Rue Saint-Honoré - Parcelle n°243 (Empire)
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Numéros successifs de la parcelle
Les numéros de parcelles correspondent le plus souvent aux numéros des maisons (ou immeubles). À Paris, plusieurs systèmes de numérotation des biens fonciers et immobiliers se succèdent de l'Ancien régime à la période contemporaine. Voir leurs principes respectifs. Rue Saint-Honoré, le système de numérotage se complique pendant la Révolution du fait de la mise en place du numérotage "sectionnaire" et parce que cette artère est limitrophe de 7 sections dont chacune a une logique de numérotage particulière. Voir la vue d'ensemble des sections de la rue Saint-Honoré.
Type (période) | Terrier (avant 1780) | Royal (1780-1791) | Sectionnaire (1791-1805) | Empire (depuis 1806) | Actuel |
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Numéro | n°5-6 place du Palais-Royal | n°5-6 place du Palais-Royal [1] | n°161-162 | n°243 | N. S. [2] |
Rattachement | Terrier de l'Archevêché [3] | Paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois | Section Tuileries | 1er Arrondissement (ancien) [4] | 1er Arrondissement |
Correspondance des numéros
Kreenfeld et Watin ont appliqué leur numérotage dans la continuité du linéaire de la rive Sud de rue Saint-Honoré, en sautant le pourtour Est-Sud-Ouest de la place du Palais-Royal. En conséquence, le côté Ouest de ce pourtour possède sa propre numérotation de type Royal (Voir Prévost, Louvre, p. 127). La numérotation de type Empire inclut, elle, les maisons du pourtour Est-Sud-Ouest de la place.
Caractéristiques, historique
Cette maison, comme son homologue du côté Est est en partie en pan coupé à l'angle avec l'emprise de la rue Saint-Honoré.
Comme toutes les maisons anciennes situées entre le côté Ouest de la place du Palais-Royal et la rue de Rohan cette maison n°243 (Empire) place du Palais-Royal sur une surface de 199 m² est expropriée puis démolie au plus tard en 1854 dans le cadre des opérations de percement du deuxième tronçon de la rue de Rivoli, décidée en 1848. Son propriétaire et les locataires du moment : Margueré, prop., Vielle, limonadier, Albaret, tailleur, Cohen, dentiste, Andrieux, peintre, Miquelard, rentier, bénéficient d'indemnités d'éviction fixées par un jury souverain [5]. Comme l'indiquent les plans d'expropriation, le projet d'urbanisme initial prévoyait la construction de nouveaux immeubles sur les deux anciens ilots reconfigurés [6].
Finalement ces parcelles font l'objet d'une opération immobilière unique et d'importance qui amène non seulement la disparition de toutes les maisons anciennes mais aussi celle de la rue de Valois.
Sur ce vaste terrain s'élève in fine un seul immeuble qui accueille au rez-de-chaussée plusieurs commerces, tant côté rue Saint-Honoré que côté rue de Rivoli. En 1888, l'Hôtel du Louvre, transféré depuis l'ilot Est de la place du Palais-Royal, s'implante ici.
Aujourd'hui, l'immeuble situé sur les parcelles cadastrées AU 27-28, porte les n°153-155 (actuel) rue Saint-Honoré, n°170-172 (actuel) rue de Rivoli et n°1 (actuel) place du Palais-Royal.
Propriétaire(s) avant 1789
Rey, propriétaire du Café de la Régence (Voir ci-dessous), propriétaire des parcelles n°5 et 6 (Terrier) place du Palais-Royal dans l'Atlas des censives (ca 1780) (A. Brette, Atlas des plans de la censive de l'Archevêché dans Paris, 1786, T. 1, Feuille n°15 bis, Tableau de Renvoi. [7]) et n°5-6 place du Palais-Royal (Kreenfeld-Watin).
Propriétaire(s) Révolution-Empire
Non identifié.
Propriétaires à partir de 1810
Non identifié en 1810. Margueré, propriétaire en 1854 est exproprié (Voir ci-dessus).
Occupants
- Café de la Régence, n°6, place du Palais-Royal, (Royal) (1788), Rebaptisé Café de Brutus fin 1793-courant 1794 il est alors tenu par Corvier (Tuetey, Répertoire, t. 10, p. 140). Le café reprend son nom à partir du Directoire avec Beaupied, limonadier, n°161 (Tuileries) (1798), n°243 (Empire) (1805), puis Wattré (ou Vatré), n°243, place du Palais-Royal (1808, 1810). Voir notice Wikipedia
En 1769, Reye, ancien juré, reprend la gérance de ce célèbre lieu de rendez-vous et de jeu d'échecs (Tablettes, 1773). Lui succède, avant 1790 et jusqu'à 1795, François Haquin et ses épouses, Marie-Antoinette Brisset puis Marie Hesse (L'intermédiaire des chercheurs et des curieux, t. 18, 1885, col. 35, 213, 266. ; A. Lepage, Les cafés littéraires et artistiques de Paris, Paris, Martin-Boursin, 1882, p. 123-133, Gallica).
« J'ai entendu hier, au café de la Régence, 4 officiers Marseillois parler de leurs exploits, "Nous sommes arrivés chez le duc de Deux-Ponts, nous y avons forcé la garnison le sabre à la main, … nous avons bu du bon vin, pris de beaux chevaux anglais, et moi, dit un autre j'ai déchiré de superbes rideaux pour m'en faire des cravates. » (Rapport de Dutard à Garat [ministre de l'Intérieur] du 20 mai 1793, cité par Schmidt, Tableaux, t. 1, p. 260). [Il n'est pas impossible qu'il s'agisse de la demeure de Mme de Pons-Rennepont].
C'est du café de la Régence que, le 16 germinal an II [5 avril 1794], David dessine Danton passant rue Saint-Honoré dans la charrette des condamnés vers la place de la Révolution (A. Aulard, « Derniers moments et exécution de Danton », La Révolution française, t. 75, janvier 1922, p. 21 ).
« Dans les cafés du Palais-Égalité, de la Régence, des rues Honoré et du Roule, on tenait à l'occasion de la vente du numéraire les propos les plus injurieux contre plusieurs députés. » (Rapport de police, 23 floréal an III [13 mai 1795], cité par Schmidt, Tableaux,..., t. 2, p. 335).
- Defernex, marchand de curiosités, successeur de Sykes, n°243 (Empire) (1805).
- Haquin, François, limonadier, n°1 place du Palais-Royal(Type Kreenfeldt) (1790).
Citoyen actif n°79 de la Section des Tuileries (Anonyme, Liste des citoyens éligibles de la Section des Tuileries, octobre 1790).
Note : Comme pour être "citoyen actif" il faut être domicilié dans le lieu depuis plus d'un an, cela implique que Haquin a repris le café de la Régence au plus tard en octobre 1789.
- Maelrond, commissionnaire, n°243 (Empire) (1805).
- Rey, gérant du café de la Régence (1769-1790), « Rey, caffé de la Régence, place du Palais-Royal », (Tablettes, 1772, cité par J. Cousin, Les cafés..., 1867), n°6 place du Palais-Royal (Royal)(1788, Prévost),
- Sikes, Henri, magasin de curiosités, n°6 place du Palais-Royal (Royal) (1788) (P), puis manufacturier de fil de coton n°162 (Tuileries) (1794), instruments de mathématiques, opticien, place du Palais-Égalité, n°161 (Tuileries) (et 1799), place du Palais du Tribunat (1803).
Henri Sykes, citoyen hollandais demeure place du Palais-Royal et y tient un commerce d'objets de luxe, et d'estampes, ainsi celle intitulée "Charlotte" (Journal Encyclopédique, t. VIII, 1787, p. 345). Ultérieurement il vend des instruments d'optique, par exemple un microscope de type Wilson en laiton et ivoire, complet avec ses 5 lentilles toutes numérotées. La boîte en galuchat porte l’étiquette "Sykes, place du Palais Royal à Paris".
Citoyen actif n°90 de la section des Tuileries (Anonyme, Liste des citoyens éligibles de la Section des Tuileries, 1790).
En février 1792 il achète un moulin à papier à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure), puis en 1795 vend son fonds diamantaire et transforme le moulin en filature de coton. Il crée également une fonderie qui alimente une usine de fabrication de métiers à filer. (Y. Marec, « Richard Waddington », Vers une république sociale, un itinéraire d'historien, Rouen, PURH, p. 325).
« Les manufacturiers d'étoffes sont prévenus que le Cn. Sykes a établi à St Rémi une manufacture en mécaniques, de filature de coton et qu'il vient d'en former un dépôt en son magasin N°162 place Égalité. » (Journal de Paris, Supplément n° 72 au n°407, 22 pluviôse an II [11 février 1794]).
- Ybert, marchand de drap, place du Palais-Royal, s. n° (1790), n°243 (Empire) (1805).
« Ibert, marchand de draps, place du palais-Royal, s. n° », citoyen actif, n°425 de la section des Tuileries (Anonyme, Liste des citoyens éligibles de la Section des Tuileries, 1790).
Bibliographie
- Davioud, Gabriel-Jean-Antoine, Expropriations de 1852-1854 pour le prolongement de la rue de Rivoli, Recueil de dessins, Préfecture du département de la Seine, 2 vol. (Consulter en ligne sur le site des Bibliothèques spécialisées de Paris).
Visiter les parcelles voisines
Numéro pair vers l'Ouest | Parcelles en vis-à-vis côté Nord | Numéro pair vers l'Est |
Parcelle contiguë vers l'Ouest | Cette parcelle côté Sud | Parcelle contigüe vers l'Est |
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Notes et références
Les sources et références générales du projet Localisations parisiennes 1780-1810 sont regroupées dans : Sources & Références (Paris 1780-1810) {{#set:ghd=http://geohistoricaldata.org}}
- ↑ Cette maison reçoit aussi le n°1 place du Palais-Royal, selon les sources. Voir notice Haquin dans cette page.
- ↑ L'immeuble actuel dispose d'une entrée n°2 et 3 place du Palais-Royal sans correspondance possible avec les numéros antérieurs donnés jusqu'en 1854 à plusieurs maisons qui, bien que situées sur la place, étaient répertoriées sur la rue Saint-Honoré.
- ↑ A. Brette, Atlas des plans de la censive de l'Archevêché dans Paris, Paris, Imprimerie Nationale, 1906, Feuille n°15 bis Voir le plan.
- ↑ 4ème Quartier, Tuileries ; Ilot 20 (AN, F/31/73/41). Voir le plan parcellaire en ligne.
- ↑ AN, F/21/1707, Préfecture de la Seine, Ville de Paris, Registre des décisions du deuxième jury d'expropriation pour le prolongement de la rue de Rivoli (Arcades), 20 août 1853 (2ème session, 4ème catégorie, 1èrefeuille).
- ↑ Voir le plan des destructions et des créations des nouveaux ilots (1853).
- ↑ Consulter et télécharger l'atlas sur archive.org