« Rue Saint-Honoré - Parcelle n°204 (Empire) » : différence entre les versions
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==Numéros successifs de la parcelle== | ==Numéros successifs de la parcelle== | ||
<small>Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. [[Numérotation des maisons à Paris 1788-1810 |Voir leurs principes respectifs]]. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. [[Rue Saint-Honoré (Paris) Parcelles et habitants Révolution-Empire |Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré]].</small> | <small>Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. [[Numérotation des maisons à Paris 1788-1810 |Voir leurs principes respectifs]]. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. [[Rue Saint-Honoré (Paris) Parcelles et habitants Révolution-Empire |Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré]].</small> | ||
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n°183-184 | |- | ||
! Type (période) !! Terrier (avant 1780) !! Royal (1780-1791) !! Sectionnaire (1791-1805) !! Empire (depuis 1806) !! Actuel | |||
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| '''Numéro''' || n°123 || n°183-184 || n°1356-1357 || n°204 || N. S. | |||
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| '''Rattachement''' || Terrier de l'Archevêché || [[Paroisse Saint-Eustache (Paris 1789) |Paroisse Saint-Eustache]] || [[Section Butte-des-Moulins (Paris 1790)|Butte-des-Moulins]] || [[2e arrondissement (Paris 1795-1859) |2ème Arrdt (ancien)]] <ref><small>6ème Quartier, Palais-Royal ; Ilot 1 à 3 (AN, F/31/75/22). [http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo4OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMTgtMDUtMDMiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6MTU7czo0OiJyZWYyIjtpOjIyNjE7czoyMDoicmVmX2Fya19mYWNldHRlX2NvbmYiO3M6MTY6InBsYW5zcGFjZWxsYWlyZXMiO3M6ODoidHlwZV9pbWciO3M6Nzoiem9vbWlmeSI7czoxNjoidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbCI7YjoxO3M6MjE6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWxfbW9kZSI7czo0OiJwcm9kIjt9#uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoomifyInfos=3780.5%2C2476%2C0.1583198707592892&uielem_zoom=0 Voir le plan parcellaire en ligne]</small>]</ref> || 1er Arrondissement | |||
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=== | ===Correspondance des numéros=== | ||
* Identité de configuration de la parcelles n°123 (terrier) et de la parcelle cadastrée n°204 (Empire). | |||
* Présence continue dans cette maison de la famille Régnier, n°1356 (Butte) (1798), n°204 (Empire) (1806). | |||
==Caractéristiques== | |||
n°204 | |||
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Immeubles d'époque démolis pour laisser place à l'emprise des façades, cour, murs et grilles du Conseil d’État. | Immeubles d'époque démolis pour laisser place à l'emprise des façades, cour, murs et grilles du Conseil d’État. | ||
Cette maison abrite le commerce à l'enseigne À LA CIVETTE, marchand de tabac particulièrement apprécié dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle par la haute société, la duchesse de Chartres et Casanova (Casanova, ''Mon apprentissage à Paris'', Paris, Rivages poche, n°252, 2017, p. 35). Elle reste un repère de localisation rue Saint-Honoré, même à l'époque révolutionnaire, « en face même du Café de la Régence » (E. Fournier, ''Chroniques et légendes des rues de Paris'', Paris, Dentu, 1864, p. 166). | Cette maison abrite le commerce à l'enseigne À LA CIVETTE, marchand de tabac particulièrement apprécié dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle par la haute société, la duchesse de Chartres et Casanova (Casanova, ''Mon apprentissage à Paris'', Paris, Rivages poche, n°252, 2017, p. 35). Elle reste un repère de localisation rue Saint-Honoré, même à l'époque révolutionnaire, « en face même du Café de la Régence » (E. Fournier, ''Chroniques et légendes des rues de Paris'', Paris, Dentu, 1864, p. 166). | ||
Cette localisation est confirmée lors de la vente des biens de Philippe d'Orléans : « Adjudication demain 30 juillet [1793], à la requête du citoyen Philippe-Égalité en présence des mandataires de ses créanciers, […] 3° d'une maison sise r. Saint-Honoré, appelée l'''Ancienne Civette'', entre le ci-devant Palais-Royal et la rue de Richelieu ; elle est tenue à loyer par Alexis Martin moyennant 7 000 livres par an. » (''Affiches'', 29 juillet 1793, p. 3175). | Cette localisation est confirmée lors de la vente des biens de Philippe d'Orléans : « Adjudication demain 30 juillet [1793], à la requête du citoyen Philippe-Égalité en présence des mandataires de ses créanciers, […] 3° d'une maison sise r. Saint-Honoré, appelée l'''Ancienne Civette'', entre le ci-devant Palais-Royal et la rue de Richelieu ; elle est tenue à loyer par Alexis Martin moyennant 7 000 livres par an. » (''Affiches'', 29 juillet 1793, p. 3175). | ||
L'îlot contenant cet immeuble est démoli en 1827 lors de l'extension du Palais-Royal (E. Fournier, ''Id.''). L'enseigne est alors reprise par un buraliste installé en face, à l'emplacement du n° 251 ( | L'îlot contenant cet immeuble est démoli en 1827 lors de l'extension du Palais-Royal (E. Fournier, ''Id.''). L'enseigne est alors reprise par un buraliste installé en face, à l'emplacement du n° 251 (Empire). Cet endroit est, à son tour, démoli dans le cadre des aménagement haussmanniens et laisse place à un nouvel îlot abritant le Grand Hôtel du Louvre. Ce dernier prend en 1855 le n°157 (type actuel) (photo en 1900). L'enseigne "La Civette" y est encore présente aujourd'hui. | ||
==Propriétaire(s) avant 1789== | ==Propriétaire(s) avant 1789== | ||
Le '''duc d'Orléans''' acquiert en 1767 la parcelle n°123, par achat à Antoine et Charles-Emmanuel Gobert, notaires. (''Terrier'', t. II/1, p. Planche XV). | Le '''duc d'Orléans''' acquiert en 1767 la parcelle n°123, par achat à '''Antoine et Charles-Emmanuel Gobert''', notaires. (''Terrier'', t. II/1, p. Planche XV). | ||
==Propriétaire(s) Révolution-Empire== | ==Propriétaire(s) Révolution-Empire== | ||
Maison dite "La Civette", N° 1356, vendue à '''Pégorier''' le 12 thermidor an III. Récupérée rapidement par l’État, revendue en l'an VI à '''Trabuchi''', poëlier, demeurant n°1426 | Maison dite "La Civette", N° 1356, vendue à '''Pégorier''' le 12 thermidor an III. Récupérée rapidement par l’État, revendue en l'an VI à [[Rue Saint-Honoré - Parcelle n°272 (Empire)|'''Trabuchi''']], poëlier, demeurant n°1426, rue Honoré. (''Sommier des Biens nationaux'', Art. 839, p. 313). | ||
==Propriétaires à partir de 1810== | ==Propriétaires à partir de 1810== | ||
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==Occupants== | ==Occupants== | ||
* '''Billeheu''', Mme, receveur de la Loterie Nationale, Bureau 87(1807). | * '''Billeheu''', Mme, receveur de la Loterie Nationale, Bureau 87, n°204 (Empire) (1807). | ||
* '''Fécond''', bonnetier (1798). | * '''Fécond''', bonnetier n°1357, (Butte) (1798). | ||
* '''Lemaire''', Françoise Catherine, épouse de Nicolas Soyer (1794). | * '''Lemaire''', Françoise Catherine, épouse de Nicolas Soyer (1794). | ||
* '''Louvel''', opticien, lunettier (1798 | * '''Louvel''', opticien, lunettier n°1356 (Butte) (1798), n°204 (Empire)(1806). | ||
* '''Martin''', Alexis, principal locataire (1789-1793). | * '''Martin''', Alexis, principal locataire (1789-1793). | ||
<small>Locataire par un bail du 23 avril 1789 (''Sommier des Biens nationaux'', Art. 839, p. 313), pour un montant de « 7 000 livres par an. » (''Affiches'', 29 juillet 1793, p. 3175), Alexis Martin est également principal locataire de la maison n°1365 (Butte), [[Rue Saint-Honoré - Parcelle n°210 (Empire) |soit le n°192 (Royal) et n°210 (Empire)]], vraisemblablement son logement.</small> | <small>Locataire par un bail du 23 avril 1789 (''Sommier des Biens nationaux'', Art. 839, p. 313), pour un montant de « 7 000 livres par an. » (''Affiches'', 29 juillet 1793, p. 3175), Alexis Martin est également principal locataire de la maison n°1365 (Butte), [[Rue Saint-Honoré - Parcelle n°210 (Empire) |soit le n°192 (Royal) et n°210 (Empire)]], vraisemblablement son logement.</small> | ||
* '''Regnier''', Charles-François, mercier (1791 | * '''Regnier''', Charles-François, mercier, n°183 (Royal) (1791) n°1356 (Butte) (1798), linger (1803). | ||
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Charles-François Régnier divorce en mars 1794 de Marguerite Étienne, demeurant rue Coquenard, s. n° (''Affiches'', 8 germinal an II [28 mars 1794], p. 6857).</small> | Charles-François Régnier divorce en mars 1794 de Marguerite Étienne, demeurant rue Coquenard, s. n° (''Affiches'', 8 germinal an II [28 mars 1794], p. 6857).</small> | ||
* '''Soyer''', Nicolas (1794). | * '''Soyer''', Nicolas, n°1356 (Butte) (1794). | ||
<small>Nicolas Soyer, domicilié n°1356 rue Saint-Honoré, décède le 9 messidor de l'an II [27 juin 1794], rue Neuve-de-Berry, n°2 (section des Champs-Élysées). Le décès est déclaré par son épouse Françoise Catherine Lemaire le 18 messidor an III [7 juillet 1795], en son nom et au nom de leurs deux filles. (AM Paris, DQ7/1699, ''Registre du Bureau de l'enregistrement n°8'', f°79, R°).</small> | <small>Nicolas Soyer, domicilié n°1356 rue Saint-Honoré, décède le 9 messidor de l'an II [27 juin 1794], rue Neuve-de-Berry, n°2 (section des Champs-Élysées). Le décès est déclaré par son épouse Françoise Catherine Lemaire le 18 messidor an III [7 juillet 1795], en son nom et au nom de leurs deux filles. (AM Paris, DQ7/1699, ''Registre du Bureau de l'enregistrement n°8'', f°79, R°).</small> |
Version du 19 février 2019 à 16:53
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Numéros successifs de la parcelle
Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.
Type (période) | Terrier (avant 1780) | Royal (1780-1791) | Sectionnaire (1791-1805) | Empire (depuis 1806) | Actuel |
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Numéro | n°123 | n°183-184 | n°1356-1357 | n°204 | N. S. |
Rattachement | Terrier de l'Archevêché | Paroisse Saint-Eustache | Butte-des-Moulins | 2ème Arrdt (ancien) [1] | 1er Arrondissement |
Correspondance des numéros
- Identité de configuration de la parcelles n°123 (terrier) et de la parcelle cadastrée n°204 (Empire).
- Présence continue dans cette maison de la famille Régnier, n°1356 (Butte) (1798), n°204 (Empire) (1806).
Caractéristiques
Immeubles d'époque démolis pour laisser place à l'emprise des façades, cour, murs et grilles du Conseil d’État.
Cette maison abrite le commerce à l'enseigne À LA CIVETTE, marchand de tabac particulièrement apprécié dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle par la haute société, la duchesse de Chartres et Casanova (Casanova, Mon apprentissage à Paris, Paris, Rivages poche, n°252, 2017, p. 35). Elle reste un repère de localisation rue Saint-Honoré, même à l'époque révolutionnaire, « en face même du Café de la Régence » (E. Fournier, Chroniques et légendes des rues de Paris, Paris, Dentu, 1864, p. 166).
Cette localisation est confirmée lors de la vente des biens de Philippe d'Orléans : « Adjudication demain 30 juillet [1793], à la requête du citoyen Philippe-Égalité en présence des mandataires de ses créanciers, […] 3° d'une maison sise r. Saint-Honoré, appelée l'Ancienne Civette, entre le ci-devant Palais-Royal et la rue de Richelieu ; elle est tenue à loyer par Alexis Martin moyennant 7 000 livres par an. » (Affiches, 29 juillet 1793, p. 3175).
L'îlot contenant cet immeuble est démoli en 1827 lors de l'extension du Palais-Royal (E. Fournier, Id.). L'enseigne est alors reprise par un buraliste installé en face, à l'emplacement du n° 251 (Empire). Cet endroit est, à son tour, démoli dans le cadre des aménagement haussmanniens et laisse place à un nouvel îlot abritant le Grand Hôtel du Louvre. Ce dernier prend en 1855 le n°157 (type actuel) (photo en 1900). L'enseigne "La Civette" y est encore présente aujourd'hui.
Propriétaire(s) avant 1789
Le duc d'Orléans acquiert en 1767 la parcelle n°123, par achat à Antoine et Charles-Emmanuel Gobert, notaires. (Terrier, t. II/1, p. Planche XV).
Propriétaire(s) Révolution-Empire
Maison dite "La Civette", N° 1356, vendue à Pégorier le 12 thermidor an III. Récupérée rapidement par l’État, revendue en l'an VI à Trabuchi, poëlier, demeurant n°1426, rue Honoré. (Sommier des Biens nationaux, Art. 839, p. 313).
Propriétaires à partir de 1810
L’État.
Occupants
- Billeheu, Mme, receveur de la Loterie Nationale, Bureau 87, n°204 (Empire) (1807).
- Fécond, bonnetier n°1357, (Butte) (1798).
- Lemaire, Françoise Catherine, épouse de Nicolas Soyer (1794).
- Louvel, opticien, lunettier n°1356 (Butte) (1798), n°204 (Empire)(1806).
- Martin, Alexis, principal locataire (1789-1793).
Locataire par un bail du 23 avril 1789 (Sommier des Biens nationaux, Art. 839, p. 313), pour un montant de « 7 000 livres par an. » (Affiches, 29 juillet 1793, p. 3175), Alexis Martin est également principal locataire de la maison n°1365 (Butte), soit le n°192 (Royal) et n°210 (Empire), vraisemblablement son logement.
- Regnier, Charles-François, mercier, n°183 (Royal) (1791) n°1356 (Butte) (1798), linger (1803).
Charles-François Régnier divorce en mars 1794 de Marguerite Étienne, demeurant rue Coquenard, s. n° (Affiches, 8 germinal an II [28 mars 1794], p. 6857).
- Soyer, Nicolas, n°1356 (Butte) (1794).
Nicolas Soyer, domicilié n°1356 rue Saint-Honoré, décède le 9 messidor de l'an II [27 juin 1794], rue Neuve-de-Berry, n°2 (section des Champs-Élysées). Le décès est déclaré par son épouse Françoise Catherine Lemaire le 18 messidor an III [7 juillet 1795], en son nom et au nom de leurs deux filles. (AM Paris, DQ7/1699, Registre du Bureau de l'enregistrement n°8, f°79, R°).
- Soyer, enfants (avant 1793, vers 1795).
Jean-Nicolas Soyer, né à Metz en 1761, enregistré comme bottier, rue Boucher (Sec. Museum) en 1793 (AN, F7/4799, Registre des cartes de sûreté section Museum, n°26), Marie-Modeste Soyer née avant 1770, Geneviève-Rosalie Soyer née après 1770 (AM Paris, DQ7/1699, Registre du Bureau de l'enregistrement n°8, f°79, R°)
Résidents
Visiter les parcelles voisines
Parcelle contiguë vers l'Ouest | Cette parcelle | Parcelle contigüe vers l'Est |
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Parcelles en vis-à-vis côté Sud | ||
Notes et références
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- ↑ 6ème Quartier, Palais-Royal ; Ilot 1 à 3 (AN, F/31/75/22). Voir le plan parcellaire en ligne]