques

Grand hôtel d'Aligre et de Verthamont

L'Hôtel d'Aligre est un ancien et très vaste ensemble immobilier composé de plusieurs bâtiments cours et jardins placé entre la rue de Grenelle (entrée par le "passage d'Aligre" (Prévost) au n°23 (Royal) de cette rue), la rue d'Orléans (Grand hôtel d'Aligre, meublé, au n°11 (Royal) (Prévost) et la rue Saint-Honoré (entrée par le n°111 (Royal), 65-66 (Hal.), 130 (Empire).

« Aux n°11 et 13 est l’hôtel d’Aligre, bâti sous le règne de Henri II, pour le contrôleur des finances de Roquencourt. Cette habitation a porté successivement les noms d’hôtel d’Aligre, de Bouillon, de Puysieux, de Harlay et de Verthamont. On voit encore en plusieurs endroits les armoiries de Bouillon et de la Mark. »(Lefeuve, Histoire de Paris, t. 5, p. 105).

Il ne doit pas être confondu avec l'Hôtel d'Aligre ou du Grand Conseil, dit aussi Petit hôtel d'Aligre ou "cité d'Aligre", situé presqu'en face au n°635 (Royal).

Les immeubles XVIIIe au n°128 et 130 (Empire) ont été démolis en 1830-1831 pour le percement d'un large passage vers les cours de l'ancien Hôtel d'Aligre repris par la Compagnie des Messageries Générales antérieurement située rue du Bouloi et rue de Grenelle-Saint-Honoré, dans l'ancien hôtel des Fermes Générales (Voir les changements d'adresses dans l'Almanach du Commerce de Paris, 1829, p. CCXLIV et 1833, p. CCXXXII).
L'arche en surplomb de ce passage est démolie en 1887 lors du percement de la rue du Louvre.

Les maisons n°128, 130 et 132 (Empire) portées sur la cadastre Vasserot de 1810 rue Saint-Honoré forment la parcelle n°134 (actuel) cadastrée AS 48.

Propriétaire(s) avant 1789

Aligre (d'), propriétaire de la parcelle n°144 rue Saint-Honoré (Terrier), partie de l'hôtel d'Aligre, rue d'Orléans. Cette maison est louée à Chenon, commissaire (Terrier, t. II/2, p. 150).

Propriétaire(s) Révolution-Empire

Domaine national, par confiscation à d'Aligre, émigré.
Aligre (d'), par restitution en l'an III.

« Maison en face de l'Oratoire, N° [S] 65, Propriété de d'Aligre, émigré, louée au Cn Chenon en septembre 1788 pour 9 ans. rendue à D'Aligre fils en l'an III. » (Sommier des biens Nationaux, Art. 1703, p. 579).

Propriétaires à partir de 1810

Non identifié (AN, F/31/4/354).

Occupants

Occupants 1780-1792	Occupants 1793-1801	Occupants 1802-1812
Guillerault, Legrand	Bonenfant, Cantagrel, Charles, Cresson, Delapierre, Deray, Dréaux, Fourage, Geysdaële, Gouteron, Guillerault, Lamare, Leseur, macé, Piat, Poudrit, Raquet, Saint-Aguet, Sandrez	Giraud, Raquet

Blanc, Pierre, perruquier, n°66 (Halle-aux-Blés) (1793).

26 ans, n°66 (Halle-aux-Blés), précédemment rue Coquillière, arrivé à Paris depuis 6 ans, né à Toulouse signe (AN, F7/4796, 4ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793-94, f°12, n°5017, le 28 germinal an II).

Caron, Jean-Alexandre, employé, n°66 (Halle-aux-Blés) (1792).

34 ans, n°66 (Halles), né à Paris (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés octobre 1792- janvier 1793, f°35, n°990, le 24 octobre 1792 ; 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°12, n°1426, le 4 juin 1793).

Chénon, Marie-Joseph, avocat au Parlement, conseiller du Roi, commissaire au Châtelet, n°113 (Royal) (1788, 1791), locataire depuis 1788.

Marie-Joseph Chénon (1748-1800), commissaire de 1773 à 1791, est le fils de Pierre Chénon (1718-après 1793), lui-même commissaire au Châtelet de 1743 à 1791. Ce dernier demeure pendant 30 ans n°2 rue Baillet, adjacente à la rue de l'Arbre-Sec (Prévost, p. 14). Le père et le fils semblent se partager les affaires selon leur nature et leur localisation. Le commissaire au Châtelet dispose de bureaux dans l'immeuble où il réside et il y emploie plusieurs clercs et commis. Ceci justifie la location d'un espace adapté. L'immense hôtel d'Aligre ou de Verthamont auquel on accède par un porche ouvert sur la rue Saint-Honoré ne laissait que l'embarras du choix pour une installation adaptée. Il n'est toutefois pas possible de déterminer l'implantation précise des locaux du commissaire dans cet hôtel d'Aligre. Marie-Joseph Chénon est l'époux de Marie-Elisabeth-Denise Vauquelin, et père d'Anne-Marie Chénon (1775-1849) et de Joseph-Jacques Chénon (177-?)(Justine Berlière, Policer Paris au Siècle des Lumières,..., en particulier p. 105-118, p. 307-318).

« Maison en face de l'Oratoire, n°65 [Hal.], propriété de d'Aligre, émigré, louée au Cn Chenon en septembre 1788 pour 9 ans. », (Sommier, art. 1703, p. 579).

On trouve de nombreuses traces de l'activité de Chénon. Il est ainsi l'un des rouages judiciaires de l'affaire du Collier du la Reine lorsque le 23 août 1785 il perquisitionne au domicile des Cagliostro, rue Saint-Claude au Marais^[3]. Il traite des affaires de moindre importance comme cette dispute entre un comédien français, Denis Deschanets-Dessessarts, et un particulier, tous deux désirant louer le même fiacre, dispute dont il dresse Procès-Verbal le 9 avril 1778^[4].

Déau, tailleur, n°66 (Halles) (1803).
Durand-Heldre, Citoyen, n°66 (Halle) (1793).

Ce citoyen annonce qu'il a perdu un chien à moitié tondu, queue de renard… (Affiches, 29 juillet 1793, p. 3181).

Fontenay, comédien au Théâtre du Vaudeville, n°130 (Empire) (1815).
Godinot, Alexandre-Bernard, employé, n°66 (Halle) (1793).

30 ans, n°66 (Halles), précédemment rue Saint-Jacques, arrivé à Paris depuis 1791, né à Perrin (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés octobre 1792- janvier 1793, f°28, n°783, le 16 octobre 1792 ; Registre de renouvellement des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés avril-mai 1793, f°13, n°437, le 6 mai 1793).

Lecochois, Alexandre, râpeur de tabac, n°65 (Halle-aux-Blés) (1793).

52 ans, n°65 (Halle-aux-Blés), arrivé à Paris depuis 30 ans né à Etreville (Seine-Inférieure), signe (AN, F7/4796, 3ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°13, n°3300, le 7 octobre 1793).

Levasseur, Pierre-Louis, tapissier, n°66 (Halle) (1793).

33 ans, n°66 (Halle-aux-Blés), précédemment S. de l'Homme-Armé, arrivé à Paris depuis 18 ans, né à Beulle (Oise) (AN, F7/4796, 4ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793-94, f°9, n°016, le 6 germinal an II).

Miller, Nicolas, tailleur n°66 (Halle) (1793).

56 ans, n°66 (Halles), arrivé à Paris depuis 1760, né à Amzeville (Bas-Rhin) (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés octobre 1792- janvier 1793, f°46, n°1391, le 14 novembre 1792 ; 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°34, n°2264, le 20 juillet 1793).

Miquel, Pantaleon, tailleur n°66 (Halle) (1793), maison du commissaire Chenon (Affiches, 18 mars 1793, p. 1163).

Cartes de sûreté au nom de Miquel, Pantaleon, marchand tailleur, 24 ans, n°66, (Halles), arrivé à Paris en 1781, né à Bergame (Italie) (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés octobre 1792- janvier 1793, f°37, n°1023, 26 octobre 1792 ; 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°25, n°1975 28 juin 1793). Il déménage en face en 1798, n°197 (Gard.).

Quenet, institutrice, n°66 (Halle) (1798).
Régnier, Charles-François, marchand, n°65 (Halle) (1793).

48 ans, n°65 (Halle-aux-Blés), arrivé à Paris depuis 25 ans, né à Versailles, signe (AN, F7/4796, 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°32, n°2200, le 15 juillet 1793).

Rougier, Pierre, commis à La Poste, n°66 (Halle) (1793);

46 ans, n°65 (Halle-aux-Blés), arrivé à Paris depuis 20 ans, né à Lioutadet (Cantal), signe (AN, F7/4796, 2ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°22, n°1861, le 20 juin 1793).

Thomas, Denis, ? aux armes, n°66 (Halle) (an III).

31 ans, n°66, précédemment rue du Marché Neuf, arrivé à Paris depuis 11 ans, né à Brassieux (Loire), signe (AN, F7/4796, 2ème Registre des cartes de sûreté du 4ème Comité révolutionnaire, an III, f°91, n°2081, le 9 floréal an III).

Thuret, Guillaume-Jean, Citoyen, n°66 (Halle (1793, 1794), huissier aux tribunaux, n°66 (Halle) (1798).

Cartes de sûreté au nom de Thuret Guillaume-Jean, huissier, 33 ans, n°66 (Halles), précédemment rue des Gravilliers, né à Paris (AN, F7/4796, Registre des cartes de sûreté de la S. Halle-aux-Blés octobre 1792- janvier 1793, f°11, n°293, 5 octobre 1792 ; 3ème Registre des cartes de sûreté blanches, Section Halle-aux-Blés, 1793, f°11, n°3249, 24 septembre 1793).

Intermédiaire pour recruter « une dame chargée de tenir un comptoir de bijouterie et veiller au ménage d'un homme veuf sans enfant. Thuret, maison du ci-devant commissaire Chenaux [Sic. Il s'agit de Chenon] (Affiches, 28 nivôse an II, [18 janvier 1794], p. 5747).

Vauquelin, Marie-Elisabeth, épouse de Joseph-Marie Chénon.
Wity, brodeur, n°66 (Halle) (1798).

Résidents

Visiter les parcelles voisines

Parcelle contiguë vers l'Ouest	Cette parcelle	Parcelle contigüe vers l'Est
n°132 (Empire)	n°130 (Empire)	n°128 (Empire)
	Parcelles en vis-à-vis côté Sud
n°147 (Empire)	n°145 (Empire)	n°143 (Empire)

Notes et références

Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810). {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}

↑ A. Brette, Atlas de la censive de l'Archevêché, Paris, Imprimerie Nationale, 1906, Feuillet 33. Voir le feuillet 33. Cette parcelle est également visible sur le 2ème plan de l'Atlas du terrier de la censive du Roi pour la rue Saint-Honoré (ca 1700). Voir le 2ème plan.
↑ Quartier Banque de France; Ilot 16 (AN, F/31/80/17). Voir le plan parcellaire en ligne.]
↑ E. Campardon, Marie-Antoinette et le procès du Collier d'après la procédure instruite devant le Parlement de Paris, Paris, Plon, 1863, p. 59).
↑ E. Campardon, Les comédiens du Roi de la troupe française pendant les deux derniers siècles, Paris, Champion, 1879, p.63-64).

[1] A. Brette, Atlas de la censive de l'Archevêché, Paris, Imprimerie Nationale, 1906, Feuillet 33. Voir le feuillet 33. Cette parcelle est également visible sur le 2ème plan de l'Atlas du terrier de la censive du Roi pour la rue Saint-Honoré (ca 1700). Voir le 2ème plan.

[2] Quartier Banque de France; Ilot 16 (AN, F/31/80/17). Voir le plan parcellaire en ligne.]

[3] E. Campardon, Marie-Antoinette et le procès du Collier d'après la procédure instruite devant le Parlement de Paris, Paris, Plon, 1863, p. 59).

[4] E. Campardon, Les comédiens du Roi de la troupe française pendant les deux derniers siècles, Paris, Champion, 1879, p.63-64).

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