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==Caractéristiques== | ==Caractéristiques== | ||
En 1796, Mangin, locataire, tient maison garnie. Il loue à l'entresol un petit appartement de deux pièces ainsi composé, une première chambre sommairement meublée, servant de chambre de domestique. La deuxième chambre, éclairée sur la rue, est meublée d'un lit dans une alcôve et d'un secrétaire en bois de placage à abattant, donne dans la chambre un petit cabinet meublé d'une armoire à eux battants (voir rapporte de police, perquisition au domicile de Drouet, ''Moniteur Universel'', ci-dessous). | |||
L'immeuble du XVIIIe siècle est démoli. L'immeuble reconstruit à l'emplacement du n°358 (Empire) et situé au n°358 bis (actuel) se trouve sur la parcelle cadastrale actuelle BD 13. | L'immeuble du XVIIIe siècle est démoli. L'immeuble reconstruit à l'emplacement du n°358 (Empire) et situé au n°358 bis (actuel) se trouve sur la parcelle cadastrale actuelle BD 13. | ||
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* '''Doinet''', limonadier n°92 (Pl.Ven.) (1798). | * '''Doinet''', limonadier n°92 (Pl.Ven.) (1798). | ||
* ''' Gigand''', charcutier, n°334 (Royal) (1791), cité comme "Legigan", n°94 (Pl. Vendôme (1798). | |||
* '''Gigand''', charcutier, n°334 (Royal) (1791), cité comme "Legigan", n°94 (Pl. Vendôme (1798). | |||
* '''Gossuin''', membre du conseil des forêts, n°94 (Pl. Vendôme) (1803). | * '''Gossuin''', membre du conseil des forêts, n°94 (Pl. Vendôme) (1803). | ||
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* '''Lecoq''', Louis-Joseph, homme de loi, et membre du Conseil Général de Paris, n°335 (Royal) (Al. National, 1793). | * '''Lecoq''', Louis-Joseph, homme de loi, et membre du Conseil Général de Paris, n°335 (Royal) (Al. National, 1793). | ||
* '''Lorine''', Cne, maison garnie, n°92 (Pl.Ven.) (1799). | * '''Lorine''', Cne, maison garnie, n°92 (Pl.Ven.) (1799). | ||
* '''Mangin''', maître de maison garnie, n°93 (Pl. Vendôme (1798, 1799). | * '''Mangin''', perruquier, parfumeur, maître de maison garnie, s; n° (1789, 1793), n°93 (Pl. Vendôme) (1796, 1798, 1799-1801). | ||
<small>Mangin, sergent, Garde nat., 6ème div., 6e bat. (Jacobins St-Honoré), 5e comp., s. n° (''Almanach militaire'', 1789).<br> | |||
« Employé à l'agence des lois, dénoncé au Comité Révolutionnaire les 20 et 25 messidor an II pour avoir dit qu'il y avait beaucoup de gens fortunés dans les emplois et même les comités de section, … Arrêté le 3 germinal an III (« un des plus furieux de la Section, … »). Libéré le 11. Arrêté à nouveau en prairial, libéré le 4 messidor, réarmé le 13 fructidor. » (A. Soboul, ''Répertoire des personnels sectionnaires de l'an II'', p. 84). | |||
Mangin et son épouse tenant garni logent, en mai 1796, dans deux pièces à l’entresol de leur maison, Jean-Baptiste Drouet, membre du Conseil des Cinq-Cents et Jean Frin son domestique. J.-B. Drouet est accusé de participer à la conspiration de Babeuf, arrêté comme tel, jugé et acquitté (''Gazette Nationale ou le Moniteur Universel'', n°243, 3 prairial an IV [22 mai 1796, p. 3-4] [https://www.retronews.fr/journal/gazette-nationale-ou-le-moniteur-universel/22-mai-1796/149/1303215/4 Lire en ligne sur Retronews].</small> | |||
* '''Thibault''', Étienne, membre du bureau de paix et conciliation près le Tribunal du 1er Arrondissement, n°335 (Royal) (an III). | * '''Thibault''', Étienne, membre du bureau de paix et conciliation près le Tribunal du 1er Arrondissement, n°335 (Royal) (an III). | ||
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==Résidents== | ==Résidents== | ||
* '''Drouet''', Jean-Baptiste, membre du Conseil des Cinq-Cents, n°93 (Pl. Vend.) (1796). | |||
<small>Jean-Baptiste Drouet (1763-1824), le célèbre maître de poste de Sainte-Menehould, fort d’avoir reconnu Louis XVI en fuite, se fait élire représentant du peuple à la Convention puis nommer au Conseil des Cinq-Cents. En application de la délibération du Directoire Exécutif du 19 floréal an IV prise à l’encontre de Babeuf et de ses partisans, il est arrêté, ainsi que [[Rue Saint-Honoré - Parcelle n°384 (Empire)|'''Darthé''' et '''Didier''']], dans la maison de Dufour, menuisier, rue Bleue où se tient une réunion « pour prendre communication d’une lettre écrite par le citoyen Drouet au Directoire ». La police perquisitionne son domicile de deux pièces à l’entresol, rue Saint-Honoré, chez Mangin parfumeur, où il loge son domestique Jean Frin, dans l’une des deux chambres (''Gazette Nationale ou le Moniteur Universel'', n°243, 3 prairial an IV [22 mai 1796], p. 3-4).</small> | |||
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Dernière version du 21 septembre 2020 à 21:34
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Numéros successifs de la parcelle
Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.
Type (période) | Terrier (avant 1780) | Royal (1780-1791) | Sectionnaire (1791-1805) | Empire (depuis 1806) | Actuel |
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Numéro | n°34 | n°334-337 | n°92-95 | n°358 | n°358 bis |
Rattachement | Terrier de l'Archevêché | Paroisse Saint-Roch | Section Place-Vendôme | 1er Arrondissement (ancien) [1] | 1er Arrondissement |
Correspondance des numéros
- La parcelle n°34 (Terrier) présente une configuration correspondant à la parcelle n°358 (Empire).
Caractéristiques
En 1796, Mangin, locataire, tient maison garnie. Il loue à l'entresol un petit appartement de deux pièces ainsi composé, une première chambre sommairement meublée, servant de chambre de domestique. La deuxième chambre, éclairée sur la rue, est meublée d'un lit dans une alcôve et d'un secrétaire en bois de placage à abattant, donne dans la chambre un petit cabinet meublé d'une armoire à eux battants (voir rapporte de police, perquisition au domicile de Drouet, Moniteur Universel, ci-dessous).
L'immeuble du XVIIIe siècle est démoli. L'immeuble reconstruit à l'emplacement du n°358 (Empire) et situé au n°358 bis (actuel) se trouve sur la parcelle cadastrale actuelle BD 13.
Propriétaire(s) avant 1789
Grandhomme, Jean-Baptiste, Louis et Marie, copropriétaires indivis en 1775 de la parcelle n°34 - située, selon l'Atlas des censives, à l'angle de la Place Vendôme - par héritage de leur père, M. Grandhomme, architecte, maître maçon[2]. Lui-même avait acheté cette maison en 1723 à John Law, sur adjudication. (Terrier 1772, Pl. 11, Tome II/1, p. 143-144).
Propriétaire(s) Révolution-Empire
Non identifié.
Propriétaires à partir de 1810
Grattier, (AN, F/31/7/271).
Occupants
- Doinet, limonadier n°92 (Pl.Ven.) (1798).
- Gigand, charcutier, n°334 (Royal) (1791), cité comme "Legigan", n°94 (Pl. Vendôme (1798).
- Gossuin, membre du conseil des forêts, n°94 (Pl. Vendôme) (1803).
Il s'agit vraisemblablement de Louis-Marie-Joseph Gossuin (Avesnes-sur-Helpes (Nord), 1759 – Vichy, 1821), député du Quesnoy, frère de Constant-Eugène Gossuin, député à la Convention Nationale. (Geneanet, Muryelle Penven Cauderlier). L.-M. Gossuin est l'époux d'Amélie Joséphine Denys et père d'Amand-Eugène, né à Paris le 11 septembre 1806 (AM, Paris, Geneanet).
- Grandhomme, Jean-Baptiste, architecte, entrepreneur en bâtiments, n°336 (1788, 1791) (Lefeuve, p. 79).
Jean-Baptiste Grandhomme, fils de Pierre Grandhomme (voir ci-dessus), décède fin 1789. Son testament, reçu par Me Maine le 5 novembre 1789 stipule que sa sœur Marie, « fille majeure », sera placée sous subordination du Sr. Mariette, ancien caissier des Ponts-et-Chaussées, qui accepte cette fonction le 20 janvier 1790. (AN, Tutelles, Y 5186B, f°773).
- Grandhomme, Ctne, non-commerçant, n°92 (Pl.Ven.) (1799, 1803).
Il s'agit très vraisemblablement de Marie Grandhomme, sœur célibataire de Jean-Baptiste Grandhomme dont elle est légataire universelle et à ce titre nue-propriétaire d'un terrain d'un demi-arpent, 27 bis r. Neuve-des-Mathurins, parc. vendue le 11 octobre 1792 au Sr. Claye. (Sommier, t. 1, art. 519, p. 163-164, qui indique par erreur, « fille de J-B Grandhomme »). Elle acquiert ce même jour la nue-propriété d'une maison n°924, r. Thiroux, entre la r. St Nicolas et la r. Neuve-des-Mathurins, louée depuis 1769 avec un bail emphytéotique par Grandhomme [vraisemblablement Jean-Baptiste dont elle hérite en 1789]. (Sommier, art. 580, p. 178).
- Labbé, Sr., non-commerçant, n°92 (Pl.Ven.) (1799).
- Lecoq, Louis-Joseph, homme de loi, et membre du Conseil Général de Paris, n°335 (Royal) (Al. National, 1793).
- Lorine, Cne, maison garnie, n°92 (Pl.Ven.) (1799).
- Mangin, perruquier, parfumeur, maître de maison garnie, s; n° (1789, 1793), n°93 (Pl. Vendôme) (1796, 1798, 1799-1801).
Mangin, sergent, Garde nat., 6ème div., 6e bat. (Jacobins St-Honoré), 5e comp., s. n° (Almanach militaire, 1789).
« Employé à l'agence des lois, dénoncé au Comité Révolutionnaire les 20 et 25 messidor an II pour avoir dit qu'il y avait beaucoup de gens fortunés dans les emplois et même les comités de section, … Arrêté le 3 germinal an III (« un des plus furieux de la Section, … »). Libéré le 11. Arrêté à nouveau en prairial, libéré le 4 messidor, réarmé le 13 fructidor. » (A. Soboul, Répertoire des personnels sectionnaires de l'an II, p. 84).
Mangin et son épouse tenant garni logent, en mai 1796, dans deux pièces à l’entresol de leur maison, Jean-Baptiste Drouet, membre du Conseil des Cinq-Cents et Jean Frin son domestique. J.-B. Drouet est accusé de participer à la conspiration de Babeuf, arrêté comme tel, jugé et acquitté (Gazette Nationale ou le Moniteur Universel, n°243, 3 prairial an IV [22 mai 1796, p. 3-4] Lire en ligne sur Retronews.
- Thibault, Étienne, membre du bureau de paix et conciliation près le Tribunal du 1er Arrondissement, n°335 (Royal) (an III).
Assesseur du Tribunal de paix, Division de la Place Vendôme, n° 335 (Royal) (Al. National, an II, p. 328 ; an III, p. 362), membre du bureau de paix et de conciliation près le Tribunal du 1er arrondissement, n°95 (Pl. Ven.) (Al. National,, an IV, p. 385).
Note : Indiqués dans La Tynna 1798, RUE St Honoré au 254, Rogé, mercier, Albaret, meubles Md au 249, Bertaux, vitrier; au 245 Delavigne, vin marchand au 212, Piard, serrurier sont en réalité localisés Boulevard St Honoré.
Résidents
- Drouet, Jean-Baptiste, membre du Conseil des Cinq-Cents, n°93 (Pl. Vend.) (1796).
Jean-Baptiste Drouet (1763-1824), le célèbre maître de poste de Sainte-Menehould, fort d’avoir reconnu Louis XVI en fuite, se fait élire représentant du peuple à la Convention puis nommer au Conseil des Cinq-Cents. En application de la délibération du Directoire Exécutif du 19 floréal an IV prise à l’encontre de Babeuf et de ses partisans, il est arrêté, ainsi que Darthé et Didier, dans la maison de Dufour, menuisier, rue Bleue où se tient une réunion « pour prendre communication d’une lettre écrite par le citoyen Drouet au Directoire ». La police perquisitionne son domicile de deux pièces à l’entresol, rue Saint-Honoré, chez Mangin parfumeur, où il loge son domestique Jean Frin, dans l’une des deux chambres (Gazette Nationale ou le Moniteur Universel, n°243, 3 prairial an IV [22 mai 1796], p. 3-4).
Visiter les parcelles voisines
Parcelle contiguë vers l'Ouest | Cette parcelle | Parcelle contigüe vers l'Est |
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Parcelles en vis-à-vis côté Sud | ||
Notes et références
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- ↑ 3ème Quartier, Place-Vendôme ; Ilot 1 (AN, F/31/74/25). Voir le plan parcellaire en ligne.
- ↑ Pierre Grandhomme a conçu et édifié en 1714 l'hôtel Perrinet de Jars, aujourd'hui "Cercle Interallié", 33 rue du Faubourg Saint-Honoré, dont les façades sur la cour et les Champs-Élysées sont demeurées intactes. (G. Lenôtre, Paris et ses fantômes, coll. La Petite Histoire, Paris, Grasset, rééd. Grasset Fasquelle, 2012).
- ↑ Le très petit segment de voie entre la rue Saint-Honoré et la quadrilatère de la place porte le nom de Place Vendôme avant de devenir le segment Nord de la rue de Castiglione après 1805.